Energie et transports Le PS choisit le privé

dimanche 14 juin 2015.
 

Deux mauvais coups pour l’écologie et l’intérêt général, deux bons coups pour les libéraux. Ainsi peut se résumer le 26 mai avec l’adoption du projet de loi de transition énergétique en deuxième lecture à l’Assemblée nationale par le PS, EELV et le PRG, et la remise du rapport du député Philippe Duron (PS) sur les trains d’équilibre du territoire (trains intercités…).

La même logique de rentabilité et de privatisation est à l’œuvre au détriment du service public.

Le projet de loi de transition énergétique prévoit ainsi toujours la privatisation des barrages hydroélectriques. Représentant 15% de la production électrique française, l’électricité d’origine hydraulique est pourtant, de loin, la première source renouvelable de production d’électricité dans notre pays. C’est un point d’appui majeur pour la sortie du nucléaire et des énergies fossiles qui va être à son tour gangrené par les intérêts d’actionnaires plus soucieux de court terme et de cours de bourse que d’investissements, de sécurité et d’équilibre global du réseau.

Quant au rapport Duron, il prévoit ni plus ni moins qu’une remise en cause de plusieurs lignes de trains dits « d’équilibre du territoire » (ni TGV, ni trains régionaux). Certaines lignes pourraient être purement et simplement supprimées, ou considérablement allégées. D’autres pourraient être remplacées par des autocars, en cohérence avec la loi Macron. Plus discrètement, le rapport préconise d’accélérer l’ouverture à la concurrence sur ces lignes. Le 4e paquet ferroviaire européen - accepté par le gouvernement Hollande - prévoit d’imposer la concurrence entre 2019 et 2023. Le rapport du député PS propose d’ « attribuer des contrats de service public après mise en concurrence sur les lignes de nuit dans un premier temps, puis, dans un second temps, sur certaines lignes de jours, selon des modalités à définir ». L’argument avancé est toujours le même : le service public coûterait trop cher.

Reste à savoir si les citoyens se laisseront faire. La défense du service public ferroviaire peut être un ferment des mouvements citoyens pour les élections régionales : défense de l’égalité républicaine sur tout le territoire, politique écologique visant à privilégier le rail à la route, refus de l’austérité au nom de l’intérêt général, nécessité de la désobéissance aux directives européennes de libéralisation. Dix ans après la manifestation de 2005, un nouveau rendez-vous national est donné à Guéret pour défendre les services publics, le 13 juin !

Matthias Tavel


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