Portugal. Résolution du Bureau national du Bloco de Esquerda

mercredi 4 novembre 2015.
 

1. Le Bloc de gauche est le parti qui, depuis avant les élections, s’est identifié avec la nécessité d’un dialogue politique en vue d’arrêter le cycle d’appauvrissement du pays et de récupérer les rémunérations du travail et des pensions. Les défis et les conditions posées par le Bloc, par Catarina Martins et Antônio Costa, ont marqué le débat pré‑électoral.

2. Par la volonté du peuple, le Bloc est aujourd’hui une force indispensable à une solution qui en termine avec le cycle de la droite au gouvernement, cela a permis d’ouvrir la voie aux négociations en cours. Aujourd’hui comme hier, est mis en évidence le vide des concepts tels que « le vote utile » ou « l’arc de gouvernance ». Au moment de trouver des solutions pour en finir avec l’austérité, la contribution du Bloc est celle qui est ressortie le plus tôt et le plus clairement.

3. Dans ces négociations, le Bloc de gauche est uni dans le but d’offrir un changement politique profond, à partir de l’éloignement de la droite du gouvernement et de la construction d’une majorité engagée pour la protection de l’emploi, des salaires et des pensions. Il s’agit d’un processus en cours, dans lequel il y a ouvertement des avancées et des difficultés, mais qui exige des décisions claires.

5. Dans ces élections, la PCP a signalé un résultat positif, renforçant un mandat de leur groupe parlementaire, et a déclaré sa disponibilité à rendre viable un gouvernement alternatif à la minorité PSDCDS, qui est fondamentale à la réalisation de cette possibilité. Nous enregistrons cette disponibilité et, dans le cadre du dialogue que les deux partis ont établi, le Bloc de gauche s’est déjà réuni avec le PCP pour analyser le processus de négociation afin de déterminer les rapports qu’ils entretiendront avec le Parti socialiste.

6. Le bloc de gauche est maintenant confronté à des choix essentiels concernant les élections présidentielles qui auront lieux en janvier 2016. Le Bloc a décidé lors de sa Convention nationale qu’il « sera disponible pour soutenir une candidature indépendante qui se place sans ambiguïté dans le camp de l’anti-austérité, pour la sortie du Traité budgétaire et pour le respect de la Constitution. Le Bloc n’exclut pas la possibilité de présenter sa propre candidature ».

7. À trois mois de l’élection présidentielle, on constate qu’aucune candidature à gauche ne s’est affirmée suffisamment mobilisatrice et ample pour faire face à la droite dans ces élections. Pour cela, il est temps pour le Bloc de gauche de promouvoir une candidature propre.

8. Depuis dix ans de présidence de Cavaco Silva, qui s’est affirmé comme un président de faction et en contradiction permanente avec la Constitution, la droite se présente comme le grand favori à ces élections. Marcelo Rebelo de Sousa a pour avantage de jouir de la notoriété d’un espace hégémonique que la télévision lui offre. Il ambitionne une victoire dès le premier tour.

9. La gauche a la responsabilité de densifier la campagne présidentielle, en imposant le débat autour des thèmes essentiels dans le choix du Président de la République, en mobilisant l’électorat et en démasquant le conservatisme du candidat de droite. Marcelo Rebelo de Sousa représente le PSD et les grands groupes économiques, ainsi que le conservatisme qui s’est opposé à des conquêtes essentielles de droits humains comme la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse.

10. Le Bloc de gauche répond à cette responsabilité avec une candidature axée sur trois thèmes fondamentaux : les questions de souveraineté face aux traités et aux accords commerciaux internationaux non ratifiés et aux pouvoirs sans légitimité qui portent attente à la démocratie et à la décision nationale ; le combat contre le conservatisme et la défense des droits humains, de l’égalité et de la liberté ; la mobilisation populaire pour la participation politique et les décisions démocratiques.

11. Marisa Matias est le nom indiqué pour incarner cette candidature. Son expérience politique et la reconnaissance nationale et internationale, la grande connaissance des thèmes européens, son dévouement aux causes des droits humains, sont les garanties d’une campagne de grande compétence et capacité de mobilisation. Cette candidature contribue à une grande de mobilisation électorale à gauche au premier tour. Et c’est une contribution fondamentale pour la participation populaire dans le débat des grandes questions de l’actuel cycle politique.

AINSI, LE BUREAU NATIONAL DU BLOC DE GAUCHE DÉCIDE :

• La présentation d’une motion de rejet du programme de gouvernement de coalition PSD/CDS, le cas où Passos Coelho est nommé par le Président de la République.

• La non viabilité de toute motion de rejet que la droite présente contre un programme de gouvernement socialiste.

• La poursuite des négociations avec le Parti socialiste en vue de l’acceptation d’un programme de gouvernement, de principes de politique budgétaire cohérents avec la protection de l’emploi, des salaires et pensions et à la viabilisation d’un gouvernement avec le soutien de la gauche du Parlement.

• La poursuite du dialogue avec le PCP sur le processus de négociations avec le Parti socialiste et les défis posés à la gauche anti-austérité dans la période qui s’ouvre.

• La réalisation de séances publiques de débats et de propositions, en contact avec la population locale, des acteurs sociaux et des organisations d’activistes, qui permettent, de façon non hiérarchisée, non seulement le planning d’initiatives d’organisation populaire, des expériences de solidarité directe et d’organisations du mouvement social, ainsi que la relance de discussions sur la stratégie politique pour la gauche et la création de réseaux d’intervention coordonnée.

Résolution adoptée à l’unanimité par le Bureau national du Bloco Octobre 2015


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