Eric Coquerel à Athènes pour le lancement de Plefis Eleftherias Avril 2016

jeudi 27 octobre 2016.
 

Eric Coquerel est intervenu lors du lancement du parti de Zoé Konstantopoulou à Athènes, au nom du Parti de Gauche et en apportant le salut de Jean-Luc Mélenchon.

Zoé Konstantopoulou, ex Présidente du Parlement grec, a conclu son meeting en appelant à une « lutte de libération » face à la Troïka.

Le Parti de Gauche se retrouve pleinement dans la bataille et le fond politique défendus par Zoé Konstantopoulou, dont voici la présentation :

"Plefis Eleftherias est un nouveau parti-mouvement pour revendiquer la liberté du peuple, la souveraineté démocratique, la justice, la transparence, la protection des droits de toutes et tous, l’abolition de la dette illégale et odieuse et la revendication des réparations de guerre de la part de l’Allemagne à la Grèce. Contre les politiques de soumission, d’austérité et d’extrême urgence, contre les extorsions monétaires et bancaires. Un mouvement-parti qui fait appel à toute la société et aux jeunes générations, un parti qui utilise internet et les réunions ouvertes en tant que moyens de mobilisation. Un parti qui opère en toute transparence et ne reçoit de soutien financier que par les citoyen-ne-s qui veulent appuyer sa création et son fonctionnement".

Discours d’Eric Coquerel à Athènes pour le lancement de Plefis Eleftherias

Cher-e-s camarades, chers ami-e-s,

Je suis particulièrement heureux de venir saluer au nom de mon parti, le Parti de Gauche, et du député européen Jean-Luc Mélenchon, la naissance de Plefsi Eleftherias.

Plusieurs raisons l’expliquent.

Le 25 janvier 2015 nous avons été beaucoup en France à vivre la victoire de Syriza comme un formidable espoir pour le peuple grec et tous ceux en Europe qui refusent le carcan austéritaire de la Troïka. Enfin « notre » gauche était au pouvoir. Nous y avons cru, et nous avons soutenu le gouvernement Tsipras jusqu’à la signature le 13 juillet 2015 d’un accord qui soumettait de nouveau la Grèce au talon de fer de Bruxelles et de Mme Merkel avec la complicité active de M. Hollande.

Cela a été pour nous un crève-coeur. Pour les Grecs cela a été, je suppose, une terrible désillusion. Cela a surtout été l’assurance, de nouveau, de voir votre pays plonger dans la crise.

Des voix se sont opposées à cette capitulation : parmi eux, celle que nous regardions devant nos écrans de télévision en France essayer jusqu’au bout d’amener le parlement qu’elle présidait à refuser cet accord désastreux.

C’est ma première image de Zoé. Depuis nous nous sommes croisés à plusieurs reprises : le 14 novembre à Paris quand tu es venue te recueillir avec nous dans les rues du 11ème arrondissement martyrisées par le terrorisme, en janvier au 1er sommet internationaliste du plan B toujours à Paris, que tu as lancé avec Jean-Luc Mélenchon et d’autres, enfin à Madrid pour la 2ème édition du sommet.

J’ai découvert une militante de caractère, intelligente, une tête dure, généreuse, de conviction qui possède toutes les qualités pour jouer un grand rôle en Grèce mais aussi, ensemble, dans le cadre de la résistance à l’ordolibéralisme et de la désobéissance aux traités européens.

Car si notre projet est collectif, assumons le fait que certains doivent ouvrir la marche, souvent plus d’ailleurs pour prendre des mauvais coups que des honneurs. Je pense Zoé que tu fais partie de ceux qui doivent accepter cette lourde responsabilité. Mais je ne suis pas là seulement pour saluer une des grandes voix du refus au système mais aussi le mouvement qui nait. Nous qui, au PG, aspirons à oeuvrer à l’émergence en France d’un grand mouvement citoyen nous nous retrouvons justement dans le caractère citoyen que vous voulez donner à Plefsi Eleftherias. D’ailleurs c’est un beau symbole que cette naissance au moment où en France, sur fond de mobilisation sociale contre la loi Travail de Mr Hollande, se développe justement un processus citoyen : les prises de place de Nuit Debout. Cela marque une formidable aspiration du peuple à reprendre son destin en main. Plus que jamais nous devons être du côté de la souveraineté du peuple contre celle des marchés. La souveraineté du peuple ne s’arrête pas à son expression politique, c’est aussi la remise en question de la main mise du capital sur les entreprises et sur l’économie. Contester le pouvoir de la finance c’est fédérer le peuple pour donner, en définitive, le pouvoir à l’écrasante majorité qui n’a que sa force de travail pour vivre. C’est pourquoi nous aspirons à une république sociale.

Je sais que toutes raisons objectives existent pour que Plefsi Eleftherias grandisse. Avec Syrisa vous aviez montré votre capacité à mettre nos idées au pouvoir. Gagner cette crédibilité était le plus dur. Il y a eu un coup d’arrêt mais je sais vous avez la volonté de construire un outil pour reprendre le pouvoir et le redonner ainsi au peuple. Nous avons cela en commun. Au moment où je vous parle les sondages en France montrent pour la première fois Jean-Luc Mélenchon devant François Hollande pour les présidentielles de 2017. C’est donc, même si la marche paraît haute, à cela que nous nous préparons pour 2017. Bien des dangers planent au dessus de notre continent : chômage, crise sociale terrible, l’extrême-droite, la guerre sans oublier le péril environnemental pour le genre humain. Nous sommes dans une course de vitesse. Je suis sûr que nous pouvons encore la gagner.

Avec tous ceux et toutes les autres forces qui en Grèce partagent cette volonté, la naissance de Plefsi Eletherias sera, j’en suis sûr, décisive pour atteindre cet objectif.

Je souhaite que le Meltem vous soit favorable.

Eric Coquerel


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