Jean Zay : L’héritage qu’un jeune et brillant antifasciste nous a légué

mercredi 18 mai 2016.
 

A à peine 32 ans, le brillant Ministre de l’Education Nationale et des Beaux Arts du Front Populaire de 1936, Jean Zay, invente, improvise et réalise en très peu de temps une oeuvre de courage, d’humanisme et d’intelligence.

Jean Zay n’est pourtant pas spécialiste des questions d’éducation et de culture. De plus, le programme avec lequel le Front Populaire se présente en avril 36 devant les électeurs est quasiment vide ! Y compris en matière de culture et d’éducation. En très peu de temps, Jean Zay va insuffler des révolutions que nous connaissons toujours aujourd’hui :

Ambition, par d’innombrables mesures, de démocratisation et d’ouverture de l’école : Scolarité jusqu’à 14 ans. Classes d’orientation. Travaux pratiques. Sorties scolaires. Sport à l’école…

Création du CNRS, de divers musées, des bibliobus, du Festival de Cannes et de mesures d’encouragement au cinéma… Et un projet d’ENA qui serait ouvert aux enfants des classes populaires...

Avec Léo Lagrange, et d’autres jeunes gens brillants, Jean Zay sauve un peu l’image d’un gouvernement de Front Populaire mou et décevant, précaire coalition de partis qui récupère et tarit les grèves de mai-juin 36. Car on ne dit jamais qu’en 36, les conquis sociaux sont demandés et obtenus dans la lutte par le peuple en grève. Pas par les syndicats. Ni par le fragile gouvernement de "Front Pop" qui n’a de cesse de rassurer le capital... qui fulmine malgré tout.

Au delà de réalisations plus que jamais d’actualité, Jean Zay nous a aussi légué un héritage de courage politique contre les barbaries fascistes :

En scolarisant le sport à l’école pour ne pas le laisser à l’armée, en créant le Festival de Cannes (contre la biennale fasciste de Venise), en s’opposant à l’abandon de la République espagnole et aux accords de Munich... Jean Zay luttera comme il pourra, et presque seul, contre la montée des fascismes instrumentalisés par les milieux économiques : Patrons et financiers - qui sont les vrais maitres des pays - et qu’en France on appelait "les 200 familles", dont le cri de guerre était : "Plutôt Hitler que le Front Populaire !" . Féroce revanche qui démarre avec "l’étrange défaite" de 1940...

L’antifascisme de Jean Zay ne lui sera d’ailleurs pardonné puisqu’il sera assassiné en juin 44 - non pas par des nazis allemands - mais bien par des miliciens français.

Conversation avec Hélène Mouchard-Zay, fille de cet homme extraordinaire à écouter sur :

http://www.polemixetlavoixoff.com/


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