Le PCF soumettra trois questions à ses adhérents ce 5 novembre

vendredi 28 octobre 2016.
 

La direction communiste a décidé de soumettre trois questions aux militants, parmi lesquelles celle du choix de candidature à la présidentielle, dont ils sont invités à débattre en vue de leur conférence nationale.

Après une Fête de l’Humanité marquée par un appel au rassemblement de la gauche en rupture avec la politique gouvernementale, le Conseil national du PCF s’est réuni ce week-end pour fixer le cap jusqu’à sa conférence nationale du 5 novembre. Alors qu’un débat anime le parti sur le meilleur chemin à suivre pour la présidentielle et les législatives depuis son congrès de juin dernier, sa direction a décidé, hier, de « permettre à l’ensemble des communistes de définir les hypothèses sur lesquelles la conférence nationale puis les communistes eux-mêmes auront à se prononcer ». Dans un « relevé de décisions » issu de ses travaux (adopté à 72 voix contre 1 et 7 abstentions), elle propose de soumettre d’ici là trois questions à l’appréciation des adhérents. Celles du rassemblement, des législatives, et de la candidature à la présidentielle.

Pour la présidentielle, « le Conseil national identifie trois hypothèses à débattre », précise le relevé de décisions  :

- « Prendre de nouvelles initiatives de rassemblement sans faire de choix de candidat au 5 novembre »  ;

- ou bien appeler « à voter Jean-Luc Mélenchon en affirmant l’autonomie du PCF et sa démarche de rassemblement »  ;

- ou encore « engager une candidature issue du PCF porteuse de ses idées et de sa démarche de rassemblement ».

« Des hypothèses sont formulées, il nous faut toutes les instruire à la lumière de notre orientation de rassemblement », a estimé le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, jugeant qu’il « ne s’agit pas seulement de noms mais de décisions avec des conséquences politiques ».

Sous la coupole de la place du Colonel-Fabien, l’ambition de battre la « droite extrémisée » et l’extrême droite en 2017 est largement partagée. « Le danger est plus menaçant que jamais. Pendant que la droite se déchire en dressant l’inventaire des mesures les plus réactionnaires possible, l’extrême droite se sent pousser des ailes », a relevé Pierre Dharréville, en charge d’introduire les débats du week-end, tout en rappelant l’objectif fixé en juin pour éviter « la catastrophe »  : « Rassembler des forces aujourd’hui dispersées en construisant une candidature commune. » Mais pour y parvenir, plusieurs « hypothèses » sont sur la table, et c’est à leur examen que le Conseil national a invité les communistes.

« Pour éviter ce désastre historique et en même temps éviter la dérive sociale-libérale, il faut continuer à porter cette volonté de rassemblement et échanger avec tous. Et je pense qu’il faut mettre sur les rails une candidature issue de nos rangs pour porter ce discours et créer des espaces à cette volonté », a avancé André Chassaigne, le chef de file des députés Front de gauche. Une tribune, signée notamment par plusieurs économistes du PCF et l’élu parisien Didier Le Reste, a plaidé en ce sens, la semaine dernière. Il s’agit, selon les rédacteurs qui n’adhèrent pas à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, de « faire avancer le débat d’idées en l’incarnant sans tarder dans une personnalité et des propositions à la disposition de la recherche d’une candidature commune ».

Un autre texte intitulé « En 2017, faisons front commun », et rendu public avant la Fête de l’Humanité, défend, lui, un soutien à la candidature de l’ex-candidat du Front de gauche de 2012. « Je propose que l’on profite de la restitution de la grande consultation citoyenne pour l’interpeller sur des contenus politiques et voir si on peut explorer la possibilité d’un accord politique, parce que je suis pour le soutenir, mais certainement pas dans le cadre de la France insoumise », a expliqué ce week-end Frédérick Genevée, l’un de ses signataires. L’idée que l’heure n’est pas encore au choix définitif, si elle était un peu plus rare ce week-end, s’est fait aussi entendre  : « L’heure n’est ni à ajouter un candidat à la dispersion ni à se rallier à l’un de ceux déjà déclarés, il faut persévérer et rendre notre démarche de rassemblement populaire », a notamment estimé Nathalie Simonnet, secrétaire fédérale de Seine-Saint-Denis.

En attendant le 5 novembre, outre les suites de sa « grande consultation » (lire ci-contre), le PCF veut également, à l’appui de sa démarche, amplifier des « batailles nationales » pour qu’elles « s’imposent dans le débat présidentiel », comme sur la politique industrielle avec le cas d’Alstom, ou encore sur la lutte contre la finance.

Pour la présidentielle, la conférence nationale « se prononcera puis soumettra des propositions aux communistes dans une consultation », précise le PCF.

Julia Hamlaoui


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