Réfugiés : agir sur les causes et assumer les conséquences !

mercredi 16 septembre 2015.
 

- A) Malgré l’amertume, la colère et le dégout, j’ai manifesté

- B) Sur les causes de ces mouvements de réfugiés

- C) Les Etats de l’Union européenne doivent assumer les conséquences de leurs actes

A) Malgré l’amertume, la colère et le dégout, j’ai manifesté

Hier, comme certains d’entre vous ?, j’ai participé au rassemblement place de la République en solidarité avec les réfugiés. J’ai croisé nombre de visages connus, nombre de visages inconnus. Et cela faisait du bien de se dire que face aux drames humains, on pouvait enfin faire entendre d’autres réactions citoyennes que celles qui courrent derrière le FN.

Bien sûr, je peux comprendre l’amertume de nombre de militant-e-s qui se sont sentis bien seuls ces dernières années, dans les si nombreuses manifestations moins massives (quoiqu’on aurait aimé qu’il y ait plus de monde hier également) auxquelles j’ai à maintes fois participé.

Manifestation d’émotions ? Heureusement que l’image a créé cette émotion qui réveille l’humanité au fond de chacun. N’avons-nous pas regretté que toutes les images antérieures de bateaux échoués ne provoquent pas plus d’émotions ? L’émotion peut permettre une prise de conscience. Certes elle ne la créé pas mécaniquement. C’est là le rôle de tous les militant-e-s. Permettre de transformer cette émotion en conscience. Mais le point de départ de toute éthique républicaine doit être l’empathie, la solidarité, le sentiment d’appartenance à la même humanité, la conviction de l’interdépendance des sorts de toutes et tous. Comment espérer un sentiment d’empathie vis-à-vis des licenciés d’une entreprise si l’image insoutenable du corps sans vie d’un tout petit ne provoque même pas l’empathie ?

Bien sûr, je comprends et partage la colère de voir nombre de socialistes exprimer leur émotion et multiplier les déclarations sur le devoir d’accueillir les réfugiés, eux qui à la tête du gouvernement sont les premiers responsables si la France est un des plus mauvais élève de l’Europe en matière d’asiles accordés et si dans nos villes comme à Paris tant d’expulsions ont lieu sans relogement.

Bien sûr je comprends et partage le dégout des plus avertis qui ne sont pas dupes sur certains des initiateurs de ce rassemblement. Attardons-nous quelques instants sur ce M. R. Glucksmann, qui avait dénoncé la décision de J Chirac de ne pas engager la France dans la guerre en Irak et avait soutenu l’intervention en Libye sous Sarkozy. C’est pourtant bien la destruction de l’Etat Irakien par les Etats Unis qui a enfanté du monstre Daesch. Et les mouvements de réfugiés actuels sont bien provoqués par les chaos dans toute cette zone provoquées par les va-t-en guerre irresponsables atlantistes.

L’émotion suscitée est indéniablement un point d’appui essentiel, au combien préférable à la lepénisation des esprits. Alors oui, malgré tout cela, malgré l’amertume, la colère et le dégout, j’ai manifesté. Et je ne le regrette pas. Mais n’en restons pas là. Débattons des réponses politiques à apporter pour convaincre inlassablement avant que l’émotion ne retombe et que l’indifférence, l’oubli ou le repli, la peur et le rejet ne reprennent place.

B) Sur les causes de ces mouvements de réfugiés

D’abord et avant tout, pensons aux causes de ces mouvements de réfugiés pour agir sur ces causes et ne nous cantonnons pas à traiter les conséquences. Aucun des réfugiés n’a fui avec enfants pour le plaisir ou par inconscience. N’en déplaise à l’ignoble Arnaud Klarsfeld, qui a osé tweeté « personne ne dit que ce n’est pas raisonnable de partir de Turquie avec deux enfants en bas age sur une mer agitee dans un frêle esquife ». Comme hier celles et ceux qui ont fui le nazisme ou Franco en Espagne, la famille du petit Aylan comme tant d’autres n’ont plus le choix. Tenter de sauver sa vie pour ne pas la perdre, quitte à prendre le risque néanmoins de la perdre. Il faut donc impérativement que l’Union Européenne et les Etats unis cessent leurs interventions militaires déstabilisatrices qui provoquent les guerres et les chaos responsables de ces exodes. La première expression de solidarité avec les réfugiés exige de militer pour la paix. Tenter par la diplomatie coûte que coûte d’agir pour la paix. Ne pas cautionner les interventions militaires qui vont nous être annoncées, hélas, à n’en pas douter.

L’autre cause de l’augmentation des flux migratoires (qui néanmoins pour leur écrasante majorité se font entre pays africains), est directement liée aux politiques de libre échange de l’union européenne qui pillent l’Afrique, brise sa souveraineté alimentaire et appauvrissent les peuples. Il faut donc y mettre un terme et contribuer à des politiques de coopération, de relocalisation de l’activité économique, industrielle, agricole et contribuer aux reconstructions des Etats, de leurs services et équipements publics pour garantir leur développement et leur évolution démocratique, en commençant par l’enjeu de leurs systèmes d’éducation et de santé.

C) Les Etats de l’Union européenne doivent assumer les conséquences de leurs actes

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