Firmi (31 mars 2007) Fête nationale des services publics

lundi 1er avril 2024.
 

Le capitalisme a sans cesse besoin de trouver de nouveaux marchés pour générer des profits et remplir les poches des rentiers. Ainsi se développa la colonisation au 19ème siècle, ainsi se réalise la privatisation des services publics fin 20ème et début du 21ème siècle.

Le Parti Socialiste Européen avait un rapport de force très largement suffisant en 1997 1998 pour stopper ce processus mais la majorité de ses dirigeants font partie de la caste dominante et se limitent à de trompeuses déclarations d’intention. A cette époque, la gauche plurielle française aurait également pu, seule, stopper le rouleau compresseur libéral ; pour cela, il fallait prendre le risque de provoquer une crise de la Communauté européenne. Lionel Jospin a choisi entre 1997 et 2002 de retarder certains démantèlements, certaines privatisations sans mener bataille sur l’essentiel ; quel a été le poids de son entourage social-libéral ? quelle est la part de choix lui incombant ? Je ne sais exactement.

Avec un peu de recul, le bilan est malheureusement clair : démantèlement et privatisation des services publics se sont poursuivis durant les cinq ans de gauche plurielle à un rythme rapide. Cela ouvrait largement la porte à la droite revenue au gouvernement pour affaiblir davantage les services publics, en particulier la Poste, la SNCF, EDF, Education nationale, Hôpitaux, météo, tribunaux, services financiers, ANPE, ONF...

Sur un département comme celui de l’Aveyron, le démantèlement des services publics sonne comme une menace de désertification humaine de nombreux territoires ruraux. Beaucoup de citoyens en sont conscients ; aussi nos actions pour la défense de telle gare, telle école, telle maternité ou telle poste ont bénéficié d’un soutien massif, y compris parmi les élus.

Cependant, nous nous usons dans des batailles locales alors que le problème central de l’intérêt général se retrouve pour tous les services publics et pour tous les départements. Aussi, nous avons décidé d’organiser une Fête nationale des Services publics.

Aujourd’hui, cette fête nationale des services publics du 31 mars 2007 fait partie du passé. Le succès était au rendez-vous, même si la pluie et la fraîche température ont réduit l’affluence. Toute échéance de ce type mérite et nécessite de mettre en ligne quelques morceaux de vie la concernant. N’ayant pas tout vu, que les oubliés m’excusent et ne se gênent pas pour me signaler tel ou tel manque.

Depuis deux mois et demi, les animateurs du Collectif Aveyronnais de Défense et Développement des Services Publics ont préparé la mobilisation. Durant toute la semaine du 26 au 31 mars, les élus et le personnel communal de Firmi ont été mobilisés pour préparer la fête.

1) Vendredi 30 mars :

Le maire de Firmi et ses adjoints sont toujours aussi précieux. Roger Lajoie Mazenc connaît par coeur toutes les réservations de stands, de tables... Alain Garcia l’a accompagné au sein du collectif où son expérience politique a contribué à souder l’ensemble. Jean Pierre Ladrech, premier adjoint, électricien de formation, se préoccupe de tous les branchements et apporte son énergie sur tous les fronts. Tous deux participent aussi à l’animation du service Sécurité. Raymond Gabriac supervise toute la responsabilité du matériel nécessaire pour la fête : petit podium sur la fontaine, installation des WC chimiques, matériel pour planter l’arbre. Josiane Castes et Janine Magnes secondent Graziella Pierrini au service accueil...

Deux responsables syndicaux jouent également un rôle très positif depuis le début : Jean Paul Boyer ( CGT ) et Ingrid Trémouilles ( UNSA), apportant leur aide chaque fois que nécessaire, appelant leurs connaissances pour compléter les équipes en nombre insuffisant.

Les chevilles ouvrières du Collectif aveyronnais de défense et développement des services publics, par ailleurs membres de PRS, sont à l’oeuvre, chacun selon ses responsabilités pour le lendemain : Pierre Pantanella, Alain Renaut, Graziella Pierrini, Yvan Grandesso, Jean Louis Roussel, Guilhem Serieys, Jacques Labro, Henri Bonnal, Jean Michel Naudon, Roland Réal, Antoine Garcia... Une dizaine d’autres militants sont également présents dont deux militants de la LCR ( Alain Zarate et Jean Luc Vergnes) et un de la FSU (Michel Naranjo) qui rendent de nombreux services et s’intègrent naturellement dans la convivialité du groupe.

Les employés de la communauté de communes de Montbazens ( dont le président est notre ami bien connu Claude Catalan) montent le grand podium (propriété de la communauté de communes) pour le meeting final. Ceux de la commune de Montbazens apportent chaises et barrières de sécurité. Les employés de la mairie d’Onet le Château montent le grand chapiteau d’accueil prêté gracieusement par cette collectivité représentée sur place par son adjoint Jean Louis Roussel.

Guilhem Serieys arrive avec les photocopies du " Livre noir des services publics en Aveyron" qui a accaparé une bonne partie de son énergie depuis 15 jours. Aussitôt, des volontaires accourent pour mettre en ordre ces feuilles sous forme d’un livret d’accueil pour les participants à la fête.

Deux camarades PRS de la Mayenne sont arrivés dès le début de la matinée sur le Bassin pour donner un coup de main.

Vers 19 heures, une quinzaine de ces courageux se retrouve au restaurant " Chez nous" pour un petit moment convivial avec Jean Luc Mélenchon et Pierre Moro arrivés de Paris.

2) Du 30 au 31 mars

La réussite d’un travail militant dépend pour partie du ressort psychologique collectif. Jamais l’analyse politique ou la bonne organisation ne remplaceront la chaleur humaine des groupes portés vers un objectif militant commun.

En Aveyron, la Gauche Socialiste bénéficiait de cet atout ; la scission nationale de ce courant et la création de Nouveau Monde ont explosé, détruit, lessivé, laminé, éradiqué cet acquis dans des mesquineries pychrocholines incroyables et inadmissibles, à des milliards de kilomètres de tout esprit de solidarité militante.

Il a fallu plusieurs années pour reconstruire. Pour ce printemps des services publics à Firmi, il est extrêmement agréable de constater que chaque militant de l’association Pour la République sociale assure sa part de travail avec plaisir comme dans un ballet spontané. C’est d’autant plus remarquable que ce groupe fonctionne en fait avec une trentaine de cadres entre lesquels n’existe aucun rapport hiérarchique, même formel.

Voici trois exemples en cette soirée du 30 mars :

Graziella Pierrini a pris la responsabilité du groupe Accueil qui comprend 50 volontaires. En réfléchissant aux problèmes qui pourraient se poser le lendemain, elle s’est rendu compte que la machine à café est d’un rendement extrêmement lent. Aussi, elle veut préparer à l’avance ce soir 500 tasses de ce précieux liquide. Elle contacte quelques personnes pour compléter des équipes sur les ateliers de débat puis fait l’inventaire de tout ce dont elle aura besoin : thermos, plaques électriques pour le chocolat et le thé ...

Jean Louis Roussel doit se lever vers 5 h 30 à Onet, descendre sur Firmi pour accueillir le samedi matin entre 6h30 et 7 heures le bus PRS qui arrive de Paris puis le conduire au lieu d’hébergement. Il doit ensuite revenir sur Onet pour récupérer à la mairie les certificats de conformité du grand chapiteau d’accueil. A 9 h 30, il s’est chargé d’attendre à l’aéroport Pascale Le Néouanic représentante du secrétariat national du Parti Socialiste...

Dans tout groupe, certains individus se rendent sans cesse irremplaçables par leur fiabilité ( "je prends une tâche, c’est déjà fait"). Tel est le cas par exemple d’Yvan Grandesso. Lorsque j’arrive à Firmi le vendredi en fin d’après-midi il aide de tous côtés puis complète l’équipe de sécurité pour le lendemain ; lorsque je pars au restaurant il porte des cartons dont le groupe Accueil aura besoin le lendemain ( en particulier tee shirts)...

Dans cette nuit du 30 au 31, je ne peux m’empêcher de penser aux centaines de militants qui roulent de tous côtés pour être présents parmi nous au petit matin. Pourvu qu’il n’y ait pas d’accident. Parmi les militants PRS merci à Brigitte Blang venue de Moselle, merci aux nombreux membres du bureau national de PRS descendus en bus de Paris ( Gabriel Amar, maire de Viry Chatillon, Alexis Corbière Premier adjoint du 12ème arrondissement, François Delapierre délégué général de l’association, Helen Duclos responsable du travail international, Charlotte Girard responsable formation, Laurent Maffeis rédacteur de A Gauche, Nicolas Voisin adjoint de Montreuil...). Merci à tous. Comme Bolivar, nous labourons la mer en espérant que les courants historiques nous porterons aussi loin que les courants marins.

3) Samedi 31 mars : ouverture et service sécurité

Lorsque j’arrive à Firmi en début de matinée, l’anxiété m’étreint. Le tableau de bord de ma voiture indique une température de deux degrés. Il pleut sans cesse. Le ciel ne laisse présager aucune éclaircie. Les rues sont vides. Pour un public aussi peu nombreux, l’aire géographique de la fête est surdimensionnée.

Première apparition : la buvette "Bison fûté". Malgré la brume, j’y distingue notre grand et vieil ami Henri Bonnal. Par contre, je ne connais pas le jeune présent à ses côtés. Je le saurai bientôt : Thierry Lajoie Mazenc (fils du maire de Firmi) qui va gagner d’ici la fin de la journée une réputation d’efficacité, de constance et de gentillesse.

Les camarades de PRS sont à leur poste mais perdus, loin les uns des autres : Henri Bonnal à " Bison fûté", Jean Pierre Rivière, Roland Réal et Jean Michel Naudon au grand stand buvette de la Maison de retraite, Jacques Martinez au stand de Solidaires, Colette Bonnal au stand d’ATTAC, Jacques Labro et Graziella Pierrini à l’accueil, Pierre Pantanella et Alain Renaut au four et au moulin, Yvan Grandesso couvert d’un gilet fluo à un carrefour venteux et glacial...

Au carrefour de la Poste, je croise Pierre Combart, président actif du collectif antilibéral du Bassin. Il croyait dur comme fer en la possibilité d’une candidature antilibérale pour les présidentielles ; déçu, mais toujours aussi fidèle à ses convictions, il est là au petit matin, seul dans le froid en militant ouvrier qui sait quel est son camp.

La discussion avec Yvan et Pierre m’a éclairé sur les tâches de la journée pour la trentaine de camarades du service Sécurité :

- militants aux points clés de la ville pour laisser circuler les Firminois mais diriger les autres vers les parkings prévus pour la journée

- accueil des bus

- organisation de la circulation pendant la manifestation

- mise en place de barrières de sécurité en fonction des besoins

- service d’ordre si nécessaire ...

En cours de journée, les responsables de ce service ( Yvan, Jean Pierre, Alain) vont constater qu’ils avaient prévu un dispositif de stationnement trop ambitieux et le redimensionner.

Le soir, Yvan tirera le bilan : " ça a été tranquille mais il fallait le faire".

4) Le stand PRS

Je suis pressé de saluer les camarades de PRS arrivés d’un peu partout. Aussi, je me hâte vers notre grand stand long de 16 mètres, loué par le groupe PRS de Haute Garonne, suite à l’activité de son président Jean-Christophe Sellin et à la générosité de la sénatrice Maryse BERGÉ-LAVIGNE.

Le hasard est parfois heureux ; je rencontre immédiatement Frédérique Dumont, la mieux placée pour me donner des informations sur le voyage du bus parisien.

5) Le stand d’ATTAC

Je serre la main de Serge Rolland (président départemental), de Colette Bonnal et Josette Bergonhier. Je les remercie pour leur constance au sein du Collectif Aveyronnais de Défense et Développement des Services Publics. Il est vrai qu’ATTAC était représenté dès la première réunion du collectif provisoire, voici un an.

Pour cette fête des services publics, ATTAC a été présent lors de toutes les réunions de préparation. Malgré un petit nombre de militants actifs, cette association a réalisé un travail spécifique important , élaboration et distribution d’un tract, écriture d’une chanson...

Le stand présente une 36 panneaux qui détaillent l’origine et les responsabilités dans la casse des services publics. Cette exposition est également reproduite et accrochée sur les murs des deux grandes salles réservées aux ateliers.

Geneviève Azam, lycéenne en 68 à Rodez comme moi, représente la Direction Nationale d’ATTAC sur la journée. Parmi ses dirigeants nationaux connus, Bernard Teper apportera sa compétence en particulier sur les questions de santé et protection sociale.

6) Le service d’accueil

Vu l’organisation prévue pour la fête, c’est sous le grand chapiteau d’accueil que l’on doit le mieux sentir l’ambiance. Il y fait froid mais le groupe humain rassemblé là réchaufferait un mort. Il faut dire que cinquante personnes se sont portées volontaires pour en faire partie et qu’elles sont toutes très motivées, trouvant toujours où se rendre utiles.

Tout est organisé au millimètre par Graziella Pierrini :

- l’espace Information donne et présente le dossier " Livre noir des services publics" à chaque nouvel arrivant. Il distribue le plan de la fête et son emploi du temps. Enfin, il joue le rôle habituel d’un service d’information pour donner un renseignement, fournir du papier toilettes...

- la Buvette d’accueil vend fouace, croissants, café, chocolat, thé et autres boissons...

- l’espace Souvenirs vend de magnifiques affiches créées par François Delaure, des tee-shirts, des badges..., tout réalisé spécifiquement pour cette journée.

- l’espace Restauration prépare et vend des sandwiches. Surtout, c’est là que les arrivants sur la fête peuvent acheter des tickets repas pour midi et le soir.

Pour toute initiative militante, il y a ceux qui veulent se placer dans l’organigramme mais sont peu utiles et ceux qui n’ont besoin d’aucun statut pour se rendre indispensables en 10 secondes. En ce 31 mars 2007 à Firmi, plusieurs personnes présentes sous le chapiteau d’accueil doivent être rangées dans cette seconde catégorie. Tel est le cas par exemple de Gisèle Rivière qui va se démultiplier toute la journée, en particulier à la buvette. Tel est le cas de Dominique Roblot, venue au titre de l’UNSA, par ailleurs présidente des DDEN de l’Aveyron. Tel est le cas des Firminoises Janine Lagarrigue (présente au stand de 7h30 du matin jusqu’au soir) et Josiane Castes.

7) Des militants sur tous les fronts

Le service d’accueil fonctionnant à merveille va également prendre en charge l’organisation des plannings et des tâches pour les ateliers de débat ainsi que les ambulants présents sur la fête. Surtout, deux nouvelles responsabilités vont apparaître comme vitales sur la fête et Graziella Pierrini va y pourvoir à partir du service d’accueil :

- des militants communistes du Bassin ont tenu à disposer de leur propre buvette et de leur propre service concurrent de restauration. Le Collectif de préparation de la fête n’avait pu s’y opposer à partir du moment où ils garantissaient de participer au déficit possible du service Repas de la fête. Par contre, personne n’avait prévu qu’ils viendraient distribuer de la publicité pour leur nourriture sur toute l’aire de la fête et jusque devant la table où se vendaient les tickets repas du collectif. Aussi, des militants du service d’accueil vont partir sur la fête pour vendre les tickets dans les rues, en particulier Antoine Garcia et des jeunes. Ces jeunes, je ne les avais pas prévu ; pourtant ils vont contribuer à dynamiser la fête ; les connaissant mal, permettez-moi de citer seulement Evelyne Théas, François Delaure, Mathieu et Lucile Marie.

- autre tâche qui va s’avérer nécessaire : un camarade jouant un rôle d’estafette entre les divers services et différents lieux de la fête pour mettre de l’huile dans le fonctionnement. Jacques Labro, du bureau de PRS 12, prévu au départ sur la buvette d’accueil va prendre en charge cette responsabilité et s’en acquitter parfaitement.

Je regarde ma montre. L’heure tourne. Je sors sur la place du marché sur laquelle la pluie continue à tomber. Pourtant, chacun se rend utile. Parmi les adhérents aveyronnais de PRS, Patrick Marty ( professeur de lycée professionnel) cloue une banderolle sur de grands piquets et Stéfane Alberny prend des photos. Un bonjour à Michel Naranjo qui part assurer la sécurité au bord de la départementale au "Parking Grand A".

8) Stand des Auditeurs de France Culture

Je croise deux animateurs des "Auditeurs de France Culture" en train d’installer également une banderolle. Répondant à ma demande d’informations, ils se dirigent vers leur stand et me présentent les objectifs de leur association :

" L’objet de l’association est de regrouper les auditeurs de France Culture pour favoriser des rencontres et coordonner les actions visant à :

- l’évolution de la chaîne dans le maintien de sa qualité ;

- la préservation de son identité et de sa spécificité ;

- l’amélioration de sa technique et de son confort d’écoute ;

- son ouverture aux différents aspects de la culture ;

- son rayonnement et développement de son influence ;

- sa pérennité".

Est-ce que la préservation d’une chaîne spécialisée dans la culture relève de l’intérêt public ? Existe-t-il un intérêt public en ce qui concerne globalement les médias ? Nous sommes d’accord pour répondre oui à ces deux questions mais nous pourrions en discuter toute la journée.

9) Stand des personnes âgées (UNRPA)

Je m’approche ensuite du stand de l’Union Nationale des Retraités et des Personnes âgées. Une militante me présente un tract ; il me suffit de le parcourir pour comprendre que nous avons des approches communes :

" Les retraités dans leur grande majorité souffrent. Ils souffrent parce qu’ils ne sont pas, et de loin, les nantis que nous montrent les médias... Le nombre de retraités et de personnes âgées ayant basculé dans le surendettement ou sous le seuil de pauvreté a doublé.

" Au nom de la mondialisation, au nom de l’économie ultralibérale, tous les acquis obtenus par le peuple français au lendemain de la Libération sont bafoués, rayés, supprimés, dévoyés.

" Pour nous, héritiers directs de la Résistance, c’est intolérable...

"IL EST TEMPS D’AGIR, IL EST TEMPS DE CRIER "CA SUFFIT"

Un adhérent de l’UNRPA me propose à présent le texte de l’intervention de Claude Bernard aux Etats Généraux des services publics :

“Et si je pars le premier pense le mari... Avec un minimum vieillesse aux alentours de 620 euros/mois.... Que deviendra mon épouse qui n’a pas de retraite, avec une pension de réversion devenue allocation ??”

“Et si l’un d’entre-nous est malade, handicapé : dans quel hôpital sera-t-il soigné ? avec quels médecins ? quel personnel soignant ? Avec quel argent ? Avec quels “dessous de table ?”

“Et comment fera le plus valide pour accompagner l’autre ? Avec l’APA ? Elle a déjà diminué de moitié depuis sa création ? Et puis d’ailleurs il n’y a pas de structure d’accompagnement, et quand il y en a c’est hors de prix...”

“Et lorsque nous ne pourrons plus nous occuper de notre maison bâtie à coup de privations et de travail, où irons-nous ? Avec quel maintien à domicile ? Dans quel logement foyer ? Dans quelle maison médicalisée ? Avec quels médicaments ? A quel prix ? scotchés devant une télé ventant la forme physique et la joie des seniors achetant une maison au Maroc, faute de personnel en nombre pour cause de rentabilité ? Un personnel disposant de quelle formation ?

Vendra-t-on notre maison pour couvrir les frais de notre mauvaise fin de vie, spoliant au passage nos enfants dont certains sont au chômage malgré des “bac + 4” obtenus par le travail et par les sacrifices des parents pour assumer le coût des études ? Toute une vie pour rien ? Toute une vie à s’être endetté pour finir dans un mouroir ?"

La prise en compte des grands anciens souffrant de handicap relève-t-elle de l’intérêt public ? Si oui, que pouvons-nous faire ?

10) Le stand CGT

10 h 15 Je dois arrêter de vagabonder dans la fête. Le planning de la journée distribué par l’Espace Information indique mon nom comme "rapporteur" de l’Atelier " Services publics en Santé, Culture, Education, Logement : état des lieux". Ceci dit, je ne peux passer devant le stand CGT sans m’y arrêter vu l’effort de mobilisation réalisé par cette confédération pour Firmi.

Je m’en félicite aussitôt. Toutes les fédérations nationales CGT sont représentées à ce moment-là sous le stand soit par des responsables nationaux, soit par des représentants régionaux : Trésor Impôts, Santé (en nombre), EDF GDF, SNCF, Poste, Education nationale, Union Générale des Fonctionnaires.

De nombreux militants de Midi Pyrénées sont déjà là. Un bus entier arrive du Languedoc Roussillon. J’écoute les informations données par les responsables :

- la CGT n’organisera ni débat ni autre initiative spécifique durant la fête ;

- par contre elle participera aux débats d’ateliers

- elle distribuera un 4 pages confédéral sur le bilan de la politique gouvernementale depuis 5 ans en matière de service public.

- elle met aussi en avant les interventions d’intermittents du spectacle vu les difficultés de ces professionnels.

Tout en marchant vers mon atelier, je parcours le 4 pages confédéral. Je relève pour les présidentielles l’appel à ne pas voter Front National. Je constate que la confédération ne donne pas de consigne de vote pour les présidentielles mais des repères pour aider les salariés à se faire une idée sur le candidat qui leur paraît se rapprocher le plus des propositions syndicales.

11) Vers la salle des fêtes de Firmi et les débats d’atelier

Je me dirige donc vers la salle des fêtes de Firmi qui me rappelle un excellent souvenir : le meeting du 13 janvier dernier, déjà en défense des services pulics.

En chemin, je croise pour la troisième fois Florence Milhau, la trésorière du collectif qui veille sur les "recettes". Elle récolte l’argent liquide dans sa petite sacoche qu’elle serre contre elle, décontractée mais avec une inquiétude dans son regard, elle est partout ; et le soir, tard, quand l’orchestre se sera tu, elle recomptera encore, avec une légère anxiété, le résultat financier de la journée. Ce n’est pas rien l’organisation d’une telle fête en matière d’argent. Pour pouvoir continuer le combat, il ne faut pas avoir de soucis financiers...

Lorsque j’arrive dans la salle des fêtes, je constate à nouveau l’excellente préparation de la fête :

- la sonorisation est impeccable

- dans la salle, Alain Renaut va jouer un rôle de président de séance et animateur du débat

- à la tribune, trois secrétaires ( Cécile Delaure, Corinne Pierrini et Christine Tapie) ont la responsabilité de noter les interventions.

12) Un exemple du débat d’atelier : personnes âgées et intérêt public

Alain Renaut ouvre l’atelier en proposant de commencer par la santé et particulièrement la prise en compte des personnes âgées.

Claude Bernard, le président de l’UNRPA déjà rencontré sur son stand, signale à l’assistance les nombreuses personnes âgées qui choisissent, faute d’argent :

- de ne pas se payer de prothèses dentaires, oculaires ou auditives pourtant indispensables à une vie décente

- de rogner sur la nourriture s’enfonçant peu à peu dans la malnutrition avant de mourir dans le silence et l’isolement.

Il signale le cas d’une dame de plus de 80 ans expulsée de son logement par les gendarmes à Montpellier, celui d’une adhérente de 64 ans complétant sa retraite par des heures de ménage-repassage, celui de M.Roger à Mont de Marsan... Il conclut : "Je suis inquiet pour l’avenir"

Michel Mercier, président de l’association " Bien vieillir ensemble en Aveyron" poursuit sur le même sujet. " Je suis venu vous demander un positionnement de réflexion sur la question du grand vieillissement à domicile et en maison de retraite". Quiconque se préoccupe de l’intérêt général doit constater aujourd’hui que tout est à revoir dans la prise en charge des grands anciens ; or, ils sont de plus en plus nombreux. Il insiste sur l’importance d’une prise en charge des bâtiments maisons de retraite par la collectivité publique. Est-il normal que les résidents paient les murs des maisons de retraite souvent au prix du logement qu’ils ont mis une vie à acquérir alors que les routes relèvent du budget public, alors que des bobos peuvent défoncer en 4X4 des chemins ruraux payés sur les deniers publics ? " Il est indécent qu’un ancien soit obligé de vendre le résultat de toute une vie ( sa maison) pour quelques mois en maison de retraite.

13) Le repas

Le Collectif de préparation de la fête a disposé le "garage" de la mairie en salle de restauration.

Les grandes portes sont ouvertes sur l’extérieur. Heureusement, la température approche vers midi les douze degrés. Tous les participants échangent leurs tickets contre des plateaux : entrée, saucisse, pommes de terre, champignons, fromage, tarte. Puis ils se pressent autour des tables.

Chacun reconnaît ici ou là de vieilles connaissances de militantisme syndical, associatif ou politique. On se hèle d’un bout à l’autre. L’ambiance collective de la fête vient de se réchauffer avec l’apparition du soleil et le rassemblement dans cette salle bondée.

Avec Anne Marie, nous retrouvons à notre droite le groupe de Memoria andando. Prêt d’un convive comme Jean Vaz, président de cette association recueillant le souvenir oral des républicains espagnols, le temps passe vite. Nous évoquons les anarchistes espagnols connus dans les années 1960, la réalité du syndicat Solidaires aujourd’hui, la vie de nos proches...

A notre gauche, des camarades PRS de l’Isère, adhérents ou non du Parti Socialiste, dont les choix pour l’élection présidentielle sont divers.

14) Les Ouistitis de Guéret

La salle de restauration est animée par un groupe vraiment excellent venu de Guéret : les Ouistitis. Les musiciens ont vite compris qui est présent vers 12h30 dans ce "garage de la mairie de Firmi".

Dès les premières notes, Bellaciao emporte l’enthousiasme. Le refrain abat toutes les frontières entre PRS, ATTAC, PC, LCR, collectifs divers... Et que dire du Chiffon rouge ?

Durant toute la journée, ces musiciens vont animer la place du marché où sont installés les stands, faire entendre leur répertoire ici et là dans Firmi (mairie, salle des fêtes, devant la maison de retraite, garage...), participer à la manifestation, terminer le meeting par l’Internationale.

15) Les collectifs antilibéraux

Deux ans après le 29 mai, ces collectifs n’ont plus guère de réalité de masse, éclatés entre les campagnes Buffet, Bové et Besancenot.

Ceci dit, deux ans après Mai 68 il ne restait rien des Comités d’action ; deux ans après le 29 mai, le sigle " Collectif unitaire antilibéral" garde une crédibilité.

En arrivant sur la fête, j’ai rapidement discuté avec Josette Bergonhier, la principale animatrice du Collectif antilibéral de Villefranche de Rouergue. Elle ne soutient aucune candidature pour ces présidentielles. Le rôle central donné à Josette dans l’animation des ateliers comme parmi les orateurs du meeting montre bien que ce choix d’autonomie est largement respecté.

Un cadre historique du communisme en Aveyron me confie sans tapage " Moi, je suis sur la ligne Debons Salesse"

L’utilisation du sigle "Collectif antilibéral du Bassin" par des militants du PC pour monter une buvette et un lieu de restauration concurrents du Collectif services publics crée quelques vagues au sein du parti " Non seulement ils ont pris la fête des services publics pour la fête de l’Huma, mais en plus ils ont utlisé pour ça le sigle Collectif antilibéral".

Quant aux militants du stand Bové, ils campent sur une argumentation sans faille : il fallait une candidature antilibérale des collectifs ; José s’est présenté pour conserver un rapport de forces des "unitaires" pour l’avenir. Le pensent-ils vraiment ? nous le saurons rapidement.

16) Le compte-rendu d’atelier

Une fois mon plateau terminé, je n’ai guère le temps de m’attarder. Je dois retrouver à la salle des fêtes l’équipe d’animation de mon atelier pour dégager les grands axes d’un compte rendu.

J’ai souvent entendu dans l’Education Nationale des professionnels expliquer les limites de l’élaboration collective. Le développement des processus d’individuation depuis 25 ans pousse dans ce sens. Pourtant, un travail de groupe produit généralement des résultats bien plus sérieux que les ergotages individuels.

Je le constate une nouvelle fois aux côtés de Corinne Pierrini, Cécile Delaure et Christine Tapie. La confrontation des notes prises par chacun sur chaque intervention permet de bien dégager l’essentiel du message.

Nous passons ainsi une heure trente dans la salle des fêtes puis dans un bar à peaufiner notre "Etat des lieux des services publics en matière de santé, culture, éducation, logement".

17) Rencontre avec le groupe du PRG

En sortant du bar, je tombe nez à nez avec le groupe du PRG. Jean Rigal me serre la main avec sa bonhomie coutumière. Michel Vara m’interpelle. Poignée de main à Francis Martin président du PRG Aveyron, à Sophie Renac, candidate sur l’Ouest... Le climat est un peu tendu : " Qu’est ce que tu penses de la candidature de division des socialistes sur la circonscription Ouest ?"

" Franchement, je n’ai pas envie de répondre aujourd’hui à cette question ; vous pouvez avoir raison sur tel ou tel point de détail mais mon problème est ailleurs. Je souhaite d’une part une grande force républicaine et socialiste rassemblant le PS, le PRG, le MRC, peut-être les Verts, d’autre part une gauche antilibérale unitaire dans le prolongement du 29 mai, enfin l’unité des deux face à la droite et au MEDEF. Dans ce cadre et du point de vue de l’intérêt des couches populaires, un parti radical de gauche spécifique a-t-il une utilité ? Je ne crois pas".

18) De retour parmi les stands : celui de l’UNSA

Vers 15 heures, je reviens place du marché au coeur de la fête. Je tiens à faire un petit tour des organisations présentes.

Au stand de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes, je retrouve Ingrid Trémouilles et Hubert Jeambenoît, responsables de l’UNSA Education, très présents au sein du Collectif Aveyronnais de Défense et Développement des Services Publics pendant les deux mois de préparation de la journée de Firmi.

Je fais la connaissance du secrétaire départemental de l’UNSA Police Patrice Ricard et de Patrick Navarro responsable régional. Arrivent aussi Yves Bousquet et Frédéric Sudres ( SNAEN, secrétaire départemental UNSA), puis d’autres syndicalistes qui s’apprêtent à partir en manifestation.

Sur la table, je découvre des informations sur le syndicat, de la documentation fouillée sur la défense des services publics, les propositions de l’UNSA Education sur son secteur professionnel, des tracts.

19) Le stand de la FSU

Plusieurs militants s’activent autour de Jean Luc Tornero, secrétaire départemental en Aveyron, Antoine Hernandez, secrétaire adjoint, Annick Plénacoste...

Les secrétaires départementaux de l’Ariège, des Pyrénées atlantiques, du Puy de Dôme, de l’Hérault, du Lot, de la Haute Garonne sont présents sur la fête avec des délégations.

Daniel Robin devait représenter la direction nationale mais en a été empêché par le décés de son père la veille.

La FSU départementale ne participe pas en tant que telle au Collectif Aveyronnais de Défense et Développement des Services Publics. Pourtant, la FSU nationale est membre à part entière de la Convergence ; des adhérents FSU comme Roland Réal et Michel Naranjo y sont actifs ; le thème des services publics est majeur pour ce syndicat comme l’a rappelé le texte voté lors du dernier congrès de Marseille. Espérons que la journée de Firmi permettra de progresser dans la relation entre le CADDSP et la FSU aveyronnaise.

20) Les stands politiques

Je salue les camarades du MRC : Bruno Valentin, secrétaire de la fédération de l’Aveyron, Philippe Hubert (Haute Garonne), Mario Mandes ( Gers), André Baup ( conseiller municipal d’Albi), Béatrice Négrier (conseillère régionale du Languedoc Roussillon)... Je les remercie de reverser le bénéfice des livres vendus au profit de la fête des services publics.

Sous le chapiteau du Parti Socialiste je retrouve Jean Louis Roussel décidément omniprésent ainsi que les candidats pour les législatives : Marie Lou Marcel et Jean Michel Bouyssié, Béatrice Marre, Christian Teyssèdre. Je salue le Millavois Georges Glandières, la ruthénoise Monique Herment et plusieurs membres du secrétariat fédéral.

Le chapiteau du Parti Communiste est imposant avec une librairie particulièrement intéressante. Une journaliste de l’Huma est "descendue" pour couvrir l’évènement. La conseillère régionale Martine Perez court d’un groupe à l’autre.

Au stand de la LCR, s’activent les Millavois Christian Barbut et Sabine Bouquié, les Toulousains Marie Pierre Lesur et Lucien Sanchez. J’échange quelques mots avec Jacques Giron sur les perspectives politiques ; quand on a milité longtemps avec quelqu’un, on met moins de temps pour aller au fond des questions.

François Simon valorise le collectif Bové par sa chaleur méridionale. Avec Didier Cruchaudet, ils font bien la paire, convaincus de la justesse et du succès à venir de la candidature de José.

21) Les stands de la LDH, de l’UFAL...

La Ligue des Droits de l’Homme a joué un rôle important pour la création, l’activité, le renforcement du Collectif Aveyronnais de Défense et Développement des Services Publics. De même, ses représentants ont participé à toutes les réunions de préparation du Printemps des services publics de Firmi. La réussite de la fête est donc aussi la leur.

Au stand de l’Union des Familles Laïques je rencontre une militante toulousaine active et chaleureuse, connue de longue date : Monique Mirouze. Avec son amie Suzy Candido elles présentent une documentation variée : le journal REPERE, des brochures sur la loi de 1905 et la présentation de l’UFAL..., une pétition pour Ghofrane Haddaoui, le manifeste des Etats Généraux de la Santé et de l’Assurance Maladie... Bernard Teper, président national de l’UFAL, participe aux ateliers.

En faisant le tour de la Place du Marché de Firmi, je constate la présence d’organisations exposantes comme le "Partit occitan" ; j’aurais bien discuté un peu en occitan mais il est 15h30, la manifestation va partir.

22) La manifestation

Mi-janvier le collectif de préparation du Printemps des Services Publics a mené une réflexion sur les temps forts à prévoir pour la journée. Ceux qui ont insisté sur le rôle irremplaçable d’une manifestation ne se sont pas trompés.

Vers 15h30, jaillis des ateliers, des stands, des bars, des maisons, des parkings, des centaines de personnes affluent vers le lieu de rassemblement. Même le soleil nous gratifie de sa présence chaleureuse.

Il s’agit essentiellement d’une manifestation de militants. Aussi, chaque groupe forme son cortège derrière le carré de tête essentiellement composé d’élus : la Convergence nationale et collectifs départementaux, PRS, LCR, CGT... Le nombre de macarons, panneaux, banderolles, drapeaux au mètre carré est particulièrement élevé.

En approchant de la mairie, je constate que nous sommes trois à compter le nombre de manifestants avec le plus de rigueur possible : le professionnel des renseignements généraux, Alain Zarate et moi-même. Nous échangeons les résultats : 1500, 1680, 1810. La différence n’est pas très importante. Estimation sur le nombre de personnes réelles présentes sur la fête : 2000 et 2600.

Parvenu sur la place de la mairie, le cortège s’immobilise, les flashes des journalistes crépitent devant le carré de tête. Deux jeunes filles habillées en mariannes s’avancent pour planter l’arbre des services publics.

23) Plantation de l’arbre des services publics et discours du maire de Firmi.

Juché sur un podium, Roger Lajoie Mazenc s’adresse à la foule :

" Avec l’appui du Collectif départemental de défense et de développement des Services Publics (le Président Pierre PANTANELLA est là, à mes côtés), on s’est rebellé à FIRMI en considérant que le territoire appartient à ceux qui y vivent et que c’est donc à eux de s’exprimer sur l’aménagement du territoire.

Pétition pour un référendum d’initiative populaire, journée d’expression citoyenne locale, mobilisation des médias régionaux et nationaux, ont mis une population en état d’insurrection civique, comme le constatait Jean-Luc MELENCHON.

Avec la problématique de la Poste - qui ne lui est d’ailleurs pas particulière - FIRMI a constitué l’acte fondateur et le fait déclencheur d’une série de manifestations. Vous l’avez bien compris vous tous qui êtes ici, dans le prolongement de la manifestation de GUERET du 5 mars 2005. L’enjeu est d’importance puisqu’il s’agit de la défense et de l’amélioration des services publics partout et pour tous.

L’exemple de l’Aveyron - des fiches sont rassemblées dans les dossiers qui vous ont été remis - est significatif des ravages de la politique ultra libérale à laquelle notre pays est soumis. La logique marchande conduit à brader les services publics aux intérêts privés. C’est d’un choix de Société qu’il s’agit : ultra libérale ou solidaire ?

Dans ce contexte, la Convergence Nationale des Collectifs de défense et de développement des Services Publics (dont le Président Bernard DEFAIX est également là, à mes côtés) a voulu frapper un nouveau grand coup pour couronner les travaux de ses Etats Généraux tenus à PARIS le 10 mars dernier et pour vulgariser son manifeste.

Elle a choisi FIRMI pour sa fête nationale placée sous le signe du printemps. En résistance à l’hiver des territoires, un printemps des services publics.

Période charnière sensible, l’actuelle campagne pré-électorale était, en effet, propice à une réflexion commune, à une prise de conscience collective et à des propositions partagées concernant une société solidaire en vue de garantir à nos collectivités des services publics de qualité. Quand on touche au service public, ce sont les territoires et les populations les plus fragiles qui sont les premiers touchés.

L’idée de service public est liée à la notion de communauté sociale. Quand des usagers, des élus, des salariés s’organisent pour défendre ou exiger une poste, une école ou des logements sociaux, un hôpital, des trains, une eau de qualité, c’est aussi un mode d’organisation sociale qu’ils proposent. Le lien social, le facteur humain, nous voilà bien loin de la logique marchande. Et le facteur humain c’est bien ce qu’incarne le préposé de Royère-Vassivière en Limousin, celui que la Poste, vengeresse, vient de sanctionner.

Alors, estimant que tous les candidats à la présidentielle ne se prononcent pas suffisamment explicitement sur les services publics, nous avons voulu, nous citoyens, nous élus, nous militants, porter le problème social sur la scène pour interpeller les politiques. Eh bien oui, à travers les services publics, les citoyens s’approprient la politique ! Grâce à votre présence aussi nombreuse, nous mettons cela en débat, nous le portons au coeur des enjeux...

Les services publics - valeur refuge de la République - nous les avons eus en héritage. Ils sont notre bien commun. Nous aimons à redire que ce que le Conseil National de la Résistance a réussi à imposer dans une France dévastée ne doit pas être dilapidé par les tenants d’un pays devenu prospère grâce aux sacrifices et au travail de nos parents puis de nos générations.

Voilà pourquoi, dans ce large espace de démocratie qui a eu, toute la journée, l’avantage de nous mobiliser au sein des ateliers, nous avons voulu que soient posés les problèmes de fond...

C’est un modèle de Société que nous défendons parce qu’il amène de la cohésion sociale. C’est pourquoi, nous estimons que les services publics ne sont pas une dépense de fonctionnement mais un investissement. La paix sociale passe par des services publics forts.

En appelant le printemps des services publics, nous allons maintenant procéder à un acte symbolique en plantant, ici même, là où bat le coeur de la cité, un arbre... l’arbre des services publics.

Et c’est à deux jeunes filles porteuses d’avenir, l’une encore récemment conseillère municipale jeune, l’autre fille de postier, que nous avons confié cette mission dont elles vont s’acquitter sous les traits de Marianne... symbole de la République.

Sous la pelle, va rouler le terreau dont nous comptons bien qu’il fertilisera ce carré de France profonde.

Ce soir, tous réunis, tous ensemble, venus de toute la France, à l’appel de collectifs, de syndicats, d’associations, d’assemblées d’élus, et de partis politiques, nous plaçons les services publics au coeur du débat présidentiel, ne nous en cachons pas.

Car, pour nous, les services publics sont au coeur de l’égalité républicaine".

Jacques Serieys

Ci-dessous photo d’une partie du cortège de PRS prise par Stéfane Alberny


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