Jean-Luc Mélenchon : « Une nation est impossible sans ouvriers qualifiés »

dimanche 29 janvier 2017.
 

En déplacement jeudi à Florange, Jean-Luc Mélenchon a défendu une modification de la matrice productive tournée vers la planification écologique, selon lui uniquement possible à haut niveau de formation.

Jean-Luc Mélenchon : « Une nation est impossible sans ouvriers qualifiés »

Source :Humanite.fr par Aurélien Soucheyre Le 21 Janvier, 2017

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Jean-Luc Mélenchon s’est rendu jeudi dans la vallée de la Fensch, notamment à Florange, lieu symbolique des promesses trahies par François Hollande. Après une rencontre avec les syndicalistes d’ArcelorMittal, le candidat a tenu un meeting à Florange dans la soirée. « Venir ici, c’est toujours mettre ses pas dans une forme de douleur. Mais l’histoire continue. Je ne suis pas venu faire de la nostalgie. C’est par les luttes sociales que l’on a amélioré la vie ici ! », a-t-il démarré devant les citoyens rassemblés dehors, alors que la salle était déjà pleine.

Le candidat de la France insoumise, soutenu par le PCF, a tenu un discours en trois parties d’égale durée afin de ne décevoir personne : d’abord dehors, puis dans le hall, et enfin dans la salle principale. Comme souvent, de nombreux jeunes avaient fait le déplacement pour l’écouter, venus de Metz et de la vallée. « Avec la CGT et la CFDT, on a parlé métier, aciérie. On a parlé de quoi faire. Nous allons changer la matrice productive de ce pays, relocaliser tout ce que l’on peut relocaliser et en finir avec le grand déménagement du monde », a annoncé Jean-Luc Mélenchon, avant de condamner « le libre-échangisme, prime aux plus violents devant les hommes et aux irresponsables devant la nature ».

Le "commerçant" Macron aurait à s’expliquer sur les privatisations...

Défendant un « protectionnisme mais pas nationaliste » ni « aveuglé », au motif que l’on ne peut être « ni fermé complètement, ni ouvert à tous les vents », il a préconisé de ne plus faire « rentrer chez nous les marchandises produites dans des conditions d’esclavagisme ou contraire à l’écologie » et de parvenir, avec l’ONU, à créer un cadre juridique contraignant pour les multinationales en termes de droits humains et environnementaux.

Visant la production d’une électricité 100% renouvelable, il a appelé à ce que notre acier et notre industrie soient notamment tournés vers l’éolien et l’hydrolien. Opposé à la privatisation des barrages, il a également soutenu la sortie du nucléaire, « sur 25 ans », tout en continuant la recherche sur la question, aussi bien pour fermer les centrales que pour traiter des déchets dont la durée de vie et de nocivité se chiffre en milliers d’années. « Vous avez besoin d’avoir de bons aciers. Les machines sont vieillies, il faut les changer », a-t-il relevé, avant de regretter que « les fleurons de l’économie françaises (aient) été bradés », nourrissant l’appétit des actionnaires et de la sphère financière au lieu de servir l’intérêt général et l’économie réelle.

Les ventes en partie d’Alstom et des autoroutes ont été pointées du doigt. « Nous mettrons en place des commissions d’enquête parlementaires pour faire le bilan des privatisations. (…). L’article 410.1 du code pénal puni ceux qui portent atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation. Avec moi, il y aura un décret d’application là dessus ». Ciblant le « commerçant » Emmanuel Macron, il a qualifié les privatisations « de dilapidation du capital public », et critiqué son « rêve que vous rêviez d’être milliardaires », alors qu’il « n’y en a pas sans souffrance à l’autre bout de la chaîne ».

"Résistance ! Résistance !"

Accueilli sous les applaudissements et les cris de « Résistance ! » dans la salle, Jean-Luc Mélenchon a longuement parlé d’apprentissage et de formation. A l’adresse de François Fillon, il a jugé que « c’est une même chose de saboter l’appareil industriel et l’outil de formation ». Argumentant qu’une « nation est impossible sans ouvriers qualifiés », il annoncé être « venu dire à Florange (que) si on veut une planification écologique, il faut un peuple instruit, éduqué et en capacité de le faire ». « Nous avons besoin de centaines de milliers de personnes formées, de 300 000 personnes pour l’économie de la mer, de 400 000 paysans de plus pour une agriculture paysanne. Il va falloir travailler autrement », a-t-il poursuivi. « Augmenter le smic est une mesure écologique. Cela permet de mieux se nourrir, ce qui permet le développement de l’agriculture paysanne », a-t-il ajouté, proposant aussi de rendre la restauration scolaire 100% bio. Il a au passage taclé la proposition de Marine Le Pen de rendre payante l’école pour les enfants étrangers pendant deux ans : « c’est une idée de brute. Je croyais que même les xénophobes s’arrêtent aux gosses. »

Education, planification écologique et transition de l’appareil de production

Pour la réduction du temps de travail, il a aussi plaidé pour la création dans l’éducation nationale d’une filière polytechnique « qui ira du CAP à l’école polytechnique », et qui permettra de former les jeunes comme les moins jeunes qui en ont besoin, en plus de valider les acquis. Une allocation d’autonomie pour les jeunes a aussi été annoncée. En résumé, Jean-Luc Mélenchon a tout au long de la soirée explicité son programme autour de trois points : la révolution citoyenne, la planification écologique et la transition de tout l’appareil de production. « C’est une nouvelle civilisation qu’il faut faire naître », a-t-il conclu, avant de lire le poème Les Mains d’Or pour la touche finale du meeting.

Annexe

vidéo du meeting à Florange de Jean-Luc Mélenchon https://www.youtube.com/watch?v=Zye...


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