Israel ne peut pas continuer à désobéir au droit international

mercredi 28 décembre 2016.
 

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté un projet de résolution réclamant à Israël de cesser toute activité de colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.

Quatre pays — Venezuela, Nouvelle-Zélande, Malaisie et Sénégal ont œuvré pour que les membres du Conseil se prononcent après un report du vote demandé par l’Egypte sous la pression du président élu américain, Donald Trump.

Le conseil de résolution de l’ONU vient d’adopter une résolution exigeant d’Israël la fin des colonisations en territoire palestinien. C’est une bonne nouvelle. Mais Benjamin Netanyahu a immédiatement annoncé son refus de l’appliquer. Une fois encore le gouvernement israélien s’apprête à désobéir au droit international.

Que va faire la communauté internationale ? Il est à craindre que comme d’habitude aucune mesure ne soit prise d’autant que Donald Trump a annoncé son intention de revenir sur la politique d’Obama en la matière. Pire, Trump a l’intention de déplacer son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem ce qui est là aussi contraire aux résolutions de l’ONU. Pourtant il n’y aura aucun retour à la paix dans la région sans résolution de ce conflit.

Les décisions de Netanyahu ne font qu’aggraver la situation en rendant impossible la constitution de deux états indépendants avec Jérusalem Est pour capitale palestinienne.

C’est une mauvaise politique non seulement pour le peuple palestinien mais également, à terme, pour le peuple israélien. Au lieu de laisser ses tribunaux condamner tout appel au boycott des produits israéliens, y compris quand ils viennent des colonies, la France s’enorgueillirait de prendre une initiative globale pour le Proche et Moyen-Orient. Plus que jamais une grande conférence internationale serait nécessaire pour revenir à la paix dans cette partie du monde. Elle devra pour cela inclure la question palestinienne.

B) L’ONU condamne la colonisation israélienne

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi soir une résolution demandant l’arrêt des colonies en Cisjordanie à laquelle, fait rarissime, les Etats-Unis n’ont pas opposé leur veto.

Si les Etats Unis se sont abstenus les 14 autres membres du Conseil de sécurité se sont prononcés en faveur du texte présenté par la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Venezuela et le Sénégal.

A l’origine, c’est l’Egypte qui avait proposé le texte, mais elle avait décidé jeudi de faire marche arrière sous la pression d’Israël et du président américain élu, Donald Trump.

Celui-ci a fait savoir que "les choses seront différentes à l’ONU" après son arrivée à la Maison Blanche dans un mois.

Le bureau de Benjamin Netanyahu a fait savoir vendredi soir qu’Israël ne respectera pas la résolution du Conseil de sécurité comme l’indique un communiqué des services du Premier ministre israélien qui précise : "Israël rejette cette résolution anti-israélienne honteuse des Nations unies et ne s’y conformera pas".

Benjamin Netanyahu a aussi annoncé, quelques heures seulement après le vote de la résolution, le rappel "immédiat" de ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal "pour consultations".

Il a également décidé d’annuler la visite du ministre sénégalais des Affaires étrangères, prévue en janvier, ordonné l’annulation de tous les programmes d’aide au Sénégal, et l’annulation des visites en Israël des ambassadeurs non résidents du Sénégal et de Nouvelle-Zélande.

Côté palestinien, on salue "un camouflet" : La résolution constitue "un grand camouflet" pour Israël, a immédiatement réagi Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne : "Il s’agit d’une condamnation internationale unanime de la colonisation et d’un fort soutien à une solution à deux Etats", a-t-il ajouté.

Israël a commencé à établir un réseau de colonies dans toute la Cisjordanie occupée à partir des années 1970 et a continué de l’étendre après les accords d’Oslo de 1995, qui ont divisé ce territoire en zones israéliennes et palestiniennes. Ces dernières étaient destinées à jeter les bases d’un futur Etat palestinien.

Quelque 430.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie occupée, aux côtés de 2,6 millions de Palestiniens. Plus de 200.000 Israéliens vivent aussi à Jérusalem-Est annexée, aux côtés d’au moins 300.000 Palestiniens, qui veulent en faire la capitale de leur futur Etat.

Israël a également saisi une partie des hauteurs du Golan aux dépens de la Syrie ainsi que la bande de Gaza au détriment de d’Egypte et a établi des colonies dans ces deux zones, avant d’évacuer celles de Gaza en 2005.

Les Nations unies et la majeure partie de la communauté internationale considèrent comme illégales les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qu’Israël a annexée en 1980. Cette nouvelle résolution n’a donc pour objectif que de faire respecter le droit international, bafoué en toute impunité depuis quatre décennies.

Un vote important aux Nations Unies

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté vendredi 23 décembre 2016 une résolution exigeant la « cessation immédiate » de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est. Vidéo de la séance au Conseil de sécurité diffusée par Euronews

Cette résolution 2334 a été adoptée du fait de l’abstention des Etats-Unis décidée par l’administration Obama avant la fin de son mandat, tous les autres membres ayant voté en sa faveur.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a aussitôt fait savoir qu’Israël ne s’y conformera pas. La veille, le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, s’était permis d’intervenir pour tenter d’empêcher ce vote contraire à la politique qu’il compte mener après sa prise de fonction, le 20 janvier 2017. Il a répété son intention de transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, en contradiction avec le droit international, et de nommer comme ambassadeur en Israël un partisan de la colonisation opposé à tout Etat palestinien.

Le pire est à attendre de la présidence de Donald Trump. C’est à l’Europe de prendre ses responsabilités en la matière. Cela renforce la nécessité de la campagne pour la suspension de l’Accord d’association de l’Union européenne avec Israël, portée notamment par le site Trop-cest-trop, qui propose la signature en ligne de la pétition de la campagne et des dons sécurisés via internet servant à financer ses initiatives. Merci de la soutenir et de diffuser l’information à son sujet.

L’équipe de Trop c’est trop !

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