Logement La France poussée à la rue

mercredi 16 décembre 2015.
 

Pas moins de 174 000 familles avec enfants n’avaient pas de domicile au cours de l’hiver 2013-2014. Soit quelque 23 000 de plus que l’hiver précédent. Une progression de 15,2% que n’ont pas enrayées les promesses de Jean-Marc Ayrault de permettre « l’accès à des solutions dignes pour les personnes sans domicile ou habitant des bidonvilles ». Le mal nommé pacte de responsabilité et de solidarité et son financement par des mesures d’économies budgétaires et de baisse de prestations sociales à une hauteur de 50 milliards d’euros a ruiné la crédibilité des allégations gouvernementales. Du reste, l’exécutif a montré l’étendue de sa pusillanimité avec la loi ALUR (loi pour l’accès au logement et à un urbanisme rénové) qui a fait l’objet d’un détricotage en règle par Valls et Macron attentifs aux intérêts des lobbies de l’immobilier et des grands bailleurs. Ont été passés à la trappe la lutte contre l’habitat indigne, la dégradation des copropriétés les plus pauvres, la prévention des expulsions locatives, la garantie universelle des loyers contre les impayés etc.

En attendant, les plus précaires de nos concitoyens sont obligés de jouer des coudes pour s’abriter. En 2013-2014, 138.800 demandes d’hébergement d’urgence sur 355.000, ont été satisfaites et 467.000 logements sociaux attribués pour 1,8 million de demandes. Les jeunes dont les revenus très bas et précaires ne peuvent offrir de garanties comptent pour le quart de la population sans domicile. Que dire de la population en traitement pour souffrance psychique renvoyée des hôpitaux sur les trottoirs pour cause de « rationalisation » des coûts hospitaliers ! Ou des demandeurs d’asile qui dans l’attente d’une décision et sans autorisation de travailler ne disposent que de trop faibles revenus pour prétendre à un logement.

La « crise du logement » ne tombe pas du ciel. En 1984, la dépense publique consacrée à ce secteur équivalait à 2,3% du PIB. Elle représente en 2012, 2,1% alors que 1,4 million d’individus tentent de vivre dans un habitat défini comme atypique (squat, camping…) ou surpeuplé. Ces réductions croissantes de l’investissement public, ce laisser-faire très libéral du marché de l’immobilier, liés à une précarisation programmée et généralisée (attaques continues contre le Code du travail, salaires en berne, etc.) soulignent l’impasse aussi bien économique qu’humaine dans laquelle la politique austéritaire de François Hollande condamne salariés, retraités et chômeurs. Le nombre de ces derniers s’est alourdi en octobre de 40 000 personnes, la plus forte progression depuis 2013.


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