Hollande a décidé de faire entrer la France en guerre en Syrie

samedi 12 septembre 2015.
 

Un monarque va-t-en-guerre et de droite

A) Le monarque et la guerre (Laurent Maffeis)

Editorial national hebdomadaire du PG

L’arbitraire présidentiel a encore frappé : Hollande a décidé de faire entrer la France en guerre en Syrie. Il s’y est repris à plusieurs fois. En 2013, il appelait à bombarder Bachar El Assad. En 2014, il soutenait la livraison d’armes aux rebelles syriens. En 2015, il veut les bombarder ! Bien sûr l’absurdité de cette « guerre contre le terrorisme » a déjà été démontrée en Irak et en Afghanistan. Et Hollande aurait aussi pu apprendre des échecs des trois interventions militaires qu’il a engagées au Mali, en Centrafrique et en Irak. Leur point commun est d’être dépourvues d’objectifs de souveraineté pour la France. Peu importe : la guerre est pour Hollande un outil politicien comme un autre. Sans conscience historique, son activisme militaire tourne à la surenchère dangereuse pour le pays. Or, contrairement à ce que prétendent les médias hypnotisés par le monarque, « le courage », ce serait, comme le disait Jaurés, « de ne pas laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre. »

Cette dérive militariste révèle une faille démocratique majeure de la Vème République. Exactement comme sous l’ancien Régime, un seul homme décide de ce qui est le plus grave et le plus dangereux pour une nation : la guerre. Historiquement ce privilège du monarque découlait de sa présence en armes sur le champ de bataille. En République, le souverain étant le peuple, le monopole présidentiel de la chose militaire est une aberration archaïque. La Vème République l’a abondamment cultivée. Au point que l’article de la Constitution qui donne au Parlement le pouvoir de déclarer la guerre n’a jamais été utilisé, alors que le pays est intervenu militairement aux quatre coins du monde !

L’histoire enseigne qu’on ne joue jamais sans péril politique avec le feu de la guerre. C’est l’atteinte la plus extrême à la souveraineté d’un peuple qu’un seul homme puisse le faire combattre sans son consentement. La fuite dans la guerre précipite ainsi souvent la chute des régimes aux abois. Le 20 avril 1792, Louis XVI demandait ainsi à l’Assemblée de déclarer une guerre qui fut fatale à la monarchie. Celle de Syrie pourrait bien être la guerre de trop pour Hollande. Puissions-nous en faire une occasion de convaincre les citoyens de l’urgence de reconquérir leur souveraineté sur la chose militaire. Et pour cela de renouer avec l’ambition révolutionnaire que « la force générale de République » soit « composée du peuple entier » !

Laurent Maffeïs

B) Réaction du PG à la conférence de presse de François Hollande (Coquerel, Simonnet)

François Hollande a révélé l’objet premier de la communication orchestrée par le gouvernement depuis des jours au sujet des migrants : justifier des bombardements sur la Syrie. Il va ainsi amplifier une politique d’intervention qui a désagrégé cette région du monde depuis 20 ans et fertilisé le terreau sur lequel pousse Daesh. De plus, en faisant du départ de Bachar El Assad un préalable à toute discussion, Daesh a de beaux jours devant lui.

Cette politique confirme également l’hypocrisie de Hollande et consorts sur le sort des réfugiés puisque cette escalade militaire inefficace va amplifier les causes de leur départ. Enfin il le décide au plan international sans accord de L’ONU et au plan national sans vote du parlement. Nous sommes bien en monarchie.

Sur le plan social, le cap est maintenu. La baisse du seul impôt redistributif sera compensée par moins de dépenses publiques donc toujours moins de solidarité. Hollande dit vouloir préserver la durée légale du temps de travail mais il veut autoriser sa fixation entreprise par entreprise. L’hypocrisie est donc là aussi de mise pour celui qui considère la législation protégeant les salariés comme un tabou.

Enfin à réduire les enjeux de la COP21 à la question des financements, Hollande confirme l’abandon de toute recherche d’accord contraignant et prépare l’accélération du libre échange sous couvert du climat.

Cette conférence de rentrée est celle d’un Monarque va-t-en guerre de droite manifestement à l’aise dans ce rôle.

Eric COQUEREL et Danielle SIMONNET coordinateur/trices du Parti de Gauche


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