Espagne : un gouvernement d’union de la gauche dont Podemos est possible

mardi 26 janvier 2016.
 

Izquierda Unida, Podemos et le PSOE pourraient tenter de former un gouvernement d’union de la gauche pour diriger l’Espagne, à condition que soient prises dès les premiers jours des mesures d’urgence sociale.

Car suite aux élections du 20 décembre dernier, la droite pourrait ne pas réussir à gouverner et laisser à la gauche le soin de trouver une majorité.

C’est Pablo Iglesias qui l’a annoncé lors d’une conférence de presse. Il a expliqué au roi "de notre volonté de former un gouvernement avec le Parti socialiste et Izquierda unida (Gauche unie, écolo-communistes)". Il briguerait la vice-présidence du gouvernement. Le leader du Parti socialiste espagnol (Psoe), Pedro Sanchez, a confirmé vendredi qu’il ferait de même tout son possible pour constituer un gouvernement des "forces progressistes" en Espagne.

"Nous allons attendre que Mariano Rajoy se présente et qu’il échoue. Le parti socialiste fera ce qui est nécessaire pour former un gouvernement de changement, progressiste et réformiste", a dit Pedro Sanchez.

Le PP reste la première formation politique parlementaire mais elle ne peut guère compter sur des soutiens extérieurs afin de constituer un cabinet de coalition. Mariano Rajoy risque de ne pas obtenir l’investiture du parlement lors de la présentation de son futur gouvernement, la plupart des autres partis ayant fait savoir qu’ils lui refuseraient la confiance. Des élus du PP lui suggèrent même depuis plusieurs jours de renoncer à tenter l’investiture pour éviter d’houleuses et humiliantes séances qui se termineront sur un échec.

Un tel refus ouvrirait une période de deux mois pour tenter de former un autre gouvernement. Avec 119 sièges au Congrès le PP a face à lui s’alignent le Parti socialiste (22% des voix et 89 sièges) et Podemos et ses alliés (20,6%, 65 députés), ainsi qu’Izquierda Unida (deux députés), soit 156 sièges.

L’urgence sociale comme condition

Pablo Iglesias a fixé comme condition à cette alliance avec le PSOE l’entrée au gouvernement de son parti, mais aussi d’Izquierda unida. Il a souhaité pour Podemos des "responsabilités de gouvernement centrales et fondamentales" et l’adoption dans les cent premiers jours de mesures d’urgence sociale notamment pour freiner les expulsions de logements de particuliers surendettés et prendre en charge les très nombreux chômeurs en fin de droits.

Il a également souhaité des mesures de lutte contre la corruption, une réforme de la justice et du système électoral.

Il a précisé que s’il était au gouvernement, l’Espagne honorerait sa dette mais qu’il faudra "réduire le déficit à un rythme plus lent", estimant que l’administration allemande avait trop de poids en Europe.

L’Humanité


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