Primaires du PS Des résultats manipulés ?

dimanche 29 janvier 2017.
 

- A) Mélenchon dénonce un "trucage de masse"...

- B) Le PS a pour adversaire le mensonge (et la finance)

- C) Le PS manipule les résultats puis plaide une "connerie" (Marianne)

- D) Par un prompt renfort 900000 votants affluèrent soudain

- E) Les chiffres du scrutin ont été manipulés dans la nuit (Le Monde)

- F) Les derniers résultats de la primaire sont faux (Libération)

- G) Pourquoi « Le Monde » ne peut pas publier de résultats détaillés

A) Mélenchon dénonce un "trucage de masse" et moque la "solférinologie"

Source : http://actu.orange.fr/politique/pri...

À distance du grand cafouillage sur les chiffres de la participation au premier tour de la primaire de la "Belle Alliance Populaire", Jean-Luc Mélenchon a taclé le PS ce mardi 24 janvier, estimant que "rien ne peut plus être cru dans cette élection".

"Je l’ai dit depuis le début, je ne crois pas à leur organisation, je ne crois pas à leur sincérité" a t-il lancé. "Imaginez-vous que pour Paris, le PS prétend avoir eu dans cette primaire 60% des électeurs de la vraie élection régionale, ça voulait dire pratiquement un électeur par minute qui aurait été là à voter".

"Tout ça est un trucage de masse", accuse le candidat à l’élection présidentielle, sous l’étiquette de "La France insoumise".

Ce dernier juge avec sévérité un scrutin, qui selon lui, était destiné à le faire rentrer dans le rang : "Il était question que par le nombre de gens qui seraient là, je serais intimidé, comme d’autres, et je comprendrais que nous n’avons d’autres maîtres possibles que les socialistes, (...) tout ça est à l’eau".

"LA SOLFÉRINOLOGIE N’EST PLUS UNE SCIENCE QUE JE PRATIQUE"

Interrogé sur le fait que le scrutin n’est pas contesté par les candidats : "la solférinologie n’est plus une science que je pratique. Mais vous avez raison de dire qu’il est étrange que dans une élection manifestement truquée, aucun des candidats ne proteste. On peut se demander si ça n’est pas parce que tous ont quelque chose en commun sur le sujet"...

B) Primaires : s’il y avait eu tricherie, il y aurait mensonges consécutifs et le PS a pour adversaire le mensonge (et la finance)

Dimanche soir, Alexis Corbière, porte-parole de la France Insoumise, crée la surprise sur les plateaux de télévision en dénonçant le truquage des chiffres de participation aux primaires du PS du 22 janvier 2017. Puis, le lundi matin chez Jean-Claude Bourdin, et sur d’autres plateaux, il apporte un faisceau d’éléments concordants tendant à façonner des convictions.

On apprend que le compteur officiel des votants a été enlevé dimanche soir.

Facebook se déchaîne, Vincent Peillon balance 2 tweets suspicieux, Marianne publie un article détaillé, Le Figaro, et Libération s’y mettent, L’Opinion en fait sa Une, Le Monde donne des signes d’agacement, les télés et les radios traitent du sujet.

Les ventes du Canard enchaîné vont s’envoler mercredi.

Le PS s’explique : si le chiffre véritablement bas de midi était imputable à l’hiver, le chiffre faussement élevé de minuit (non, le thermomètre n’est pas remonté en soirée) est dû à une erreur d’un abruti d’employé du PS, à des bugs non corrigés par la société informatique recrutée dont les abrutis d’employés ont dit à 21 heures : « Hop, une tisane et au dodo ! »

En aura-t-elle fait des dégâts Martine Aubry avec ses 35 heures !

Trève de plaisanteries : tout le monde sait qu’ils ont triché, ils savent que tout le monde sait. Tout le monde ? Pas moi : j’attends que le PS fournisse les résultats bureau par bureau et on verra. Je suis confiant, je suis confian, je suis confia, je suis confi, je suis conf, je suis, non, rien.

Théophraste R. (Commissaire au comptes à dormir debout).

Source : https://www.legrandsoir.info/

C) Primaire à gauche : le PS manipule les résultats puis plaide une "connerie" (Marianne)

Effarant pataquès autour de la participation à la primaire à gauche, ce lundi 23 janvier. L’organisateur, Christophe Borgel, reconnaît avoir fait modifier les résultats du scrutin, sous la pression des médias. Ou comment décrédibiliser un exercice démocratique...

C’est un incroyable aveu qu’a fait le président du Comité national d’organisation de la primaire à gauche (Cnop), Christophe Borgel. Auprès de Libération, le député socialiste concède ce lundi 23 janvier... que les résultats du premier tour de la primaire ont été manipulés. Objectif de la manoeuvre ? Pouvoir revendiquer une belle participation avant que les chiffres ne l’accréditent.

Tout commence à l’annonce des résultats du scrutin, ce dimanche vers 20h30. L’état-major du Parti socialiste se sait particulièrement attendu sur les chiffres de la participation. "Moins d’ 1,5 million et on n’a plus qu’à vendre le fond de commerce", a prévenu il y a quelques jours le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, comme le rapporte Paris Match. "1,5 million constitue le plancher", a confirmé Christophe Borgel. Mais dans toutes les têtes, c’est bien 2 millions qu’il faudrait atteindre pour s’assurer de ne pas perdre la face.

A 20h30, donc, comme par magie, le président de la Haute autorité de la primaire déclare qu’"entre 1,5 et 2 millions" de personnes se sont rendus aux urnes. Une fourchette encore large, ce qui n’est pas anormal à ce stade précoce du dépouillement. Mais Thomas Clay précise tout de même que le chiffre final sera "sans doute plus proche des 2 millions". Et Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, de plastronner aussitôt : "Nous avons réussi ce premier tour de la primaire. Les résultats sont dans l’épure de ce que nous avions fixé".

L’information est immédiatement reprise par tous les médias. Elle fait les affaires du PS : si la participation reste moins forte qu’à la primaire de la droite ou à celle de 2011, elle demeure supérieure au plancher annoncé par les caciques de Solférino. Conclusion suggérée : la rose plie mais ne rompt décidément pas !

Un compteur qui disparaît

Sauf qu’un premier accroc est repéré par Marianne sur les coups de 23 heures : le compteur de la participation qui figure sur le site de la primaire, actualisé en direct... disparaît soudainement. Au dernier relevé, celui de 21h30, il n’avait pas encore passé la barre du million de votants. A 22h43, le compte Twitter de la primaire annonce 1,3 million de participants. Puis plus de nouvelles jusqu’à 10 heures du matin, quand le compteur réapparaît comme par magie, en affichant cette fois... 1,6 million. Il était temps, puisque plusieurs médias commençaient, dans la foulée de Marianne, à remettre en cause le chiffre officiel.

Sauf que le total des voix obtenues par chaque candidat ne correspond pas à ce chiffre de participation. Comme le repère alors Libération, il manque 0,01%. Plus saisissant encore : les pourcentages attribués à chacun des candidats... sont à la virgule près les mêmes que la veille. Ce qui voudrait dire que tous les bureaux de vote dépouillés entre-temps auraient voté exactement de la même façon. Louche...

Alors que l’interrogation commence à grandir sur les réseaux sociaux, un nouveau miracle se produit vers midi. Le 0,01% manquant - soit 160 voix - est ajouté... au compteur de Sylvia Pinel. La présidente du PRG se voit même nantie de 161 voix supplémentaires, soit une voix en trop par rapport au nombre de votants ! L’erreur est humaine…

"Il y avait beaucoup de pression"

Mis devant ces étonnantes contradictions, Christophe Borgel reconnaît finalement auprès de Libération une modification des scores de chacun des candidats pour arriver au chiffre de participation annoncé, soit 1,6 million de personnes, mais évoque un "bug". "Il y avait beaucoup de pression autour du niveau de participation, j’ai demandé à ce que les résultats soient actualisés au plus vite. Et effectivement, on a appliqué au nouveau total de votants les pourcentages de la veille", explique le député.

Concernant les 161 voix de Sylvia Pinel, le président de la CNOP reconnaît encore une fois un tripatouillage. "(C’est) un bug aussi. Il y a eu bug sur bug. Je ne sais pas si c’est la société prestataire (qui gère les remontées des bureaux) ou le service informatique en interne qui est responsable."

Pour l’instant, donc, impossible de savoir si même ce chiffre de 1,6 million de votants est fiable. La confiance est comme qui dirait… chancelante.

Joint par Marianne en début de soirée, Christophe Borgel nie toute opération de gonflage artificiel de la participation, plaidant selon ses termes la "connerie d’un permanent" (un salarié du PS). Il explique avoir eu dès dimance soir "des retours cohérents sur une participation entre 1,6 et 1,7 million de votants", un chiffre qu’il maintient ce lundi soir. "J’ai été questionné de toutes parts sur ce chiffre hier soir, nous raconte le député PS. Aussi, j’ai demandé à ce qu’on le publie à la première heure ce matin". A en croire Christophe Borgel, un salarié du PS aurait alors commis une erreur : au lieu d’ajouter le chiffre de la participation dans la base sans faire bouger le score des candidats, il aurait corrélé ces différentes données...

Reste à savoir comment Christophe Borgel a pu disposer des chiffres de la participation sans avoir les résultats de chacun des prétendants. Selon ses dires, "le processus de validation des scores des candidats est rigoureux", ce qui explique que cette donnée soit plus longue à obtenir que la participation. "Les résultats détaillés devrait être annoncés ce soir par la Haute autorité", nous assure le parlementaire, qui croit déjà savoir qu’"ils ne changeront presque rien".

"Cette erreur est rageante mais on n’a rien à cacher. Ceux qui voudront vérifier la concordance entre nos résultats et les PV de bureaux de vote seront libres de le faire", affirme encore Christophe Borgel auprès de Marianne. Avant de conclure, pince-sans-rire : "Si j’avais perdu la tête et que j’avais voulu gonfler le total, j’aurais annoncé plus de votants, vous ne croyez pas ?"

Etienne Girard

D) Par un prompt renfort 900000 votants affluèrent au dernier moment

Quiconque suit les votes du Parti Socialiste sait à quel point leur compréhension défie souvent la rationalité.

Cette "primaire de la Belle Alliance Populaire" ne fait pas exception à la règle.

– à midi ils étaient 400 000 votants …

– à 17h00 ils étaient un million … ça sentait le gros bide !!!

Mais par un prompt renfort, à 19h00 ils étaient 1 900 000, soit 900 000 votants en deux heures. Aucune sorcière du Moyen Age n’a disposé d’une baguette magique aussi efficiente.

On ne peut évidemment pas mettre en doute l’intégrité d’un parti dirigé par Jean-Christophe Cambadélis, ce garçon qui a été injustement condamné en 2006 à 6 mois avec sursis et 20 000 euros d’amende pour recel d’abus de confiance. (on peut trouver l’intégrale de son œuvre sur ce lien https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-... )

Mais quand même, il doit y avoir un truc !

En savoir plus sur http://reseauinternational.net/prim...

E) Primaire de la gauche : comment les chiffres du scrutin ont été manipulés dans la nuit du 22 au 23 (Le Monde)

Le Parti socialiste se perd en explications sur le taux de participation. Quelques calculs simples prouvent bien qu’il y a eu une manipulation. 28 % : C’est le chiffre magique qui montre bien comment la haute autorité de la primaire a manipulé le nombre de participants du premier tour, dimanche 22 janvier. Il est assez facile à établir :

Une capture d’écran des résultats tels qu’ils apparaissaient sur le site de la primaire lundi à 0 h 45 donne un pourcentage et un nombre de voix par candidat.

Et voici ceux que donne le même site lundi dans la matinée. Le nombre total de votants a augmenté de 352013 mais les pourcentages des candidats sont restés quasi identiques (à 0,1 point près pour Sylvia Pinel). Un ajout de 28 % pour chaque candidat.

Comment est-il possible d’augmenter le nombre de voix sans modifier la répartition de celles-ci ? C’est toute la question.

En clair, les 352 013 voix ont été réparties à quasi-égalité (à quelques décimales près) entre tous les candidats, ne modifiant donc qu’à l’extrême marge les résultats constatés à 21 heures. Ce qui serait sinon impossible, du moins très fortement improbable, naturellement.

Alors d’où vient le problème ? Christophe Borgel, président du comité d’organisation de la primaire, interrogé par Libération, parle d’un « bug » :

« Il y a eu un bug, rien de plus. Et c’est un peu de ma faute. Il y avait beaucoup de pression autour du niveau de participation. J’ai demandé à ce que les résultats soient actualisés au plus vite. Et, effectivement, on a appliqué au nouveau total de votants les pourcentages de la veille. »

Selon l’explication de M. Borgel, les organisateurs se sont donc contentés de prendre le nouveau score de votants avec les 352 013 voix supplémentaires, de calculer que cela représentait une progression de 28 %, et donc de donner à chaque candidat 28% de voix en plus. Ce qui revient à reconnaître que ces chiffres ont bien été manipulés.

Gonflage de chiffres, hasard statistique, ou incompétence ?

Mais cette explication peut-elle suffire ? En réalité, il y a trois possibilités :

Première hypothèse : les voix ont été décomptées, et par un miracle statistique de l’ordre d’une chance sur mille, elles se sont réparties presque exactement comme les précédentes en ne modifiant en rien les scores de chacun. Peu probable.

Deuxième hypothèse, fermement démentie par M. Borgel : ces voix n’existent pas, c’est un ajout artificiel pour gonfler la participation. Mais pourquoi l’avoir fait entre minuit et 10 heures du matin, alors que l’attention médiatique n’était plus dans les chiffres de participation mais sur le résultat ?

Troisième hypothèse : le Parti socialiste (PS) a donc ajouté 352 013 voix entre minuit et 10 heures du matin, c’est établi. Mais ces voix existent-elles réellement ? Si oui, cela signifie qu’à minuit le PS n’avait à sa disposition qu’un total de voix, sans leur répartition, et qu’il restait donc 352 013 bulletins non dépouillés. Ce qui n’aurait toujours pas été fait, puisque les chiffres n’ont pas varié depuis ce matin.

C’est l’hypothèse qu’invoque M. Borgel auprès du Monde. Il assure que, lundi matin, il a demandé une actualisation du seul chiffre de participation, mais qu’en ajoutant celui-ci, le tableau a automatiquement donné nos fameux 28 % supplémentaires à chaque candidat.

Si on croit la parole de M. Borgel, qui plaide sa « totale transparence », la haute autorité aurait donc communiqué à minuit une répartition provisoire des voix par candidat, puis aurait commis une erreur en « actualisant » le seul chiffre de participation, ce qui aurait automatiquement ajouté des voix (en même proportion) aux candidats. Ce nombre de voix erroné serait ensuite resté en ligne toute la journée sur le site de résultats de la primaire, sans que rien ne soit fait pour – par exemple – mettre la page hors ligne, ou y ajouter un message prévenant que ces chiffres sont faux.

Une réponse insuffisante

Ce qui pose d’autres questions : d’une part, cela signifie que le tableur utilisé par le PS avait une formule pour répartir automatiquement un nombre total de votants par candidat en fonction du score (en pourcentage) de ceux-ci. Mais la logique voudrait l’inverse : que ce score en pourcentage soit le résultat du calcul. Or dans ce qu’explique M. Borgel, les résultats en voix sont fonction des résultats en pourcentages.

Ensuite, dans ce cas, pourquoi ne pas avoir corrigé ces chiffres, en ligne depuis plusieurs heures ? M. Borgel assure qu’il attend désormais « d’avoir le maximum de bureaux validés pour ne pas repartir dans une nouvelle polémique », et refuse de communiquer les chiffres en nombre de voix avant que ceux-ci soient validés – alors que le site des résultats affiche bien des nombres de voix non validés depuis hier soir.

Surtout, comme l’explique Libération, des corrections ont eu lieu à la marge pour modifier à plusieurs reprises le score de Sylvia Pinel, et ce durant la journée. Il aurait été possible de modifier les scores de cette dernière, mais pas la page ?

Reste que près de vingt-quatre heures après le vote, impossible de connaître le score de chacun des candidats en nombre de voix, ni même, de fait, leur score définitif. Ce qui ouvre la voie à tous les soupçons.

Samuel Laurent

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs...

F) Les derniers résultats de la primaire sont faux (Libération)

Par Cédric Mathiot et Vincent Coquaz — 23 janvier 2017 à 14:24

En milieu de matinée, le site de la primaire citoyenne a publié un nouveau décompte des voix. Problème : alors qu’il y a 350 000 votants de plus que la veille, le pourcentage de chaque candidat est exactement le même. Un miracle ? Non : un bug, selon la direction du PS.

Les derniers résultats de la primaire sont faux

Il y avait ce matin un doute sur la participation à la primaire de la gauche. Il y en a désormais un sur l’exactitude des résultats eux-mêmes. Certitude : les résultats publiés à 10 heures ce matin sont inexacts, que ce soit en nombre de voix ou en pourcentage. Ce qui est assez peu sérieux. Explications.

En milieu de matinée, vers 10h, alors que la polémique bat son plein sur le niveau de participation, le site de la primaire citoyenne publie un nouveau décompte des participants. Le compte affiche désormais 1,6 million de votants. Petit problème, les pourcentages de chacun des candidats sont au centième près les mêmes que la veille à 00 h 45, avec 350 000 votants en plus… Sauf à imaginer une homogénéité parfaite du vote socialiste dans tous les bureaux de vote, la coïncidence est pour le moins troublante.

Un indice supplémentaire permet de voir comment le miracle a opéré : il y a un écart de 160 voix entre le total des votants et l’addition du nombre de voix de chacun des candidats. Ce qui permet de reconstituer l’opération : les responsables de la primaire citoyenne ont appliqué d’autorité au nouveau total de voix (1 601 138) les pourcentages de la veille.

Or, celui-ci faisait un total de 99,99%… et pas 100%. D’où les 0,01% manquant, équivalent à 160 voix. Le résultat de 10 h est donc une construction pure et simple à partir des pourcentages de la veille. Les 350 000 bulletins dépouillés dans la nuit ne sont donc pas pris en compte dans les résultats finaux, puisque étant répartis entre les candidats en fonction des pourcentages de la veille. Ce qui ne rend guère justice aux votants qui se sont déplacés la veille, et qui fausse tout simplement les résultats finaux de la primaire : 20% des bulletins n’ont alors pas été pris en compte.

Alors que le compte Twitter de Désintox s’en étonne, une petite main intervient comme par magie sur les résultats, vers midi.

On le voit, les responsables du site ont essayé de corriger l’erreur qui prouvait la manip en rajoutant les 0,01% manquants. C’est Sylvia Pinel (tirage au sort ? Galanterie solferinienne ?) qui s’est donc vu attribuer 161 voix. Nous revoilà à 100%. Las, tout à sa hâte, la petite souris a fait une erreur en rajoutant une voix de trop à Pinel. Il y a désormais une voix de plus que le nombre total de voix si on cumule les suffrages récoltés par tous les candidats. Une heure plus tard, le site est à nouveau bidouillé. Et une voix rajoutée au total des votants.

Interrogé par Désintox, Christophe Borgel, président du comité d’organisation de la primaire a expliqué qu’il s’agissait d’un bug, confirmant donc que les résultats publiés à 10 heures (et toujours en ligne !) sont faux. « Il y a eu un bug, rien de plus. Et c’est un peu de ma faute. Il y avait beaucoup de pression autour du niveau de participation, j’ai demandé à ce que les résultats soient actualisés au plus vite. Et effectivement, on a appliqué au nouveau total de votants les pourcentages de la veille. » Interrogé sur les deux interventions consistant à ajouter des voix à Pinel, puis au total de votants, Borgel a répondu :« Un bug aussi. Il y a eu bug sur bug. Je ne sais pas si c’est la société prestataire (qui gère les remontées des bureaux) ou le service informatique en interne qui est responsable, et je ne vais pas jeter la pierre à des gens qui travaillent comme des fous sur cette énorme machine qu’est la primaire. »

Une grande machine qui affiche donc depuis le milieu de la matinée des résultats faux.

Edit, à 19h30. La haute autorité de la primaire a publié vers 19heures des chiffres à partir de 94,5% des bureaux de vote. Sur un total de 1,597million de votants, Hamon recueille 35,86% des suffrages exprimés (soit 0,5% de moins que jusqu’à présent), devant Valls (31,22%, contre 31,11% auparavant) et Montebourg (17,30% contre 17,52% auparavant).

G) Primaire à gauche : pourquoi « Le Monde » ne peut pas publier de résultats détaillés

Une élection démocratique se juge par l’ampleur de la participation et par les résultats obtenus par chacun des candidats. C’est la règle habituelle de tout scrutin. Mais elle s’évalue également par le niveau de transparence et la précision des données électorales rendues publiques par les organisateurs du scrutin. Sur ce point, le premier tour de la primaire de la gauche, dimanche 22 janvier, se caractérise par le flou et l’amateurisme – dans la meilleure des hypothèses.

A la différence des élections traditionnelles, les primaires sont certes organisées par les partis politiques, et non par le ministère de l’intérieur. Il n’existe donc aucune règle légale obligeant les partis, structures privées, à rendre publics les résultats détaillés. Mais leur crédibilité dépend directement de ce niveau de transparence. La droite avait réussi l’exercice en novembre 2016, le PS est en passe de le rater, laissant s’instaurer un doute sur la qualité de ses résultats et donc sur la qualité du scrutin.

Pour les deux tours de la primaire de la droite, en novembre 2016, Le Monde avait publié quatre pages de résultats détaillés, en plus de nos analyses et reportages. Sur Le Monde.fr, nous avions mis en ligne l’intégralité des résultats pour chacun des bureaux de vote. Nous avions évidemment prévu de répéter l’opération à l’occasion de la primaire de la gauche. Les organisateurs de la Belle Alliance populaire s’étaient engagés à transmettre, dans la nuit de dimanche à lundi, des résultats détaillés afin de pouvoir vérifier les niveaux de participation, afin aussi de réaliser des analyses locales et régionales.

Malgré nos demandes répétées, les seules informations communiquées au Monde, comme aux autres médias, sont des pourcentages obtenus par les sept candidats à l’échelle des circonscriptions législatives. Aucun chiffre brut sur le nombre de votants, bureau de vote par bureau de vote. Aucun détail sur le nombre de voix obtenues par les sept candidats dans les bureaux ouverts par le PS. Ce qui rend impossible, pour l’heure, de publier des résultats détaillés vérifiables, et ce qui peut laisser planer une ombre sur la manière dont ce vote a été organisé.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/primaire-de-l...


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