2017 Mélenchon dans les starting-blocks (L’Humanité)

lundi 29 juin 2015.
 

Le fondateur du Parti de gauche déclare, dans un entretien au Monde,« travailler comme (s’il allait) devoir être candidat » 
à la présidentielle de 2017.

« La VIe République sera notre candidate en 2017  », disait-on au Parti de gauche à la rentrée 2014 lors du lancement du Mouvement pour la VIe République (M6R) par Jean-Luc Mélenchon, alors pour quelques jours encore coprésident du PG. Hier, dans un entretien au Monde, ce dernier semble préciser ses intentions  : «  Je dois travailler comme si j’allais devoir être candidat, et préparer tout ce dont j’aurai besoin pour mener ce combat, s’il le faut. Tous les soutiens seront les bienvenus  », y déclare le député européen, invitant à «  un cessez-le-feu contre (lui) dans (son) camp  » et assurant toutefois que «  pour 2017, (il s’exprimera) le moment venu  ».

Les listes pour les prochaines élections régionales pas encore bouclées, ces déclarations augurent-elles d’un nouveau débat au sein du Front de gauche  ? Quand chacune des formations qui le composent appelle à son élargissement voire à son «  dépassement  », la question d’une candidature de gauche qui ne partage pas l’orientation libérale du gouvernement PS pourrait se poser bien au-delà de ses propres frontières.

Pour le PCF, il n’y a pas 
de raccourci possible

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, interrogé le 9 juin par Europe 1, s’est lui aussi dit «  prêt à assumer (ses) responsabilités  » en vue d’une éventuelle candidature à la prochaine présidentielle. «  Il va y avoir une discussion sur ça. Ça fait partie des possibilités  », a-t-il précisé, plaidant en tout état de cause en faveur «  d’un candidat alternatif à la politique incarnée par Valls et Hollande  ». Mais au PCF, on affirme que l’urgence est ailleurs pour le moment. «  Il n’y a pas de raccourci possible  », juge son porte-parole Olivier Dartigolles, estimant que «  se projeter dans l’élection présidentielle avant de changer le climat politique et idéologique actuel est très lourd de menaces  », et qu’il faut avant tout renouer avec ce qui a fait «  la force des premières années du Front de gauche, dégager une espérance positive  » face au rouleau compresseur des politiques libérales. «  Il y a urgence, pour débloquer cette situation, à permettre la convergence des forces qui ne s’y résolvent pas, celles du Front de gauche, les socialistes et écologistes critiques de la politique actuelle, les forces syndicales, associatives, citoyennes qui mesurent bien qu’il faut prendre un autre chemin  », précise le dirigeant communiste.

La tonalité est la même du côté d’Ensemble, une autre des composantes du Front de gauche  : «  Les forces politiques qui s’opposent à la politique d’austérité du gouvernement ont la responsabilité de choisir la voie de l’union, de l’élargir à d’autres forces politiques qui le souhaiteraient et de proposer ensemble aux citoyens de construire une alternative de gauche, sociale, écologique et démocratique  », déclaraient ses responsables dans un communiqué début juin. Partageant cette démarche, le PCF entend faire des régionales une première étape. Même objectif mais méthode différente au PG qui, lui, soutient, à l’heure actuelle, des «  appels citoyens  » en région. «  Il faut des listes citoyennes et les partis doivent se mettre à leur service  », plaide Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite «  entraîner tout le monde  », mais ajoute aussitôt  : «  Sinon tant pis.  »

Car pour l’ancien sénateur, si la «  crédibilité  » de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne «  est venue de l’autonomie face au système politique et au PS  », en France, «  cette question n’est toujours pas tranchée  ». Pourtant dans son propre camp, les positions semblent on ne peut plus claires  : «  Chaque jour qui passe confirme en effet que ce gouvernement n’a de gauche que le nom  », estime Ensemble. Quant au PCF, l’une des principales cibles de ses critiques, sa direction s’est prononcée pour des listes aux régionales distinctes de celles du PS et rassemblant à gauche autour de «  politiques clairement antiaustéritaires et antilibérales  ».


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