Interdiction des meetings soutenant le régime fasciste turc !

samedi 18 mars 2017.
 

- 1) Hollande et la Turquie : une position honteuse (SNJ-CGT)

- 2) EELV dénonce la campagne turque menée en France pour le référendum

- 3) Rassemblement pour dénoncer le meeting pro-Erdogan ce 13 mars à Metz (PCF)

1) Hollande et la Turquie : une position honteuse (SNJ-CGT)

Les journalistes turcs (mais pas qu’eux, on peut y adjoindre tous les citoyens qui croupissent en prison et ceux qui ont perdu leur emploi) viennent de subir une nouvelle condamnation de la part de François Hollande et du gouvernement français.

En autorisant la tenue d’un meeting du ministre des affaires étrangères d’Erdogan à Metz , le pouvoir exécutif français se pose en véritable allié du régime de répression d’Ankara .

Car non content d’incarcérer ses opposants ou supposés tels, Erdogan insulte et qualifie de nazis ceux qui refusent de le voir venir à la pêche aux voix pour faire adopter un référendum lui permettant d’accroître encore ses pouvoirs, donc pour asseoir une dictature féroce, digne de certains prédécesseurs sud-américains, comme Pinochet ou Videla.

La Turquie est la plus vaste prison de journalistes au monde ; les écrivains, les magistrats, les fonctionnaires, les militaires ont été condamnés sur de simples affirmations du sultan d’Ankara.

Et c’est à ce régime-là qu e la France déroule le tapis rouge.

C’est une honte !

Décidément, François Hollande finit très mal un quinquennat désastreux pour les libertés et pour l’information. Il aurait été dans la tradition républicaine française de refuser la tenue du meeting de Metz , et, dans la foulée, de prendre les mesures de coercitions adaptées pour permettre la libération de tous les prisonniers politiques turcs dans les meilleurs délais, et donc les journalistes.

Au lieu de cela, il apporte sa caution à Erdogan, bafouant ce qui est l’honneur des principes de liberté qui ont fait de la France pendant de très nombreuses année s un phare pour les libertés.

Le SNJ-CGT condamne la position française et demande à François Hollande et à son gouvernement de revenir à une attitude digne de la patrie des droits de l’homme.

Le syndicat, pour sa part, continuera à prendre toutes les in itiatives pour faire libérer les journalistes et faire lever toutes les interdictions visant les médias turcs.

2) EELV dénonce la campagne turque menée en France pour le référendum

Alors que la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche ou les Pays-Bas ont interdit les meetings organisés par les autorités turques en faveur du référendum du 16 avril prochain sur la réforme de la Constitution, son Ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, organise un meeting ce soir à Metz.

Europe Ecologie – Les Verts dénonce l’accueil de ce meeting qui rend la France témoin et caution du grave glissement autoritaire que connaît la Turquie actuellement.

La tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 en Turquie est devenue un prétexte à la mise en œuvre d’une répression et d’une propagande de désinformation sans précédent contre l’ensemble des opposants au gouvernement d’Erdogan et de son parti, l’AKP. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées en raison de leurs opinions, dont des maires et des élu.es, des centaines de milliers citoyen.nes ont été sujet.tes à des enquêtes, d’autres à des jugements hâtifs sans motifs fondés. Des députés du parti kurde HDP, ainsi que des journalistes d’opposition sont actuellement détenu.es, la liberté d’expression est muselée.

Dans ce contexte, la tenue d’un referendum le 16 avril prochain, visant à transférer l’intégralité des pouvoirs exécutifs au Président de la Turquie, est une énième provocation et concrétise le revirement anti-démocratique du pays. Dans ce cadre, la responsabilité de la France et de l’Union européenne devrait être de soutenir les mouvements progressistes et de dénoncer sans cesse la dérive autoritaire du régime, et ce malgré la campagne lancée par le gouvernement turc au-delà de ses frontières et partout où vit la communauté turque en Europe.

Le meeting qui se tiendra ce soir à Metz fait de la France un complice implicite de la dérive absolutiste que connaît la Turquie aujourd’hui, aux portes de l’Europe.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux

Marie Toussaint, déléguée à l’Europe

Esther Benbassa, sénatrice

3) Rassemblement pour dénoncer le meeting pro-Erdogan demain à Metz (PCF)

Le meeting tenu ce dimanche, à Metz, par le ministre des affaires étrangères turc a suscité énormément de commentaires et de réactions. Par la voix de son secrétaire départemental, Jacques Maréchal, le Parti communiste français vient d’appeler à un rassemblement ce lundi à 17 h 30 devant la préfecture de Moselle « pour dénoncer la tenue de ce meeting pro-Edorgan et demander des explications au représentant de l’État. Nous appelons l’ensemble des organisations progressistes et démocrates à se joindre à ce rassemblement. »

Pour le PCF 57, « les autorités françaises en autorisant la tenue d’un meeting dans le cadre de la campagne électorale turque, donne un coup de main au président Erdogan dans sa volonté de renforcer le caractère autoritaire de ce régime qui connaît une dérive dangereuse ces dernières années. Il ne s’agit pas là d’une campagne ordinaire au vu de ce qui se passe en Turquie où la classe opposante est en train de disparaître, où les journalistes sont détenus sans chef d’inculpation, où des députés sont emprisonnés ».


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