Sans profession, femme au foyer, Penelope Fillon aurait pourtant touché 600 000 euros bruts en huit ans selon les révélations du Canard enchainé. Elle aurait été rémunérée essentiellement en tant qu’attachée parlementaire de son mari entre 1998 et 2002, puis jusqu’en 2006, toujours sur les fonds parlementaires, par le successeur de son mari à l’Assemblée.

C’est une pratique qui n’a rien d’illégal et que l’on banalise dans l’entourage de François Fillon. "C’est fréquent que les conjoints des parlementaires soient leurs collaborateurs, à gauche comme à droite", a réagi le service de presse du candidat de droite. Toujours selon le journal, Penelope Fillon aurait été salariée de la "Revue des deux Mondes", alors dirigée par Marc Ladreit de Lacharrière, un proche de François Fillon. Elle était engagée en tant que conseillère littéraire en 2012 : elle aurait perçu 100 000 euros bruts en 20 ans. Mais pour quel travail ? Là est la question. Elle n’a laissé aucune trace d’activité, ni à Paris ni dans la Sarthe, assure l’hebdomadaire satirique.

Un ancien directeur de la revue, Michel Crépu, a dit au Canard Enchaîné n’avoir reçu de la part de Pénélope Fillon que "deux notes de lecture" de moins d’une page chacune. "M. Crépu est mal renseigné", a répliqué l’entourage de François Fillon, rappelant que Pénélope Fillon avait fait des études de droit et de littérature. Benoist Apparu a pour sa part estimé à propos de l’article du Canard Enchaîné que le "but du jeu" était de "jeter une suspicion".

Interrogés sur le peu de traces retrouvées de ses activités professionnelles auprès de son mari ou à "La Revue des deux mondes", Thierry Solère, Benoist Apparu et un autre membre de l’équipe de François Fillon ont répondu : "Pénélope Fillon a travaillé dans l’ombre car ce n’est pas son style de se mettre en avant."