La décision de la Grande-Bretagne de quitter l’Union européenne est un coup de semonce pour les dirigeants européens. Elle exprime une défiance à l’égard d’institutions non élues, au service des intérêts des multinationales et des marchés financiers, ainsi que la volonté des citoyen·ne·s de faire entendre leur voix. L’incapacité de l’Union européenne à répondre aux exigences démocratiques des peuples européens est une des causes de la crise sans précédent qu’elle traverse. L’alternative est claire : l’Union européenne doit changer radicalement ou risquer la désintégration.
« Il faut créer une nouvelle Europe à l’écoute des peuples » a déclaré aujourd’hui Manuel Valls. Mais quel crédit donner aux propos d’un Premier ministre qui impose, en France, une loi Travail contre la volonté populaire en réprimant grèves et manifestations ? Cette déclaration donne toute la mesure du cynisme et de l’irresponsabilité d’une classe politique qui ne cesse d’imposer, en France comme en Europe, un agenda sur mesure pour les milieux d’affaires ; et qui est largement responsable de la faillite de l’Union européenne.
Le vote du peuple britannique exprime une colère populaire légitime. Mais la campagne pour la sortie de l’Union européenne, au Royaume-uni, marquée par un racisme et une violence extrême, a aussi été l’occasion pour l’extrême-droite et les courants xénophobes d’instrumentaliser cette colère en désignant réfugié·e·s et immigré·e·s comme boucs-émissaires. Or ce sont les ravages de l’austérité, la remise en cause de la démocratie, la destruction des services publics qui sont responsables des maux des peuples européens, pas les réfugié·e·s et migrant·e·s !
Le réseau des Attac d’Europe réaffirme aujourd’hui « son engagement à lutter avec les mouvements sociaux partout en Europe pour reprendre le contrôle de nos économies, de nos sociétés et de nos vies ». Nous appelons à rompre radicalement avec l’orientation actuelle des politiques européennes : en finir avec l’austérité, développer les services publics, organiser la transition écologique et sociale et réduire ainsi les inégalités, notamment entre les femmes et les hommes. Il faut abandonner les projets d’accords commerciaux non démocratiques tels que le TAFTA et le CETA et prendre des mesures drastiques pour remettre le système financier et les multinationales sous contrôle, en particulier en luttant contre l’évasion fiscale. De Lampedusa à Calais il est urgent de penser une politique d’accueil des réfugié·e·s et migrant·e·s.
Seules des mesures de cette ampleur permettront d’enrayer le naufrage de l’Union européenne. Nous soutenons celles et ceux qui luttent en Grande-Bretagne pour la solidarité, la démocratie, contre le racisme et l’extrême droite. Nous luttons ensemble pour faire survenir cette autre Europe que nous appelons de nos vœux.
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