Propositions de Ségolène Royal : 2 "La démocratie participative"

samedi 14 avril 2007.
 

« La démocratie participative, c’est considérer que chacun porte en lui une forme d’énergie et d’expertise »

« La démocratie participative, [c’est considérer] que chacun de vous porte en lui une forme d’énergie, une forme d’expertise, une connaissance de ce qu’il vit, de ce qu’il est, de ce qu’il espère pour les siens, pour ses enfants. »

Discours à Rennes, Jeudi 29 juin 2006

S’appuyer sur la capacité d’expertise des citoyens pour élaborer les décisions qui les concernent....

« La France vit une crise démocratique profonde. Les Français considèrent que leur gouvernement ne se préoccupe pas assez de ce qu’ils pensent, vivent, ressentent. Ils ne se désintéressent pas des affaires publiques : ils ont soif de politique efficace et construite avec eux. Pour agir juste, il faut s’appuyer sur la capacité d’expertise des citoyens et les associer plus directement à l’élaboration des décisions qui les concernent. A l’échelle nationale comme à l’échelle régionale. La mobilisation de cette intelligence collective donne de vrais résultats. L’autisme et l’arrogance de gouvernement, cela ne marche pas. »

Challenges, 13 avril 2006

...et pour une action politique plus efficace...

« Comme ministre, j’ai été souvent effarée de constater combien de mesures et de procédures, parfois animées des meilleures intentions mais concoctées dans des cercles étroits, aboutissaient à tout autre chose que ce pour quoi elles avaient été conçues, faute d’y avoir associé les premiers concernés. »

« Plus informés, moins enclins à déléguer, plus rétifs aux allégeances une fois pour toutes, les citoyens tiennent à se forger leur propre opinion et veulent être davantage parties prenantes des décisions qui les concernent, à condition toutefois d’avoir l’assurance que ce ne sera pas peine et temps perdu. Surtout, ils n’acceptent plus que l’offre de services tienne si peu compte, dans beaucoup de domaines, de leurs besoins et de leurs aspirations. » 2ème Rencontre annuelle Europe/Amérique latine, Démocratie participative et qualité des services publics, 28 et 29 avril 2006

...qui assure la qualité du fonctionnement démocratique d’un pays

« Je crois qu’il y a un lien très direct entre la qualité du fonctionnement démocratique d’un pays et l’efficacité de l’action politique, que les citoyens sont arrivés depuis longtemps à maturité et qu’ils ont envie de participer au décisions qui les concernent. » Discours à Villeurbanne, 9 mai 2006

« J’appelle démocratie participative la possibilité effective pour les citoyens d’orienter directement les choix, y compris financiers, et l’action publique »

La démocratie participative peut revêtir de multiples formes ...

« J’appelle, pour ma part, démocratie participative la possibilité effective pour les citoyens d’orienter directement les choix, y compris financiers, et l’action publique. Quelles qu’en soient les formes - budgets participatifs, conférences de consensus à la scandinave, jurys de citoyens, referendum - cela suppose de reconnaître aux citoyens leur capacité d’expertise légitime : non seulement un savoir d’usage mais le pouvoir d’influer réellement sur les décisions qui les concernent. » 2ème Rencontre annuelle Europe/Amérique latine, Démocratie participative et qualité des services publics, 28 et 29 avril 2006

« En général, ce sont des sujets de vie quotidienne. Par exemple dans la région Ile-de-France, il y a un observatoire des Engagements, ce qui correspond à cette idée de jury citoyen tiré au sort pendant 2 ans, qui évalue si les politiques publiques qui sont mises en place correspondent aux promesses ou à ce qui était attendu. C’est le président de la région lui-même qui a décidé ça. Donc ce sont les élus qui, pour avoir un éclairage particulier sur une partie de leurs décisions, décident de faire venir dans cette discussion des citoyens qui sont les plus éloignés souvent des institutions. » RTL le 27 octobre 2006

... mais n’a de succès que si elle permet une action déterminante

« L’éventail des [formes] possibles [de la démocratie participative] est [très] large comme en témoignent de nombreuses expériences en Europe, aux Etats-Unis et dans les pays du Sud, au premier rang desquels le Brésil où de très nombreuses villes élaborent avec les habitants un véritable budget participatif. Cette démarche est autrement plus novatrice que les traditionnelles « séances d’information » qui semblent constituer, en France, l’horizon indépassable de la démocratie locale. Si le budget participatif rencontre un tel succès, c’est parce qu’il s’agit, non pas d’octroyer trois francs six sous pour de petits investissements, mais d’une part importante du budget local, qui permet aux habitants d’orienter vraiment la dépense publique. Autre expérience intéressante : les jurys de citoyens tirés au sort qui fonctionnent à Berlin, au Danemark, en Espagne. » Intervention lors de la discussion du projet de réforme constitutionnelle relatif à la décentralisation, 19 novembre 2002

« Chacun d’entre nous est le mieux à même de connaître et d’exprimer ses problèmes, ses attentes et ses espérances, sans pour autant se fermer au point de vue de l’autre. Si beaucoup de Français s’abstiennent, ce n’est pas de gaieté de cœur ou par indifférence, c’est parce qu’ils se sentent tenus à l’écart et n’ont plus le sentiment de pouvoir influer. Pour avoir envie de s’impliquer, il faut que la prise de parole ait des chances de peser. De plus en plus, nous ne reconnaissons de réelle légitimité qu’aux décisions auxquelles nous avons été associés. [...] Plus les gens y seront associés, plus les réformes seront solides. C’est ainsi que le cap pourra être tenu. » Fête de la Rose de Frangy en Bresse, 20 août 2006

« La démocratie participative renforce la démocratie représentative »

« Loin de concurrencer le système représentatif local, ces initiatives l’aident, au contraire, à l’améliorer, à conforter la démocratie représentative afin de maintenir le contact avec les citoyens. » Intervention à l’Assemblée nationale lors de la discussion du projet de réforme constitutionnelle du gouvernement Raffarin relatif à la décentralisation, 19 novembre 2002

« Plus les gens y seront associés, plus les réformes seront solides. Le développement de la démocratie participative, partout où elle est mise en œuvre, ne se fait pas au détriment de la démocratie représentative : bien au contraire, elle la conforte et la tonifie. » Construire sa vie , L’Hebdo des socialistes, 28 octobre 2006

« Une façon de ramener vers la politique les citoyens qui s’en étaient éloignés »

« Une démocratie « plus directe », comme le dit notre projet, qui élargit le pouvoir d’initiative des citoyens et leur consultation. C’est ce qu’on appelle la démocratie participative, qu n’est pas, contrairement à ce qu’on a pu entendre, un affaiblissement de la démocratie représentative. C’est, pour les élus qui la mettent en place, un moyen pour analyser l’impact des politiques qu’ils conduisent et, si nécessaire, les réajuster. C’est aussi une façon de ramener vers la politique les citoyens qui s’en étaient éloignés et qui peuvent y revenir » Une nouvelle République, L’Hebdo des socialistes, 4 novembre 2006

« La démocratie participative est le meilleur rempart contre le populisme »

« C’est pourquoi je crois à cette démocratie participative, qui complète et qui renforce la démocratie représentative. C’est elle qui va déterminer la force de l’adhésion à un projet. C’est le meilleur rempart contre le populisme. Le populisme est un mouvement négatif, c’est une pulsion de dénigrement, de destruction, de déconstruction. [...] Il dépend de nous de le combattre, ce populisme, par la force de l’engagement. » Intervention du Conseil National du Parti socialiste, Samedi 7 octobre 2006

« Le dernier mot restera toujours au politique »

« Le dernier mot restera toujours au politique. Il n’est pas question de surveiller ou de destituer qui que ce soit. Simplement, avec les jurys citoyens, l’avis du public aura été donné. C’est la puissance démultipliée de la femme ou de l’homme public. Les gens ne s’intéressent à la politique que si la politique s’intéresse à eux. On n’est jamais déçu avec la démocratie participative. (...) Chaque matin à la radio, les auditeurs forment des jurys de citoyens très intéressants. J’y ai rarement entendu de bêtises. » « On n’est jamais déçu avec la démocratie participative », 20 minutes, 26 octobre 2006

« Instaurer une démocratie délibérative qui favorise l’élargissement du débat public, (...), la transparence et le suivi des décisions »

Un exemple de démocratie participative : le budget participatif des lycées

« [Voici] une expérimentation que nous avons lancée cette année dans une cinquantaine d’établissements du Poitou-Charentes : le budget participatif des lycées. (...) [Des] votes se sont déroulés dans les lycées pour que la communauté éducative - élèves, personnels et parents - choisisse elle-même les travaux, les équipements et les actions nécessaires dans les établissements scolaires [...] Nous avons tenu des forums participatifs dans de nombreux domaine : la politique de l’eau, les politiques culturelles, la démocratisation des pratiques sportives, le schéma de développement touristique, le développement de la filière des éco-industries, l’organisation des métiers du lien social, l’installation des jeunes agriculteurs et nous en tiendrons prochainement un sur le handicap. Sur tous ces sujets, nous tâchons d’instaurer une démocratie délibérative qui favorise l’élargissement du débat public, la maîtrise collective des enjeux régionaux, la transparence et le suivi des décisions. Les contributions à ces forums sont accessibles sur notre site Internet et la discussion peut s’y poursuivre, chacun continuant d’apporter sa pierre à l’édifice. Mais nous avons également voulu passer à l’échelle supérieure en prenant l’engagement de verser, au fil de la mandature, 10% du budget de la Région au débat et à la décision participatifs. Parce que le vrai pouvoir de décision, c’est le pouvoir d’engager les dépenses publiques. » Ouverture du Colloque international des expériences de démocratie participative au niveau local et régional , 2 -3 Juin 2005, Poitiers

« Une occasion de découvrir des besoins jusque là inaperçus »

« C’est cela, pour moi, la démocratie participative : des usagers du service public décidant de l’usage des fonds régionaux, des contribuables décidant de l’utilisation de leurs impôts. Que n’avons-nous pas entendu lorsque nous avons lancé cette démarche novatrice ! Cela ne pouvait pas marcher, c’était inutile de demander aux élèves leur avis sur leurs attentes : elles étaient déjà bien connues, etc. etc. Ca marche et c’est l’occasion de découvrir beaucoup de besoins jusque là inaperçus, comme l’ont reconnu les équipes de direction des établissements à l’occasion des discussions et des votes du Budget Participatif. » Ouverture de l’Université d’été d’Attac, 25 Août 2006

« Il y a un espace pour la démocratie participative en Europe »

« Il faut aussi une Europe comme dans la politique nationale qui associe les citoyens aux décisions qui la concerne. Je pense qu’il y a un espace pour la démocratie participative en Europe et que d’ailleurs la présidence allemande semble s’y préparer en prenant un certain nombre d’initiatives. » L’Europe par la preuve, Conférence de presse, 11 Octobre 2006 Lors des débats participatifs, « nous avons déjà lancé un formidable mouvement ». « Nous avons déjà lancé un formidable mouvement. Plus de 5.000 débats rassemblant les hommes et les femmes dans des réunions fraternelles, plus d’un demi-million de citoyens qui ont donné de leur temps. Sur Internet, où se sont déroulés des débats thématiques, 2,7 millions de visiteurs,135.000 internautes qui ont écrit des contributions. Tout cela, nous l’avons entendu ! J’ai entendu les doutes et les interrogations, les souffrances et parfois les cris d’impatience. Alors je le dis : non, ce n’est pas du temps perdu, c’est du temps gagné ensemble ! Pour être à la hauteur du défi qui est devant nous. Grâce à ces prises de paroles, je serai et nous serons à la hauteur de ce formidable défi pour la victoire en 2007. Paris (Halle Carpentier), le 6 février 2007

Les cahiers d’espérance issus des débats participatifs

« C’est forte de cette phase d’écoute et soucieuse de respecter votre effort pour prendre la parole que je me sens aujourd’hui en mesure de vous proposer plus qu’un programme, un pacte d’honneur, un contrat présidentiel que je propose à tous et à toutes, les plus vulnérables comme les plus forts, ceux qui sont nos partisans depuis toujours et ceux qui ne le sont pas car la France a besoin de tous les siens, elle a besoin de ceux qui vont bien comme de ceux qui décrochent ou qui ont peur de décrocher. (...) J’ai aussi compris que vous ne croyez plus à la magie des promesses qui n’engagent que ceux qui les donnent. Vous ne croyez plus aux engagements d’un jour et à la démagogie. Et c’est pourquoi je veux vous dire la vérité, la difficulté de la tâche qui nous attend, et en même temps de ma détermination à l’accomplir avec vous.

Nous allons agir ensemble, nous allons ensemble faire que la France se retrouve et que chacun l’aime et se retrouve en elle et accomplisse le changement profond, une autre façon de voir les choses car le temps n’est plus au colmatage, aux accommodements avec des systèmes qui ne fonctionnent plus. Il nous faut tout revoir, tout repenser et ne craindre, ni d’imaginer, ni d’inventer. Il faut entendre et lire dans les cahiers d’espérance issus de nos débats participatifs. » Villepinte, le 11 février 2007

« Notre dialogue d’aujourd’hui préfigure la façon dont j’entends, demain, gouverner la France avec vous. »

« Vous avez pris la parole dans tout le pays. Et puisque vous avez pris cette parole, je vous demande de la garder. Je vous demande même de la prendre de plus en plus. Je veux être la présidente des sans voix, de ceux qui n’ont jamais droit à la parole. Et je m’engage à ce que cette parole ne vous soit jamais confisquée car notre dialogue d’aujourd’hui préfigure la façon dont j’entends, demain, gouverner la France avec vous. Souvenons-nous de la colère de Mirabeau contre ceux qui ne respectaient pas le mot de Peuple, la substance même de la République, contre ceux qui le prononçaient avec mépris dans les chambres de l’aristocratie : lui, il voulait l’anoblir et le rendre cher au cœur de tous les Français. C’est aussi, et toujours, notre combat. » Paris (Halle Carpentier), le 6 février 2007

73- Introduire la démocratie participative dans toutes les collectivités publiques (jurys citoyens, budgets participatifs, etc.). Des citoyens ayant recueilli un million de signatures pourront demander au Parlement l’examen d’une proposition de loi. 100


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