Projet de loi sur les "nouvelles opportunités économiques"... Macron de pire en pire

mercredi 9 décembre 2015.
 

Le ministre de l’économie et des finances a dévoilé les contours du projet de loi MacronII, sobrement baptisé #noé, pour nouvelles opportunités économiques, qui sera présenté en conseil des ministres en janvier 2016.

MacronII veut faire bénéficier les entreprises françaises de la révolution numérique. On croyait pourtant que Meetic, ou Leboncoin étaient des entreprises florissantes. Non, il faut que « chacun puisse trouver sa place » dans la « transformation » numérique !

L’incitation au travail indépendant via internet sera donc un axe majeur de la loi : mais faut-il rappeler que tout le monde n’a pas envie d’être Uberisé ? Enrichir des géants numériques, les exonérer de prélèvements au passage, tout cela en s’exploitant soi-même, sans congés, sans assurances sociales : si c’est ça la révolution numérique, alors non merci !

M. Macron déplore également que les start-ups n’aient pas plus facilement accès à nos retraites, et propose un « fonds de pension à la française » pour remédier à cela. Engager nos retraites dans un machin financier où les entreprises prennent l’essentiel des bénéfices, et les retraités l’intégralité des pertes : non merci !

Comme manifestement Emanuel Macron ne comprend pas pourquoi il faut un diplôme professionnel pour devenir coiffeuse ou peintre en bâtiment : #noé invite donc à supprimer l’obligation d’avoir un diplôme (BEP, CAP…) pour exercer certaines professions. En plus d’afficher un mépris de classe éhonté cette disposition fera pression sur les salaires (souvent maigres) de ces professions. Sans parler des risques pour les consommateurs et les travailleurs. Enfin, MacronII accélérera les délais de délivrance d’autorisations de mise sur le marché des médicaments, par des contrôles forcément au rabais. Pourtant, les soupçons de corruption ne manquent déjà pas en la matière, certains ex-ministres socialistes en savent quelque chose.

Mais au fait, quel rapport avec le numérique ? Aucun. Soyons francs, #noé a été inspiré par et pour les grands acteurs du secteur, par exemple Cisco ou McKinsey. Cela à grand renfort de concepts fumeux, inventés par ces mêmes grands groupes, comme « le potentiel pondéré de disruption des business models ». Qu’on ne s’y trompe pas : la révolution numérique vue par M. Macron, c’est la poursuite d’une politique de casse sociale, méthodique et forcenée, dans le seul intérêt des multinationales.

Henry Aubin


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