Législative partielle de Nice : Le Front de gauche devant le PS

jeudi 2 juin 2016.
 

Avec une très faible participation (23,33 %), encore plus réduite à Nice (18,48 %), il serait très hasardeux de tirer des enseignements solides de ce scrutin législatif partiel dans la V° circonscription mi-rurale et mi-urbaine des Alpes-Maritimes taillée sur mesure pour le super-cumulard et chef de clan LR, Estrosi, obligé d’abandonner son mandat après son élection au Conseil régional en PACA en décembre 2015.

La large victoire (47,44 % et un demi-point de moins à Nice) de Marine Brenier -dont le suppléant est Estrosi lui-même : on ne se refait pas- était largement prévisible, assise sur la domination clientéliste ancienne de la droite, tant dans les quartiers ouest de Nice (en particulier dans la cité des Moulins) que dans les villages du Moyen et Haut-Pays. Faut-il rappeler que la survie de ces derniers dépend des subsides du conseil général présidé par l’ex-mentor d’Estrosi, encore plus à droite que lui, Ciotti ?

La qualification pour le second tour du FN n’est pas non plus une surprise, avec 30,75 % et 32,45 % pour la partie niçoise du canton. Le thème majeur de la campagne du FN ? Le racisme islamophobe au travers du refus de la mosquée En-Nour dans la plaine du Var et de la dénonciation des ambigüités réelles du maire de Nice sur ce dossier d’abord validé puis contesté par Estrosi... sous pression du FN.

La surprise de ce scrutin est donc à gauche, avec l’effondrement de la candidature du PS (6,49%), à peine moins net à Nice (7,14 %). Le PS avait proposé une suppléance à EELV qui n’en a pas voulu et n’a donc pas participé au scrutin. Représenté, fait rare et positif, par une candidate issue du monde du travail et de l’immigration, le PS a mené une campagne curieusement a-minima, y compris en laissant vides de nombreux panneaux électoraux durant la moitié de la campagne électorale. Du jamais vu pour un parti de gouvernement... La thématique de sa campagne a consisté à mêler une défense calamiteuse et ardente du bilan gouvernemental et un slogan accrocheur et particulièrement ambigü : « La France qui travaille ».

La campagne du Front de Gauche, sur la base du slogan « L’alternative à gauche, l’écologie au cœur/rendre le pouvoir au peuple », a été particulièrement active dans le Moyen et Haut-Pays et dans les quartiers ouest de Nice. Elle a été centrée sur l’opposition à la loi travail et sur ce qui est désormais un acquis partagé du Front de Gauche dans le département : la dénonciation du bétonnage de la plaine du Var sous couvert de l’Opération d’Intérêt National (OIN), une thématique reprise désormais par d’autres, y compris le FN. Le lien entre la candidature du FdG et la participation au mouvement social en cours -ainsi que la solidarité avec Nuit debout (1)- a été clairement établi dans la profession de foi et le matériel de campagne. Et l’article de Nice-Matin issu de la conférence de presse de présentation de la candidature était titré sur le thème de la réduction du temps de travail.

Notre candidature a reçu le soutien de Nouvelle Donne-Nice et du NPA06, ce qui est très positif (2).

Cette campagne courte mais active a permis de passer devant le PS, avec un résultat de 7,51 %, un peu inférieur à Nice (6,81 %).

Aux législatives de 2012, l’addition des voix de la candidature du FdG et de celle de la Gauche alternative (Alternatifs-NPA) n’avait pas atteint la barre des 5 %. Le PS avait obtenu, lui, 25,18 % ...


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message