L’Etat islamique : esclavage sexuel des femmes

mercredi 21 décembre 2016.
 

5) Irak : face à Daesh, 250 femmes choisissent la mort plutôt que l’esclavage

La ville irakienne de Mossoul a été le théâtre d’un véritable massacre. Le groupe Etat islamique a assassiné 250 femmes qui ont rejeté des « mariages temporaires ». Une autre appellation pour désigner la mise en esclavage sexuel.

Le carnet des horreurs de Daesh s’est à nouveau écrit en lignes de sang. Dans leur bastion de Mossoul, au nord de l’Irak, les djihadistes font la loi. Quand ils demandent aux femmes de dire « oui » à des « mariages temporaires », elles n’ont que deux choix : mourir debout ou accepter l’esclavage. Selon Saïd Mamuzini, membre du Parti démocratique du Kurdistan, 250 d’entre elles ont refusé. Elles ont été exécutées, parfois avec leurs familles, pour avoir dit « non ».

Mossoul, l’enfer des femmes

Un responsable d’un autre parti kurde, l’Union patriotique du Kurdistan, explique qu’à Mossoul, les femmes n’ont pas l’autorisation de sortir seules. Quand elles mettent un pied dehors, elles doivent porter un voile intégral. Le rêve de pouvoir librement choisir un mari s’est envolé. Depuis 2014, le groupe Etat islamique contrôle la ville et y fait régner la terreur.

En août 2014, dans la région Sinjar, au nord de l’Irak, plus de 500 femmes et jeunes filles de l’ethnie yézidie avaient été enlevées par les combattants de Daesh, pendant que 5 000 hommes environ étaient massacrés. Selon les rares combattants qui se risquent à tenter de les sauver, des douzaines d’entre elles se seraient suicidées, épuisées de vivre dans un tel enfer.

4) Esclaves sexuelles – mode d’emploi : les documents choquants de Daesh retrouvés à Palmyre

En quittant la ville à la hâte, les djihadistes ont laissé derrière eux des documents, parmi lesquels l’armée syrienne a notamment retrouvé un guide expliquant comment acheter une esclave sexuelle.

Un message choquant, mais qui correspond à la dure réalité qu’ont vécue des milliers de femmes capturées par Daesh, a été saisi par les forces gouvernementales syriennes après la libération de Palmyre, rapporte le Daily Mirror. Selon ce document, dont la photo et la traduction ont été publiées sur Twitter, l’achat des esclaves se déroule selon un système de vente aux enchères.

« Les frères qui désirent acheter des esclaves sexuelles doivent être enregistrés par le chef de leur division. Quant aux combattants en service, ils doivent contacter leur commandant et nous arrangeons tout en 10 jours », peut-on lire dans le texte. Il précise également qu’il est impossible d’accéder à la vente sans y être préalablement inscrit.

« L’argent destiné à l’achat d’esclaves doit être donné dans une enveloppe fermée. Celui qui a offert la somme la plus élevée est obligé de payer », souligne le document.

En Syrie, les djihadistes violent et prennent en otage des femmes qui leur servent ensuite d’esclaves sexuelles. Les femmes sont souvent torturées et contraintes d’avoir des relations sexuelles avec des centaines de terroristes.

Cependant, beaucoup d’autres pays sont impliqués dans le trafic d’esclaves sexuelles pour les terroristes de l’Etat islamique. En septembre dernier, les journalistes du New Indian Express ont révélé que des milliers de jeunes filles originaires du Népal, du Bangladesh ou de l’Inde étaient régulièrement vendues pour servir d’esclaves sexuelles au Moyen-Orient.

3) Daesh a publié une liste de prix pour les esclaves sexuelles

Plus elles sont jeunes, plus elles valent cher. Une représentante des Nations unies a déclaré avoir eu en main une liste de tarifs pour des esclaves sexuelles, éditée par les djihadistes de Daesh, rapporte l’agence Bloomberg. C’est lors d’un voyage en avril dernier en Irak que Zainab Bangura, envoyée spéciale de l’ONU sur les questions de violences sexuelles en zone de conflit, a pu découvrir ce tract islamiste incluant les prix pour les esclaves féminines capturées.

« Les filles sont échangées comme des barils de pétrole », a déclaré Zainab Bangura. « Une fille peut être vendue et achetée par cinq ou six hommes différents. Parfois les combattants revendent les filles à leurs familles en échange de rançons de plusieurs milliers de dollars. » En moyenne, des enfants, filles ou garçons, âgés de 1 à 9 ans valent 150 euros. Les adolescentes valent, elles, environ 110 euros. Les femmes dépassant les 20 ans ne valent plus autant.

D’après Zainab Bangura, les leaders des groupes armés ont la priorité pour choisir l’esclave de leur choix. Ensuite, les personnes aisées de la région peuvent faire des enchères. Après ces deux étapes, les esclaves restant sont proposés aux combattants de base aux prix indiqués. La liste de prix a été vérifiée par les Nations unies comme provenant bien du groupe djihadiste.

2) Daesh instaure des « règles » à suivre pour les rapports sexuels avec les femmes esclaves

Selon des documents de Reuters, les théologiens de l’Etat islamique ont publié des explications pour les « propriétaires d’esclaves sexuelles ». Ce document détaille qui peut avoir des relations sexuelles avec ces esclaves.

Pour l’Etat islamique le but de ce document est de limiter les « violations dans le traitement des femelles capturées ». Cette fatwa a été retrouvée dans des documents obtenus par les forces spéciales américaines lors d’un raid visant un haut fonctionnaire de l’Etat islamique en Syrie en mai dernier.

Parmi les « règles », l’Etat islamique refuse qu’un père et son fils aient des rapports sexuels avec la même femme esclave et qu’un « propriétaire » d’une mère et sa fille couche avec les deux, idem s’il s’agit de deux sœurs : il n’est pas possible d’avoir de rapports avec les deux. Il également interdit de faire avorter les femmes captives.

Les Nations Unies et les ONG des droits de l’Homme dénoncent des viols systématiques sur des milliers de femmes et filles parfois âgées de 12 ans à peine. Les membres de la minorité yézidie dans le nord de l’Irak sont gravement touchés par ses atrocités, beaucoup d’entre elles ont été données à des combattants de l’Etat islamique comme une récompense ou bien vendues comme esclaves sexuels.

1) ONU : Daesh détient plus de 3 500 esclaves en Irak, majoritairement des femmes et des enfants

Zeid Ra’ad Al Hussein, le haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme a déclaré que ce rapport de l’ONU mettait à nu la souffrance durable des civils en Irak et « illustre crûment ce que les réfugiés irakiens tentent de fuir quand ils essaient de venir en Europe et dans d’autres régions. Ceci est l’horreur à laquelle ils sont confrontés dans leur pays d’origine ».

Le rapport qui couvre essentiellement la période de janvier 2014 à octobre 2015 est basé sur des entretiens et des témoignages directs de personnes victimes, de survivants ou de témoins d’exactions. Selon ce document, depuis deux ans en Irak, plus de 18 800 personnes seraient mortes, 36 000 auraient été blessées et 3,2 millions de personnes auraient été déplacées parmi lesquelles plus d’un million d’enfants en âge d’aller à l’école. Le rapport détaille les meurtres : par balles, par décapitation, brûlés vifs, jeté du haut des bâtiments...

D’après les informations de l’ONU, entre 800 et 900 enfants de Mossoul ont été enlevés pour devenir des enfants-soldats de l’Etat islamique (EI). Il précise aussi l’existence de fosses communes sur certains sites d’où l’EI a été expulsé, des fosses datant aussi du règne de Saddam Hussein.


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