Jean-Luc Mélenchon avec les salariés en grève de Vallourec dans le Nord

jeudi 3 mars 2016.
 

A) Saint-Saulve : le soutien fraternel de Mélenchon aux Vallourec (La Voix du Nord)

Les Vallourec ne sont pas dupes. Jean-Luc Mélenchon ne va pas sauver leur entreprise. Le député européen était annoncé jeudi place Poterne, sur le coup de midi. Finalement ses équipes ont fait savoir à Philippe Burette, délégué syndical de la tuberie de Vallourec qu’il était attendu à Lille dans l’après-midi pour échanger avec lui.

Pas question. Si le leader du Front gauche veut rencontrer les Vallourec, c’est sur place, sur le site de Saint-Saulve. Le fort en gueule de la gauche y est arrivé un peu après 16 heures, accueilli par une meute de journalistes. « Vas y camarade Burette, raconte », a-t-il lâché au délégué syndical après l’avoir salué. Le cégétiste a parlé de la lutte pour sauver les emplois, « on n’admet pas que le laminoir ferme alors que Vallourec investit en Chine ».

Jean-Luc Mélenchon a écouté et arrêté le militant qui lui a coupé sans cesse la parole, déviant la conversation sur la loi Khomri et la situation inquiétante de la métallurgie. « Qu’est-ce que vous attendez de moi ? », questionne le candidat à la présidentielle de 2017 venu « par solidarité et fraternité humaine ». Il sait qu’il ne « va pas sauver Vallourec ». Mais il peut « aider à dénoncer la situation et attirer l’attention du public ». Il a invité les Vallourec à « ne pas lâcher prise ».

B) Compte rendu de la présence de Jean Luc Mélenchon avec les Vallourec dans Libération

Une fumée noire s’envole dans le ciel de Saint-Saulve, petite commune près de Valenciennes. Les salariés en grève de Vallourec sont réunis près de l’usine. Le froid frappe le bout des doigts. Les salariés jettent dans les flammes des pneus et du bois sous le regard de la police. Le groupe français Vallourec, qui fabrique des tubes sans soudure pour l’industrie pétrolière, a annoncé un nouveau plan de restructuration, prévoyant la suppression de 565 postes en France et deux fermetures de sites, dont celui de Saint-Saulve qui emploie 300 personnes.

Les grévistes discutent, se charrient et attendent Jean-Luc Mélenchon. Le candidat à la présidentielle arrive à 16h20. Les salariés l’entourent. Des questions, des regards : un appel à l’aide. Jean-Luc Mélenchon prévient à voix basse : « Je ne suis pas venu pour vous dire ce qu’il faut faire : ce n’est pas moi qui prends des risques, c’est vous. Mais si vous avez besoin de moi, je répondrais présent. »

« On n’est pas en colère pour le plaisir d’être en colère »

Les grévistes prennent la parole. Parmi eux, un jeune homme, les mains abîmées par l’usine et la voix éraillée par la colère. « On veut se battre. Aujourd’hui l’état donne de l’argent aux entreprises et ils investissent à l’étranger, ce n’est pas normal. On veut travailler, faire une carrière, et comme nos pères avant nous, on veut transmettre notre savoir à nos enfants », dit-il le regard fixe. Jean-Luc Mélenchon écoute, sans un mot. Puis, il prend le micro. Il aborde la loi El Khomri « qui nous renvoie au siècle dernier ». Les grévistes acquiescent. Le fondateur du Parti de gauche monte dans les tours et ajoute : « On doit se battre, ne pas avoir la trouille, on n’est pas en colère pour le plaisir d’être en colère. Pour le moment, je n’ai pas le pouvoir de changer les choses mais je suis avec vous par fraternité. » Applaudissements.

L’heure tourne. Le candidat à la présidentielle, qui a dit non à la primaire, évoque à demi-mot la sortie de Martine Aubry. Son équipe lui tire la manche : il doit se rendre à Lille pour rencontrer des étudiants. Il regarde ailleurs et discute avec les salariés : ils racontent leur parcours de vie. Un membre de l’équipe de Mélenchon filme la scène qui est diffusée en direct sur la Toile. Une campagne 2.0. Après les mots, le candidat grimpe dans une voiture et laisse sur son chemin une promesse : revenir dans les parages et suivre le dossier. La nuit tombe dans le Nord et Jean-Luc Mélenchon arrive à l’université de Lille. Il prend la parole devant des centaines d’étudiants.

Source : http://www.liberation.fr/france/201...


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