Jean-Marie Le Guen refuse de soutenir Benoît Hamon

vendredi 3 mars 2017.
 

Le secrétaire d’État, ami historique de Manuel Valls et politiquement proche de lui, dénonce le "discours extrêmement radical" du candidat PS.

Le quarteron Valls, Le Guen, Cambadélis, Borgel mène le PS à la baguette

Jean-Marie Le Guen compte-t-il lui aussi se mettre "En Marche" pour la présidentielle ? Quelques jours après que le vallsiste Christophe Caresche, député de Paris et chef de file de l’aile droite du Parti socialiste, a annoncé son ralliement à Emmanuel Macron, le secrétaire d’État ne franchit pas le Rubicon mais décrète ce mardi 28 février sur RTL qu’il ne soutiendra pas Benoît Hamon.

"La logique de Benoît Hamon, c’était d’être le candidat unique de la gauche d’Emmanuel Macron à Jean-Luc Mélenchon. Il s’est occupé essentiellement de la gauche de la gauche, et aujourd’hui, il est dans une impasse stratégique", a déploré ce proche de Manuel Valls.

"Nous ne sommes pas un parti altermondialiste"

Selon lui, le vainqueur de la primaire de la gauche propose "un programme de rupture avec sa famille politique" qui rendrait impossible un rassemblement autour de sa candidature. "Dans l’état actuel des choses, moi et des dizaines et des dizaines d’autres parlementaires, nous ne pouvons pas donner notre parrainage à Benoît Hamon", a-t-il déclaré, fustigeant "un discours extrêmement radical".

"Il ne peut pas s’adresser simplement à 20% des Français (...) Nous ne sommes pas un parti altermondialiste là pour mener la contestation sociale", a poursuivi Jean-Marie Le Guen, n’écartant pas l’hypothèse d’un retrait de Benoît Hamon au profit d’Emmanuel Macron. "Tout doit être fait pour qu’on se donne les moyens de battre Mme Le Pen. Il faudra effectivement, pour les uns et pour les autres, savoir se poser les questions à la hauteur des défis réels de l’Histoire", a-t-il expliqué (vidéo en tête d’article).

"Perturbateurs ministériels"

Les propos de Jean-Marie Le Guen n’ont pas manqué de faire réagir dans le camp de Benoît Hamon. Première à se manifester, Cécile Duflot. La députée de Paris a publié une série de tweets assassins pour dénoncer les déclarations du ministre.

"’Radicalisé’, le mot préféré de ce Monsieur quand on n’obéit pas à ses oukases", a-t-elle d’abord tweeté, expliquant ensuite que Jean-Marie Le Guen, ancien ministre en charge des Relations avec le Parlement, portait "une grosse responsabilité dans le fracas de la majorité post 2014". "En fait c’est simple : quand tu défends des idées de gauche ou écolo, tu es radicalisé pour Jean-Marie Le Guen", a-t-elle ajouté, revue de presse à l’appui.

Jérôme Guedj, porte-parole de Benoît Hamon, s’est fendu pour sa part d’un trait d’humour pour répliquer. "Les seuls perturbateurs qui nous préoccupent sont endocriniens, pas ministériels", a-t-il ironisé, en référence au vote qui se joue ce jour à Bruxelles sur les perturbateurs endocriniens, que le candidat PS souhaite interdire.

Romain Herreros


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