Vers un référendum sur un État du Kurdistan irakien

samedi 5 mars 2016.
 

"L’heure est venue" pour les Kurdes d’Irak de se prononcer par référendum sur un Etat kurde, a annoncé le principal dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, selon un communiqué de ses services publié ce mercredi.

"L’heure est venue et les conditions sont maintenant réunies pour que le peuple prenne une décision sur son avenir par référendum", a déclaré Barzani, dont le mandat de président de la région autonome est arrivé à échéance en août 2015 mais qui continue à la diriger. "Ce référendum ne mènerait pas nécessairement à la création immédiate d’un Etat (kurde) mais permettrait de connaître la volonté et l’opinion du peuple du Kurdistan concernant son avenir", a ajouté le dirigeant kurde irakien.

La question d’un référendum - auquel le gouvernement fédéral irakien est opposé - et celle de la zone géographique sur laquelle il serait tenu vont contribuer à tendre les relations entre Bagdad et cette région autonome située dans le nord du pays et riche en pétrole.Le Kurdistan irakien est officiellement formé de trois provinces irakiennes mais les forces kurdes contrôlent actuellement des territoires dans quatre autres provinces sur lesquelles le gouvernement fédéral veut maintenir son autorité.

Les forces kurdes se sont installées sur ces territoires disputés lorsque les troupes fédérales ont fui face à l’avancée du groupe terroriste Daech (EI) à l’été 2014.

La province de Kirkouk, principalement contrôlée par les forces kurdes, risque d’être un point de friction important en raison de sa richesse en ressources naturelles, notamment en pétrole. Plus que politique, le principal obstacle à l’indépendance du Kurdistan irakien semble économique.

Le Kurdistan exporte du pétrole via la Turquie, sans passer par le gouvernement fédéral, depuis l’échec l’an dernier d’un plan de partage des revenus pétroliers avec Bagdad.

Si Bagdad et le Kurdistan irakien font chacun face à une crise budgétaire importante en raison de la chute des cours du pétrole, leur principale source de revenus, les Kurdes, eux, ne peuvent pas avoir accès aux marchés obligataires pour tenter d’équilibrer leur situation financière en empruntant de l’argent.


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