La droite ne promet que du sang et des larmes aux salariés et retraités

mercredi 4 janvier 2017.
 

Créer une autre dynamique !

« Ma plus grande satisfaction a été de gagner la bataille idéologique » a répondu M. Fillon à la question posée à la fin du duel télévisé entre les finalistes de la « primaire » de la droite. Il convient de prendre au sérieux cette proclamation du candidat devenu dimanche dernier celui des droites à l’élection présidentielle. Lors d’une précédente intervention télévisée, à une interrogation sur son programme qui ne correspondait plus au « gaullisme social » inspiré du programme du Conseil national de la résistance, l’ancien premier ministre rétorqua sèchement que ce dernier, « c’était les communistes ! ». De Gaulle ne l’avait accepté qu’à cause d’un rapport de forces qui tenait compte du rôle que les communistes jouèrent dans la libération du pays.

Si pour la première fois, loin de la « fracture sociale » de M. Chirac, voire du « travailler plus pour gagner plus » de M. Sarkozy, la droite ne promet ouvertement aujourd’hui que du sang et des larmes à celles et ceux qui n’ont que leur travail et leurs maigres retraites pour vivre ou survivre, c’est qu’elle considère disposer d’un rapport de force qui le permet. Dit autrement, elle estime qu’une majorité de nos concitoyens sont susceptibles d’accepter ce que jusqu’ici, ils ont refusé. A savoir, un déchiquetage des droits sociaux, une répartition des richesses produites encore plus favorable au capital, le bradage encore plus grand de nos entreprises et services publics au privé pour garantir l’accumulation capitaliste. Aux riches, M. Fillon promet la réduction de leurs impôts compensée par la hausse de la TVA qui lamine le pouvoir d’achat des travailleurs et des retraités, la marchandisation de l’école, un nouveau recul de l’âge ouvrant droit à la retraite et l’augmentation du temps de travail hebdomadaire, sans compensation salariale. Quant à la Sécurité sociale, la potion administrée détruirait la sécurité et anéantirait le social.

Tout cela, d’une dureté inouïe, est présenté comme nécessaire pour redresser le pays et lui permettre d’atteindre la première place en Europe dans les dix ans !

En dépit de « la bataille idéologique gagnée » et sans doute peu confiants dans l’objectif proposé pour justifier ces incroyables sacrifices populaires, les milieux dirigeants de la droite prennent leurs précautions en annonçant que la purge annoncée serait décidée au cœur de l’été, par ordonnances quand chacune et chacun prendrait quelques jours d’un repos bien mérité. Dans ces conditions, nul besoin de Parlement, ni de continuer à discourir à perdre haleine sur un prétendu dialogue social. Ils espèrent que l’exaspération légitime et les colères de nos concitoyens à l’encontre des engagements non tenus par l’actuel gouvernement suffiront à faire accepter l’intolérable dans l’espoir de jours meilleurs. Cela fait quatre décennies que cette ritournelle est servie aux populations.

C’est une droite réactionnaire qui s’avance donc devant nous. Elle s’infiltre dans toutes les béances ouvertes par le pouvoir qui a élargi les vannes de la régression avec sa loi de précarisation du travail, avec ses cadeaux sociaux et fiscaux aux puissances d’argent, ses lois Macron de libéralisation adoptées à coups de force, alors qu’aucune d’entres elles ne figuraient dans le programme du candidat Hollande. C’est une contre-révolution néoconservatrice et ultralibérale qui est envisagée. Une droite toujours plus à droite qui veut en finir avec tout ce qui a fait de la France ce qu’elle est malgré tout, avec ses droits sociaux, ses principes démocratiques, ses secteurs et services publics capables de réduire les inégalités, sa laïcité garante de la liberté. Il faut bien se garder du piège qui se déploie devant nos concitoyens avec la tentative des classes dirigeantes d’enfermer le peuple dans un duel entre M. Fillon et l’extrême droite parée désormais d’une rose bleue afin de marginaliser toute idée de progrès et la gauche elle-même.

Si ce scénario vivait, toute perspective de changement pourrait se fermer pour longtemps. Des forces existent pour le mettre en échec. Nous en sommes. Le travail pour une union populaire de type nouveau, se hissant au niveau des enjeux du moment doit s’accélérer avec la volonté de rompre avec ce système et ses mandataires politiques. Une partie de la gauche gouvernementale, semble t-il, débat en ce moment dans la douleur du choix de son candidat. La gauche d’alternative a désormais le sien depuis que les militants communistes et ceux de « Ensemble » ont décidé de s’atteler à créer avec Jean-Luc Mélenchon un rassemblement beaucoup plus puissant que celui que ne pouvait, seul, espérer le candidat du Front de gauche de 2012. Il s’agit de créer une dynamique à vocation majoritaire, aux présidentielles et aux législatives visant à bousculer les rapports de forces pré-écrits, grâce à un travail politique et idéologique au plus près des citoyens pour une nouvelle perspective sociale et environnementale.


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