Prétendue "primaire de La gauche"... Prends-moi pour un poisson rouge !

mercredi 11 janvier 2017.
 

Voici venu le temps du grand plongeon dans l’année de l’élection présidentielle. Certes, à l’heure où je publie ce texte je n’ai toujours pas atteint les 500 signatures. Il m’en manque encore vingt. Je crois que je peux avoir bon espoir. Tout le monde n’en est pas là. Mais le tableau général se précise. Ne reste plus que le PS, qui doit désigner son candidat, et François Bayrou, sans doute, annoncer sa candidature. Au PS, c’est chaud. Quatre anciens ministres du président qui a jeté l’éponge réclament pour eux-mêmes une amnistie populaire. Ils comptent sur l’amnésie collective pour la leur accorder. En plus, il faudra donner un euro au PS. Patience. Mais vigilance ! Car les candidats du PS ont tous repris la mauvaise habitude du parler chafouin. Les propositions qu’ils égrènent sont souvent des emballages très trompeurs. Et ce sont une nouvelle fois les salariés et les pauvres qui pourraient être les dindons de la farce. Pendant ce temps, nous autres, on pourra organiser le concours pour élire le roi (ou la reine) de « vas-y-prends-nous-pour-des-poissons-rouges » : lequel des journalistes dira le plus « la primaire de la gauche » plutôt que « la primaire du PS et de ses alliés ». Premier prix : une quiche aux poireaux !

Les suicides continuent a l’ONF, à la Poste et chez les paysans. Emotion perlée, au fur et a mesure. Une caissière fait une fausse couche à son poste de travail. Emotion. Mais cette fois-ci même Joffrin de Libération pense que c’est trop ! Ceux-là aussi s’effrayent eux-mêmes du monde qu’ils nous ont vanté ! J’espère que ceux qui viennent de courir s’inscrire en masse pour participer aux prochaines présidentielles s’en souviendront le moment venu. Le père Noël donne neuf centimes aux smicards et six millions de plus au PDG de Renault. Emotion. Quelle est la limite à la honte ? La résistance à la honte ! Ne dites pas que vous n’êtes pas prévenus !

Prends-moi pour un poisson rouge !

Alors, comme vous le savez, à la fin du mois, après trois débats télévisés absorbant tout le temps de parole médiatique « à gauche », tout le monde pourra voter moyennant un euro pour désigner le candidat du PS à l’élection présidentielle. En effet ce sera une primaire en mode congrès du PS plus deux dissidents du Modem et de EELV : de Rugy et Benhamias. Et c’est cette parodie que les journalistes continuent d’appeler au fil des heures, en boucle, à mesure des déclarations de uns et des autres « la primaire de la gauche ».

Pourquoi primaire de LA gauche ? Pour attirer le chaland distrait ? Pour pas se faire engueuler par le pouvoir ? Qu’est-ce qui justifie une telle appellation ? Je demande une réponse. En quoi LA gauche est-elle concernée toute entière comme le suggère l’intitulé ? Est-ce vraiment plus long d’appeler ça « la primaire de la belle alliance ». Impossible m’a dit un important dans les médias, « personne ne saurait de qui on parle » ! Ah bon. Mais alors pourquoi ne pas dire « la primaire du PS ». Tortillements gênés. Tout un passé ne veut pas mourir. Les faits intéressent-ils les journalistes ? Pourquoi supposent-ils des limites intellectuelles de leur clientèle incapable d’après eux de comprendre la différence entre « LA gauche » tout entière et le seul PS ?

Non, cela ne les concerne pas. On doit donc, une fois de plus, souligner l’ampleur de cette mystification volontaire. Celle-là est énorme. En effet dans cette « primaire de LA gauche », il n’y a ni le PCF, ni EELV, ni le Parti de gauche, ni le MUD de Robert Hue, ni « Nouvelle donne » de Pierre Larrouturou, ni le MRC de Jean Pierre Chevènement, alors même que ces trois petits partis de gauche avaient souhaité y participer et qu’ils furent refusés. Il y manque même ce bout du PS qu’incarne au bureau national de ce parti Gérard Filoche, lui aussi empêché de proposer sa candidature. Donc dans cette « primaire de LA gauche » il n’y a aucun parti qui se réclame de cette mouvance sauf le PS, tout nu, tout seul.

C’est tellement énorme que cela pose beaucoup de questions. Que veulent ceux qui jouent ce rôle de répétition d’un terme sans contenu ? Faire exister coûte que coûte une réalité désormais forclose ? Maintenir la fiction d’un mode du bipartisme coupé entre UNE droite et UNE gauche ? Les mêmes qui ensuite pleurnicheront que la réalité a été différente de ce que « tout le monde prévoyait » ! Tout le monde ? Ce n’est qu’eux. Eux seuls, avec leurs mots truqués pour présenter leur vision de la réalité qui se conforme de moins en moins aux évènements. Une réalité que, de toutes façons, ils ne parviennent plus à faire se plier à leurs vues, même au prix de cet effort de répétition permanent. J’espère que chacun de nos amis se fera un devoir de rétablir la vérité chaque fois qu’il verra passer ou entendra ce mot-propagande « la-primaire-de-la-gauche ».


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