Il faudra attendre encore quelques jours pour connaître l’ampleur des dégâts et le nombre de morts imputables à l’ouragan Matthew en Haïti, à Cuba et aux Etats Unis. Les images en provenance du Japon et de Corée ont également montré que plusieurs régions du monde peuvent être frappées simultanément. Ce type de phénomène climatique extrême se déroule surtout en automne quand l’eau de surface a été chauffée durant tout l’été. Il est appelé à se développer avec le réchauffement climatique.
Avec leurs vents dévastateurs et leurs pluies diluviennes, les ouragans ne sont que l’une des conséquences du réchauffement climatique. Une étude publiée hier par la revue américaine « Science Advances » indique qu’avec l’accélération du réchauffement climatique, les méga sécheresses comme celles qui touchent souvent la Californie, le Nevada, le Nouveau Mexique, l’Utah, le Colorado et quelques autres Etats américains seront de plus en plus torrides et brutales. L’étude publie les résultats d’une modélisation qui montre que si rien n’est fait pour réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère, le réchauffement dans ces Etats se poursuivra accompagné d’une aridité croissante.
En France aussi, les conséquences du réchauffement climatique ont beaucoup impacté la production agricole cette année. Les pluies inhabituellement abondantes de mai et juin sont une conséquence du réchauffement et ont réduit les rendements des céréales à paille de 30 à 40% dans les meilleures terres à blé. En ce début d’automne, les rendements de maïs sont en forte baisse du fait du manque de pluies à partir du mois de juillet dans presque toutes les régions du pays. Alors que les vendanges se terminent, les rendements des vignobles du Roussillon sont en baisse de 30 à 40% par rapport à une année moyenne. C’est le manque de pluie depuis l’automne 2015 qui a asséché les profondeurs du sol, là où les ceps bien enracinés puisent normalement l’eau et les nutriments dont ils ont besoin pour produire de belles grappes de raisin...
Gérard Le Puill, L’Humanité, septembre 2016
Source : https://global-climat.com/2016/01/2...
La puissance destructrice des ouragans comme Sandy pourrait doubler avec un réchauffement important de l’Océan Atlantique, selon une étude de chercheurs de l’Université du Maryland et de la NASA.
159 morts et 71 milliards $ de dommages : c’est le bilan de l’ouragan Sandy, le 2è plus coûteux de l’histoire des Etats-Unis après Katrina (2005). Sa puissance destructrice ne fut pas seulement due à la force de ses vents mais aussi à sa taille : son diamètre a dépassé les 1500 km (pour les vents à plus de 65 km/H), soit trois fois plus que Katrina. Après s’être déplacé vers le nord à partir des eaux tropicales de la mer des Caraïbes, où il avait été engendré, Sandy a ensuite longé la côte est-américaine avant de se diriger subitement vers les terres et l’Etat du New Jersey en fusionnant avec une tempête de moyenne latitude.
D’après une étude du Earth System Science Interdisciplinary Center (Université du Maryland), un océan Atlantique plus chaud pourrait renforcer considérablement la puissance destructrice des ouragans comme Sandy. Dans leur enquête, les chercheurs ont utilisé un modèle numérique pour simuler les conditions météorologiques qui ont créé Sandy, avec une différence essentielle : une température de surface de la mer beaucoup plus élevée, conforme à ce que l’on peut attendre des 50 à 100 prochaines années avec deux fois plus de CO2 dans l’atmosphère. Résultat, cet océan plus chaud serait susceptible de générer des tempêtes de 50 à 160% de plus destructrices que Sandy, selon l’article paru dans la revue Geophysical Research Letters.
Les scénarios du modèle prévoient un doublement de l’étendue de la « piscine d’eau chaude » de l’Atlantique tropical. Cette vaste surface d’eau chaude donnerait tout le temps aux ouragans de se développer avant de rencontrer des eaux plus froides ou des terres.
Sur les cinq simulations menées par les chercheurs, deux ouragans ont suivi la même trajectoire que Sandy. En raison de leur exposition plus longue à la grande piscine d’eau chaude, leurs vents ont été dopés de 50 à 80% et ont apporté un surplus de 30 à 50% de fortes pluies. La taille des deux tempêtes a été deux fois plus importante que Sandy, déjà spectaculaire de par son ampleur.
Mais ce n’est pas tout : les trois autres ouragans simulés ont suivi une trajectoire surprenante et encore plus destructrice. Dans ces simulations, l’ouragan a tellement grandi qu’il a suivi une voie différente, sans entrer aussi rapidement en collision avec la tempête de moyenne latitude. Au lieu de cela, l’ouragan est allé plus loin vers l’est de l’océan. L’ouragan et la tempête de moyenne latitude sont alors entrés en interaction selon un phénomène connu sous le nom d’Effet Fujiwhara. Cette rencontre a donné de la force à la tempête de type Sandy, qui a alors été balancée vers l’ouest, touchant terre entre le Maine et la Nouvelle-Écosse (soit entre l’extrême nord-est des Etats-Unis et la côte canadienne).
En conséquence, les trois ouragans renforcés par l’effet Fujiwhara ont atteint dans la simulation une puissance destructrice de 100 à 160% plus élevée que Sandy, et ont apporté 180% de pluie en plus. Et en raison de sa taille hors norme, la tempête pourrait affecter toute la côte Atlantique, et pas seulement la région où elle touche terre. La taille maximum de la tempête serait trois fois plus importante que Sandy.
Les auteurs de l’étude précisent cependant que Sandy était probablement une « tempête parfaite » provoquée par une série de coïncidences improbables. En conséquence, il est difficile de tirer des conclusions définitives et de dire que le réchauffement climatique contribuera à d’autres tempêtes destructrices comme Sandy.
Par Johan Lorck, janvier 2016
Le réchauffement climatique multiplie les phénomènes météorologiques extrêmes : les catastrophes d’origine naturelle seraient décuplées à cause de l’augmentation de la température sur la terre et dans les mers.
Cyclones, ouragans, sécheresse, canicule, pluies diluviennes, inondations, tempêtes ont vu leur nombre et leur intensité progresser de façon significative depuis les années 1980, et cette progression est une conséquence directe du réchauffement planétaire, selon l’avis des climatologues du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC).
9 catastrophes sur 10 dix sont maintenant liées au climat et au cours des 20 prochaines années elles ne feront que croître en nombre et intensité, selon les Nations Unies. La moyenne annuelle de ces trente dernières années a été de 615 catastrophes naturelles avec 66 000 morts et 95 milliards de dollars de dégâts. Avec 950 catastrophes de grande ampleur, les catastrophes naturelles ont été particulièrement dévastatrices en 2010 avec 295 000 morts et 130 milliards de dollars de dégâts.
L’accroissement de la population vivant dans les régions côtières augmente le nombre de personnes touchées par l’élévation du niveau des mers et des océans, les inondations et les destructions liées aux phénomènes météorologiques très violents sur les côtes. Entre 70 et 90 cyclones sont relevés tous les ans dans le monde et ce chiffre est resté stable : mais selon une étude du GIEC, les cyclones sont d’une intensité supérieure (plus de cyclones d’intensité 4 ou 5, accompagnés de vents de plus de 200 km/h).
Depuis 2004, une très forte saison cyclonique est constatée par les météorologues : Katrina à la Nouvelle Orléans, Rita dans le Golfe du Mexique, Wilma dans la mer des Caraïbes, Sidr au Bangladesh, Nargis en Birmanie... La liste des cyclones de forte intensité et très dévastateurs est longue ces dernières années.
Source : http://www.vedura.fr/environnement/...
Droits de reproduction : http://www.vedura.fr/legal/droit-re... (à lire impérativement avant toute reproduction de contenu)
Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actua...
Au lendemain du passage des cyclones de force 5 Katrina et Rita dans le Golfe du Mexique, la communauté scientifique s’interroge sur le lien entre l’occurrence et la violence des cyclones tropicaux et le réchauffement climatique.
Autant de cyclones mais plus violents
Le nombre et la proportion d’ouragans de catégories 4 et 5 (le maximum sur l’échelle Saffir-Simpson qui fait référence) ont presque doublé depuis 1970. Ce phénomène a été constaté notamment dans le Pacifique Nord, le Pacifique Sud-Ouest et l’océan Indien.
Curieusement, l’Atlantique Nord fait figure d’exception puisque le nombre de cyclones a nettement augmenté depuis 1995 selon le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). Par exemple, en 2004, la Floride a essuyé sa pire saison depuis 118 ans avec 15 ouragans dont 6 majeurs (force de 3 à 5). Et en 2005, trois cyclones de force 5 (Katrina, Rita et le plus puissant Wilma) ont touché le Golfe du Mexique en quelques semaines... A ce titre, le directeur du Centre national des ouragans, Max Mayfield a estimé le 25 septembre sur la chaîne CBS que "la haute saison des cyclones dure jusque mi ou fin octobre (...) Non seulement nous aurons d’autres tempêtes et cyclones, mais nous pourrions aussi avoir un ou deux cyclones majeurs". Les Etats-Unis ont subi cette année 17 tempêtes ou cyclones...
Dans l’Atlantique Nord, le nombre et la proportion de cyclones de niveau supérieur à 4 a moins augmenté que dans les autres régions cycloniques du globe, contrairement à ce que l’actualité pourrait nous faire croire... Le réchauffement climatique pourrait jouer dans la formation des cyclones
"Notre compréhension actuelle de la dynamique des cyclones tend à indiquer une relation possible entre l’activité cyclonique et l’élévation de la température à la surface des océans", explique Peter Webster, l’un des auteurs de cette étude.
Le réchauffement de la Terre induit par les activités humaines qui rejettent massivement des gaz à effet de serre entraîne une hausse moyenne des températures à l’échelle planétaire. Ainsi, la température dans les zones tropicales des cinq bassins océaniques, où se forment les cyclones, a augmenté de 0,5 degré Celsius de 1970 à 2004. Or, l’une des conditions indispensable à la formation d’un cyclone est la température des eaux de surface qui doivent être d’au moins 26,5°C sur au moins 60 m de profondeur. Il semble donc logique que nos émissions de gaz à effet de serre puissent jouer un rôle dans la multiplication et la violence des cyclones. En effet, la fréquence, l’intensité et la durée des phénomènes extrêmes (canicules, inondations, sécheresses...) seront accentuées dans le changement climatique en cours.
Dans une interview donnée par l’Internaute, Michel Desbois, directeur de recherche au laboratoire de météorologie du CNRS-Polytechnique confirme que la formation des cyclones est favorisée dans les régions tropicales où l’on observe une anomalie positive de température comme c’est le cas dans la région de Cuba où la température a augmenté d’un degré.
M. Desbois indique également "qu’avec le réchauffement de la planète ce n’est pas le nombre de cyclones qui augmente, mais leur puissance (...) Mais il est encore difficile d’évaluer l’impact réel de ce réchauffement car la force et le nombre des cyclones oscillent naturellement tous les 20-30 ans."
Hervé Le Treut, directeur de recherches au CNRS indiquait début septembre à l’Agence France Presse que l’apparition de cyclones comme Katrina pourrait bien être la conséquence du réchauffement de la planète. On pourrait également s’attendre à une multiplication de leur nombre, ainsi qu’un changement de leur intensité et de leur trajectoire.
Selon le climatologue Kerry Emmanuel, qui a publié une étude en août dans la revue « Nature », les cyclones qui frappent l’Atlantique et le Pacifique se sont aggravés, à la fois en durée et en intensité, d’environ 50% depuis les années 1970. Pour autant, il se garde bien de lier cette tendance au réchauffement de la planète, notamment parce que la série est bien trop courte pour pouvoir généraliser.
Des données à prendre avec précaution et à nuancer
Une nouvelle fois, nous nous heurtons à un historique trop court et à une complexité qui font qu’il est très difficile de se prononcer avec certitude. Pour autant, ce n’est certainement pas une raison pour continuer de jouer aux apprentis sorciers avec le climat de la Terre dont l’incroyable stabilité est le garant de la survie de nos sociétés. Notes
Webster, P.J., G.J. Holland, et al. 2005. Changes in tropical cyclone number, duration and intensity in a warming environment. Science 309(Sept. 16):1844-1846.
Global Warming : Myth or reality ? The erring ways of climatology. Edition Praxis Springer, 2005.
Date | Nom | Message |