Fillon candidat d’une droite années 1930 : un musée des horreurs libérales et conservatrices

mercredi 7 décembre 2016.
 

- A) Jean-Luc Mélenchon plus que jamais la seule alternative aux libéraux (PG)

- B) Fillon : Un programme de guerre sociale (Politis)

- C) Fillon, un candidat "à réaction" (NPA)

A) Jean-Luc Mélenchon plus que jamais la seule alternative aux libéraux (PG)

François Fillon sera le candidat du parti Les Républicains. C’est un Sarkozy ++ qui est choisi avec celui qui en a été le 1er ministre les cinq années de sa présidence. Le choix est donc finalement dans la logique des primaires : c’est le coeur de l’électorat de droite, le plus motivé, qui a été le plus voter. En sort donc le candidat le plus libéral économiquement et le plus réactionnaire sur le plna sociétal.

Il en sera autrement devant le suffrage universel. Il serait en effet surprenant que les français qui ont jusqu’au bout dit leur refus de la loi travail, adhèrent à un musée des horreurs libérales. Les raisons pour lesquelles François Fillon a gagné les primaires devraient le faire échouer à la présidentielle.

Ce soir on connait déjà au moins trois candidats qui se partageront le vote des droites et du centre, Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron en attendant la décision de François Bayrou. Par son positionnement politique et son programme l’avenir en commun, Jean-Luc Mélenchon est plus que jamais le vote nécessaire pour les empêcher de l’emporter et ouvrir ainsi un espoir pour le pays.

Eric Coquerel Co-coordinateur politique du Parti de Gauche

B) Fillon : Un programme de guerre sociale (Politis)

Le programme choc de François Fillon, empreint de libéralisme à la sauce thatchérienne et de conservatisme catholique, organise une régression sans précédent.

Vainqueur surprise de la primaire de la droite, François Fillon s’est fixé trois objectifs pour la présidentielle de 2017 : « Libérer l’économie, restaurer l’autorité de l’État et affirmer les valeurs de la France. » Jusqu’ici, rien que de très classique de ce côté de l’échiquier politique. Mais à y regarder de plus près, les choses se corsent.

Ultra-libéralisme, anti-écologisme et conservatisme catholique en constituent la matrice. Ce projet de « rupture radicale » est tel que les juppéistes le jugent irréalisable. En matière économique, François Fillon est convaincu depuis 2007 que la France est un pays « en situation de faillite ». Nicolas Sarkozy, dont il a été l’effacé et dévoué Premier ministre, a reculé, selon lui, devant les ruptures nécessaires.

Le 18 juin 2014, dans le Telegraph, il reprochait aux responsables politiques d’avoir « eu l’habitude de favoriser la justice sociale au détriment de la liberté ». « Je sens monter une vraie révolte, poursuivait-il, un désir d’avoir davantage de libertés, moins d’intervention de l’État, aussi bien dans l’économie que dans la vie privée. »

D’où un programme qui colle au désir de revanche de l’électorat traditionnel de la droite et vise à « bousculer la France » en lui infligeant un « choc politique, économique et psychologique ». « J’aimerais bien laisser dans l’histoire un souvenir aussi fort que Margaret Thatcher » ajoute-t-il.

C) Fillon, un candidat "à réaction" (NPA)

Ses électeurs ont reconnu en Fillon un politique conséquent  : le plus à même de mettre en œuvre la politique économique ultra-libérale et le projet sociétal très conservateur auxquels ils aspirent.

L’ultra libéralisme au pouvoir

Si les réalisations sont à la hauteur des promesses, ils ne seront pas déçus... La retraite sera à 67 ans pour toutes et tous, fonctionnaires et salariéEs du privé. Les agents du public travailleront 39 heures par semaine, mais il reste un flou sur la question du nombre d’heures qui leur seront payées  : 35 ou 37 heures par semaine  ?! Il remettra en cause aussi la durée légale du temps de travail  : la règle sera donc la négociation entreprise par entreprise, dans la limite de 48 heures hebdomadaires correspondant à la norme européenne.

Pour les patrons, ce sera Noël tous les jours  : baisse de leurs cotisations de 60 milliards d’euros, suppression de l’ISF et flax tax de 30 % sur les revenus du capital. L’impôt baissera pour les riches puisque le peu de progressivité de celui-ci va être revu à la baisse. Il faut dire qu’avec la braderie monstrueuse des services publics, le gouvernement aura moins besoin de l’impôt  : 600 000 postes seront supprimés pendant le quinquennat...

Enfin, au programme, des privatisations... avec pour modèle celles qu’il a lui-même réalisées, et qu’il juge très modestement «  une vraie réussite  : la privatisation de France Télécom  »...

Un projet de société très conservateur

Fillon promet aujourd’hui de réécrire la loi Taubira sur le mariage pour toutes et tous, de «  remettre la famille au cœur des politiques publiques, la création d’un réel statut de la mère au foyer et une ouverture plus grande du nombre d’écoles catholiques  ». Il assure également qu’«  en France, il y a un problème lié à l’islam  ». Il se réjouit que les crèches aient droit de cité partout sur le territoire car «  c’est une victoire française  ».

Parmi ses réseaux de soutien les plus engagés et dont l’efficacité n’est plus à démontrer, on trouve l’association «  Sens commun  » proche de la Manif pour tous, association composée essentiellement de catholiques intégristes. Ils ont réalisé un gros travail de terrain, dont 200 meetings, pour faire gagner leur favori. Et Fillon de se réclamer d’une «  laïcité raisonnable  » qui satisfait pleinement ces cathos traditionalistes.

Enfin, il annonce une baisse drastique dans l’accueil déjà faible des migrantEs.

La haine de classe

Devant un forum d’associations très libérales début septembre, il va «  parler avec franchise  »  : son modèle, c’est Thatcher car «  c’est elle qui a remis debout l’économie britannique  »...

Sa méthode pour faire passer un programme aussi réactionnaire  ? Utiliser toutes les possibilités autoritaires contenues dans la Constitution de 58, notamment les ordonnances qui seront prises dès l’été 2017 s’il est élu. Réduire la «  démocratie  » parlementaire par la diminution du nombre de parlementaires et de leurs sessions. Et mater (à la Thatcher  ?) toute résistance ouvrière et populaire. Il juge que celles-ci ont été surestimées par un pouvoir socialiste faible, et que lui les musellera sans difficulté, en envoyant la gendarmerie.

S’il est élu, son arrogance de classe et la brutalité de ses propositions vont rendre plus nécessaire encore l’audace et la cohérence de notre combat. «  C’est la lutte finale  »  ?

Roseline Vachetta


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