La guerre économique et politique contre la Russie risque de coûter cher à la France

jeudi 2 juillet 2015.
 

L’impact sur l’Europe de la "crise russe" - en fait les conséquences des sanctions prises contre la Russie - semble avoir des conséquences beaucoup plus importantes que prévues.

Ci-dessous un article du Figaro reprenant un enquête réalisée par 7 quotidiens d’importance en Europe : Die Welt, El Pais, La Repubblica, Le Soir,Tages-Anzeiger, La Tribune de Genève et Le Figaro. En résumé, la perte pourrait s’élever à 100 milliards d’Euros et 2 millions d’emplois.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...

Il faut bien évidemment y ajouter les 15 à 17 milliards que coûte l’Ukraine, c’était le prix que comptait payer le Kremlin, c’est le prix que l’UE paye déjà et payera chaque année pour cette économie qui n’en est pas une et en permanence au bord de la faillite.

Il faudra également y ajouter les conséquences incalculables du dumping social colossal à l’échelle de l’Europe que représentent 44 millions d’Ukrainiens ayant un salaire minimum de 100 $ par mois (actuellement, compte tenu de la guerre civile à l’est de l’Ukraine il est à 48$/mois) - déjà de très nombreuses usines allemandes s’offrent de beaux résultats à l’export grâce à une main d’oeuvre venue d’Ukraine et dont les conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne - le fouet en moins.

Par ailleurs, le jugement rendu sur Ioukos entraîne, immanquablement une riposte russe.

Rappel : La Haye a condamné la Russie à payer 50 milliards de dollars aux actionnaires de Ioukos pour "spoliation" - c’est le plus important jugement arbitral de tous les temps et il s’inscrit dans une logique de tension avec la Russie.

Ioukos, c’est le conglomérat ou multinationale russe "appartenant" à Mikhaïl Khodorkovski et qui lui a été retiré par Poutine, en partie pour récupérer pour son clan les mannes pétrolières russes, en partie pour mettre un terme au sentiment d’impunité de l’ensemble des oligarques russes et permettre à l’Etat de reprendre au moins partiellement le contrôle des ressources de la Russie .

Où l’on voit clairement à quoi peuvent conduire des tribunaux d’arbitrage qu’on veut nous imposer et lieu et place de l’exercice de la souveraineté nationale, par exemple dans le cadre du Grand Marché Transatlantique : privilégier les intérêts de capitalistes voleurs plutôt que les relations entre Etat. Les biens "spoliés", en effet, l’ont été à des gens issus de la plus incroyable mafia des années 90 durant l’ère Eltsine ; ces biens ayant eux-mêmes été arrachés aux peuples d’URSS par une bande de margoulins.

Il s’en suit que des avoirs français et européens vont être gelés en Russie, ainsi que des entreprises françaises et européennes sur le territoire de la Russie.

Un des enseignements les plus importants que nous avons pu tirer de la visite au Bourget le 19 juin dernier, c’est l’inquiétude d’industriels français de la défense et de l’aéronautique :

- Les conséquences industrielles et financières de cette guerre économique avec la Russie sont déjà importantes et pourraient l’être encore plus, dans un contexte où l’aéronautique est encore un des derniers secteurs industriels qui en France tirent l’économie vers le haut.

- Or, la Russie est un des partenaires important d’entreprises comme Thalès, Airbus, Safran, Arianespace, etc., en particulier en terme de recherches et développement, beaucoup plus que les Etats-Unis. Ce conflit est une perte sèche pour les européens.

- Le refus d’un GMT qui "les protégeraient" ; ils n’y voient qu’un risque immense de perte de souveraineté et un moyen de voir leurs entreprises sabordées comme l’a été Alcatel par exemple.

La défense des "valeurs européennes" (c’est quoi ça ?) en Ukraine de l’est, défense qui passe par le soutien à un regroupement hétéroclite d’affairistes, de nazis et d’agents étasuniens (y compris géorgiens) risque d’avoir des conséquences lourdes pour une économie française déjà en difficulté.

Djordje


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