L’Union Européenne est dirigée par des fraudeurs !

samedi 24 juin 2017.
 

- A) Communiqué du Parti de Gauche

- B) Bruxelles : La Commission européenne serait-elle un nid de corruption et de fainéantise ?

- C) Commission européenne. Portraits de "pantouflés"

A) Communiqué du Parti de Gauche

Les institutions européenne sont totalement noyautées par une petite bande d’oligarques fraudeurs du fisc, spécialiste des paradis fiscaux, adeptes du pantouflage permanent.

https://www.lepartidegauche.fr/comm...

Ainsi, on apprend que Neelie Kroes a été administratrice d’une société offshore aux Bahamas jusqu’en 2009, alors qu’elle était en poste à la Commission européenne. Et maintenant, depuis 2016, elle siège au Comité de conseil en politique publique d’Uber.

Après le pantouflage inacceptable de Barroso à la Goldman Sachs, leur servilité avec les lobbying des multinationales, ce nouveau scandale révèle la fraude systématique qui corrompt les dirigeants de cette Union européenne.

Il est temps de rompre avec les traités de cette Europe de la finance, dirigée par ces fraudeurs multirécidivistes. Un seul candidat à l’élection présidentielle l’assume, Jean Luc Mélenchon.

Danielle Simonnet - Co-coordinatrice politique du Parti de Gauche

B) Bruxelles : La Commission européenne serait-elle un nid de corruption et de fainéantise ?

Après les nombreuses questions suscitées par la reconversion de l’ex-président de la Commission européenne José Manuel Barroso comme conseiller de la banque américaine Goldman Sachs, on apprend que Neelie Kroes, l’intransigeante et ultralibérale commissaire en charge de la Concurrence dans cette même Commission présidée par Barroso a cumulé illégalement cette fonction avec un poste d’administratrice d’une société offshore basée au Bahamas entre 2004 et 2009.

La Commission européenne serait-elle un nid d’ultralibéraux, paresseux et incompétents pour certains, corrompus car très liés à des intérêts très privés pour d’autres ? Il est permis de se poser beaucoup de questions à ce propos. Durant les dix années qu’il a passé à la présidence de la Commission, José Manuel Barroso avait hérité à Bruxelles du surnom suivant : « l’homme qui ne dit rien en plusieurs langues ». Outre le portugais, sa langue maternelle, il parlait fort bien le français et l’anglais mais n’a jamais été capable de formuler le moindre projet pour l’Union européenne en dehors du laisser faire confié aux marchés. Cette docilité au service du monde des affaires durant dix ans à Bruxelles lui a valu d’obtenir un poste de conseiller à la banque américaine Goldman Sachs.

Goldman Sachs est la banque qui a conseillé les dirigeants grecs pour maquiller leurs comptes publics avant 2001 afin de pouvoir accéder à la zone euro en même temps l’Allemagne, la France et les autres pays du premier groupe. Ensuite, quand le niveau réel de la dette grecque a été découverte, Goldman Sachs a, avec d’autres grandes banques, tout fait pour que les taux d’intérêts spéculatifs exigés de l’Etat grec comme emprunteur sur les marchés soient les plus élevés possible. Depuis le peuple grec paie l’addition et la Commission présidée par Barroso avant Juncker n’a fait qu’accompagner ce processus. Son embauche par Goldman Sachs en 2016 est la récompense de cette complicité.

Neelie Kroes a été aux côté de Barroso de 2004 à 2014. Elle était la commissaire en charge de la Concurrence jusqu’en 2009. Mais, comme l’explique Gaël de Santis dans l’Humanité de ce vendredi, « les quotidiens néerlandais Trouw et Hed Financiee le Dagblad ont montré mercredi , grâce à des documents recueillis par le Consortium international des journalistes d’investigation que Neelie Kroes était, « du 4 juillet 2000 au 1er octobre 2009 », directrice de Mont Holdings Ltd, une entreprise offshore située au Bahamas , un paradis fiscal. L’entreprise Mint Hollding Ltd avait été créée en 2000 afin de racheter des parts du géant de l’énergie état-unien Enron pour environ 6 milliards de dollars. Les financeurs de ce projet n’étaient autres que des proches de la famille royale des Emirats arabes unis », souligne Gaël de Santis dont l’article énumère aussi les coups tordus de Neelie Kroes comme Commissaire en charge de la concurrence pour déréguler et finalement affaiblir des secteurs économiques comme la production énergétique qui ont besoin de régulation pour être économiquement efficaces.

Les choses ont-elles changé à Bruxelles avec la mise en place de la Commission que préside le luxembourgeois Jean-Claude Juncker ? Notons d’abord que l’actuel président est l’ancien premier ministre d’un pays membre de l’Union européenne qui demeure un paradis fiscal bien que membre fondateur d’une Europe passée de six pays membres à 28 en l’espace de 50 ans. Le choix de Juncker ne s’est pas fait sur la base d’une compétence reconnue de président « visionnaire », mais sur le plus petit dénominateur commun entre L’Allemagne, la France et quelques autres pays. Ils voulaient un libéral de conviction doublé d’un personnage falot à la tête de la Commission.

A propos de Jean-Claude Juncker, un portrait très révélateur est paru dans Libération du 14 septembre dernier sous le titre « Verre de rage ». Jean Quatremer, correspondant permanent de ce journal a Bruxelles, a déjeuner avec Juncker dans le but, semble-t-il, de faire taire les rumeurs à son encontre dans certains pays membres de l’Union et au-delà. L’article commence ainsi : « bipolaire, absent, malade, alcoolique, fumeur, enfermé dans sa bulle bruxelloise, tel est le portrait que dresse de Jean-Claude Juncker, et ce depuis plusieurs mois, une partie de la presse allemande, britannique et même américaine ». Le but de la rencontre était d’atténuer cette mauvaise image et Juncker a dit à son interlocuteur la chose suivante : « C’est parce ce que j’agis que je me fais des ennemis. Les Etats n’étaient plus habitués à une Commission à l’initiative ». Sauf que l’on ne voit guère les résultats de cette action, si action il y a. Ajoutons que Quatremer n’a guère la reconnaissance du ventre au terme d’un déjeuner pris en commun quand il écrit ceci : « Il est tout à fait exact que Juncker a été et est un gros buveur, comparé aux canons en vigueur en ce XXIème siècle hygiéniste. Lorsqu’il était Premier ministre du grand-duché, nous l’avons vu descendre, à l’issue d’un déjeuner, trois verres de cognac de rang après avoir bu maints verres de vin blanc luxembourgeois. Et durant notre récent déjeuner, il a avalé quatre coupes de champagne, accompagnées d’une simple salade ».

La Commission que préside Jean-Claude Juncker serait-elle devenue ingérable parce que comptant désormais trop de pays membres avec des politiques sociales très divergentes ? Il est permis de se poser la question. On sait aussi que l’élargissement de l’Union aux pays d’Europe centrale a débouché sur un compromis qui permet à chaque pays membre de nommer un seul commissaire quel que soit le nombre d’habitant dudit pays, alors qu’avant les pays les plus peuplés pouvaient nommer deux commissaires. Aujourd’hui les 446.000 habitants de l’Ile de Malte ont droit à un commissaire tout comme les 82 millions d’habitants que compte l’Allemagne. De plus, chaque pays envoie qui il veut siéger à la Commission, même si le Parlement Européen dispose de la possibilité de récuser un candidat s’il arrive à dégager une majorité pour cela.

On sait que la France a désigné Pierre Moscovici pour faire partie de la Commission que préside Jean-Claude Juncker .La rumeur dit aussi que l’Elysée et Matignon l’ont recasé à Bruxelles parce que l’exécutif était mécontent de son action et surtout de son inaction comme ministre des Finances. On sait aussi que Moscovici est sorti de l’ENA en 1984 pour rejoindre un groupe « d’experts » du Parti socialiste la même année et devenir un secrétaire national deux ans plus tard. Cet homme n’a jamais été que permanent politique, député ou ministre. A Bruxelles il est officiellement Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l’Union douanière.

En théorie, Moscovici pourrait donc faire des propositions pour faire reculer le dumping fiscal tel que qu’il est pratiqué par l’Irlande, le Luxembourg et quelques autres pays. Car ce dumping fiscal s’ajoute au dumping social dans un grand nombre de pays , sans oublier la place prise par les « travailleurs détachés » dans l’accentuation de ce phénomène suite à l’adoption d’une directive datant de 1996 mais dont les conséquences ont causé d’importants dégâts sociaux et environnementaux depuis l’entrée dans l’Union européenne des pays d’Europe centrale. Ainsi, la place prise par les travailleurs détachés dans les abattoirs allemands a fragilisé l’emploi industriel et agricole dans les abattoirs et les élevages de porcs et de volailles des autres pays d’Europe de l’ouest avec des abandons de productions des fermetures de site pendant que l’on en construisait d’autres en Allemagne. Avec, au final, un bilan carbone en augmentation constante pour chaque kilo de viande produite quand il devient urgent de le réduire pour lutter contre le réchauffement climatique.

Mais rien n’indique que le cerveau d’énarque de Pierre Moscovici soit aujourd’hui programmé pour déceler les ravages actuels de la théorie de « destruction créatrice » conceptualisée au siècle dernier par Joseph Schumpeter. Pourtant, dans la phase actuelle de capitalisme mondialisée, elle est beaucoup plus destructrice que créatrice du fait, justement, de la destruction permanente de capital productif qu’elle entraîne. Ajoutons que la lecture de certains articles de presse nous a appris ces derniers mois que Pierre Moscovici était le commissaire européen le plus tourné vers les week-ends prolongés qui durent trois jours en fin de semaine. Quand on voit sa fonction ce commissaire sous cet angle là, on se dit que la lutte contre le dumping fiscal et social peut attendre. Sauf que dans toute l’Europe, le monde du travail en a plus qu’assez d’attendre et de subir.

Gérard Le Puill, L’Humanité

C) Commission européenne. Portraits de "pantouflés"

José Manuel Barroso Président de la Commission européenne de 2004 à 2014

Une petite pincée d’art et d’éducation, une grosse poignée de lobbying ultralibéral et de « réseautage » d’affaires. Avant même de prendre ses quartiers chez Goldman Sachs, il ne manque pas d’occupations. À côté de quelques fonctions honorifiques – président de la fondation de l’UEFA pour l’enfance, membre du conseil international de l’Opéra de Madrid (Espagne), président de la fondation d’intérêt public Palais des beaux-arts de Bruxelles (Belgique) ou membre du conseil d’administration d’Europaeum, une association rassemblant plusieurs grandes universités européennes (Oxford, Bologne, Paris-I Panthéon-Sorbonne, Leiden, etc.) –, José Manuel Barroso exerce comme « professeur invité » dans de nombreux établissements d’enseignement supérieur  : Macao, Washington DC, Princeton, Berkeley, Lisbonne, Genève, Louvain… À l’instar d’autres célébrités ou vieilles gloires de la politique mondiale (Clinton, Blair, Sarkozy…), il est également un conférencier à louer – avec émoluments non précisés à la clé – auprès des Speaker Bureaux de Londres et Washington. Mais ce sont ses engagements dans la machinerie de propagande en faveur de la « mondialisation heureuse » qui sont les plus frappants  : à peine parti du Berlaymont, le siège de la Commission à Bruxelles, Barroso a pu tout naturellement faire une « mission » pour le compte du Forum économique mondial de Davos en présidant fin 2014 un colloque à Dubaï, puis, sans changer de rond de serviette, prendre place autour de la table de l’European Business Summit, un raout organisé chaque année par le lobby patronal européen BusinessEurope et par son antenne belge, la Fédération des entreprises de Belgique, en tant que « président honoraire du comité honoraire ». De manière tout à fait naturelle, il est surtout rentré dans le groupe Bilderberg – présidé par le Français Henri de Castries, PDG d’Axa –, organisateur d’une « conférence » discrète réunissant chaque année le gratin du capitalisme planétaire et établissant en quelque sorte, sans vote ni publicité, le programme politique des élites mondiales. Mais pour les services chargés de vérifier la compatibilité des activités avec le code de conduite imposé aux ex-commissaires, cela ne pose aucun problème  : « La conférence Bilderberg est une rencontre annuelle de trois jours qui sert à renforcer le dialogue entre l’Europe et l’Amérique du Nord », écrivent benoîtement les rapporteurs avant d’autoriser cette nouvelle mission pour José Manuel Barroso.

Karel De Gucht Commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, puis au Commerce de 2009 à 2014

Chargé notamment de négocier les accords de libre-échange pour le compte de l’Union européenne – avec le Canada (Ceta), avec les États-Unis (Tafta) et d’autres encore, avec la Corée du Sud et les pays d’Afrique de l’Est –, ce Belge a pris du galon académique en quittant la Commission  : il est devenu professeur de droit européen et président de l’Institut d’études européennes de l’université publique flamande de Bruxelles. Mais surtout il a vite été introduit dans les rouages de plusieurs multinationales comme l’opérateur belge de télécoms Proximus et le géant de la sidérurgie ArcelorMittal, un très bon client des cabinets de lobbying à Bruxelles. Détenant des actions, il a repris sa place dans une banque flamande gérant les actifs de clients fortunés, Merit Capital NV, et est rentré au conseil d’administration du fonds d’investissement CVC Capital Partners, l’un des mastodontes du private equity à l’échelle mondiale. Pour les services de la Commission, cela ne contrevient pas au code de conduite car – on se pince –, lors des négociations en vue des accords de libre-échange, De Gucht s’occupait exclusivement de l’architecture réglementaire et légale permettant de favoriser le commerce et l’investissement.

Neelie Kroes Commissaire européenne à la Concurrence, puis à la Société digitale entre 2004 et 2014

Un vrai phénomène, cette femme politique néerlandaise, engagée au VVD (droite libérale)  ! Avant de prendre ses fonctions pendant deux mandats – tout comme José Manuel Barroso – à Bruxelles, Neelie Kroes est membre d’une bonne dizaine de conseils d’administration de grandes entreprises (Thales, Lucent, Volvo, etc.). Et après, non sans être durant ces années intervenue dans de nombreux secteurs industriels, c’est reparti  ! Devenue officiellement l’ambassadrice – et défenderesse de leurs revendications visant à une flexibilisation toujours accrue du travail – des start-up hollandaises, elle vient, en mai 2016, de rentrer dans le « comité de conseil en politique publique » de l’entreprise numérique de VTC Uber. Elle y siège aux côtés d’un ancien secrétaire aux Transports des États-Unis, d’une princesse saoudienne, d’un ex-premier ministre péruvien et d’un président d’une autorité chargée de la concurrence en Australie. Dès 2014, sur son blog de commissaire européenne, Neelie Kroes avait dénoncé l’interdiction d’Uber par les autorités locales de Bruxelles, avec un argument pour le moins scabreux  : citant un article de presse qui évoquait des dizaines de viols perpétrés par de faux chauffeurs de taxi, elle vantait la sécurité offerte par la commande via l’application Web. Dix-huit mois exactement après la fin de son mandat à Bruxelles, l’ex-commissaire à la Société digitale a également rejoint la multinationale numérique états-unienne Salesforce à laquelle elle offrira, d’après le communiqué officiel, « sa large expérience dans les secteurs public et privé ». Auparavant, et donc avec l’aval des services de la Commission, elle était devenue conseillère spéciale pour Bank of America Merrill Lynch pour des missions qui ressemblent furieusement à du pur lobbying politique…

Joachim Almunia Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, puis à la Concurrence entre 2004 et 2014

Membre du Parti socialiste espagnol (PSOE), Joaquin Almunia multiplie les engagements bénévoles depuis son départ de Bruxelles, en tant que professeur dans des écoles de commerce et des instituts de droit européen. Il participe également au conseil d’administration des Amis de l’Europe, une organisation qui, avec de très nombreux ex-commissaires européens, milite pour l’Union européenne avec le néolibéralisme pour seule boussole. Telle quelle, elle va dans le mur. Tout cela avec la bénédiction des services dédiés, bien évidemment, mais Almunia a reçu la même onction quand il est devenu membre salarié d’un comité scientifique chargé de produire un rapport intitulé « Construire l’Union de l’énergie pour doper la croissance européenne » pour le compte d’un think tank, l’European House Ambrosetti, financé par les très grandes entreprises privées italiennes et en particulier par Enel, le géant de l’électricité. De quoi discuter avec le commissaire actuel chargé du climat et de l’énergie, un autre Espagnol, Miguel Arias Canete, qui était, lui, jusqu’à sa prise de fonction à Bruxelles, président fondateur de deux compagnies pétrolières, dirigées aujourd’hui par deux de ses beaux-frères…

Janez Potocnik Commissaire européen à la Science et à la Recherche, puis à l’Environnement entre 2004 et 2014

Quel talent  ! Ce Slovène sait mobiliser toutes ses compétences. Après y avoir participé en tant que commissaire européen, avec son collègue roumain Dacian Ciolos, il est devenu président du forum pour le futur de l’agriculture, un événement créé par la Fédération européenne des propriétaires terriens et la multinationale suisse d’agrochimie Syngenta – connue notamment pour avoir attaqué les restrictions sur les pesticides imposées par la Commission européenne pour protéger les abeilles. Il se déclare convaincu qu’un événement de ce type, utilisé par les grands groupes pour promouvoir leurs intérêts auprès des pouvoirs publics, demeure « l’une des meilleures opportunités de préparer le monde agricole aux changements nécessaires provenant de la nécessité de prendre en compte la durabilité ».

Siim Kallas Commissaire aux Affaires économiques et monétaires, puis aux Affaires administratives, puis aux Transports entre 2004 et 2014, conseiller spécial auprès du vice-président de la Commission Valdis Dombrovskis depuis 2014

Circulez, ça n’a rien à voir  ! En juin 2015, avec l’approbation du comité éthique ad hoc de la Commission, cet Estonien qui a aussi été premier ministre a pu donner plusieurs « conférences » au sultanat d’Oman pour, selon ses propres mots, « aider » l’entreprise de technologies de l’information Nortal, la plus puissante des multinationales baltes, « à vendre ses solutions dans ce pays ». Aucun rapport avec son portefeuille des transports à Bruxelles, ni avec son rôle de conseiller stratégique sur l’avenir du Marché commun auprès du vice-président letton de la nouvelle Commission Juncker, n’est-ce pas  ? « Je n’ai jamais fait de lobbying pour Nortal dans les institutions européennes », assurait l’année dernière Siim Kallas. Tout est en ordre  : dans l’Union européenne, le conflit d’intérêts et le lobbying sont interdits, mais en dehors, c’est autorisé  !

Vivian Reding Commissaire européenne à l’Éducation et la Culture, puis à la Société de l’information et des Médias, puis à la Justice, à la Citoyenneté et aux Droits fondamentaux entre 1999 et 2014

Passée de la Commission européenne au Parlement européen en juin 2014 – elle y avait déjà siégé entre 1989 et 1999 –, cette Luxembourgeoise, membre depuis lors de la commission sur le commerce international (Inta) pour le groupe parlementaire PPE (droite) et auteure du rapport sur le fameux accord sur le Commerce des services en cours de négociation (Tisa), a été la première de l’ex-Commission Barroso à emprunter les « tourniquets » (« revolving doors ») entre le public et le privé. Dès octobre 2014, la Commission l’a autorisée à travailler pour la compagnie minière belge Nyrstar – un poste au conseil de direction qu’elle n’a finalement pas occupé jusqu’ici – et pour le géant allemand des médias Bertelsmann. Les services « éthiques » de Bruxelles lui ont juste demandé de s’abstenir de tout lobbying direct pendant les dix-huit mois suivant la fin de son mandat à la Commission. Le kuratorium – conseil de direction et d’administration – de la fondation Bertelsmann, où Viviane Reding côtoie l’ex-chancelier autrichien Wolfgang Schüssel, des patrons allemands et d’anciens responsables de la Banque centrale européenne (BCE), milite ardemment pour l’accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne (Tafta). Au premier semestre 2015, Reding est également rentrée au conseil d’administration de la multinationale belge de l’imagerie médicale Agfa.

Thomas Lemahieu

L’Humanité


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