"Je suis l’assembleur d’un nouveau projet, le mix entre la République, le socialisme et l’écologie"

lundi 10 avril 2017.
 

INTERVIEW (courts extraits) - Le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a accordé un long entretien au JDD où il analyse la dynamique dont il bénéficie, juge ses adversaires et développe ses idées.

Les sondages vous mettent à l’honneur. Comment expliquez-vous cette dynamique ?

Cette élection ne ressemble à aucune autre. J’y suis préparé. J’ai écrit il y a vingt-six ans un livre au titre prémonitoire : À la conquête du chaos. Il se passe quelque chose, c’est vrai : la conjonction de la grande marche du 18 mars pour la VIe République et du débat du 20 mars a provoqué mon décollage. La nature de ma candidature a changé.

La "nature" de votre candidature, qu’est-ce à dire

... Les autres candidats se sont démonétisés à une vitesse incroyable et de façon inattendue... Tout cela donne un relief particulier à ma candidature. Elle devient rassurante. Je pense que les gens ont soif d’humanité...

Je suis un chemin balisé. Du coup, j’apparais pour beaucoup comme une solution... raisonnée. Avec moi, il y a des étapes, un calendrier, une méthode. Ma présidence ne serait pas un saut dans le vide comme celle de Madame Le Pen.

M’élire, c’est reprendre le pouvoir : il y aura une nouvelle Constitution et la possibilité de révoquer un élu, même le président !

En quoi est-ce rassurant ?

Les gens savent que pour changer de vie, il ne suffit plus de changer de président. Il faut changer de régime. Dans cette période trouble, je suis une sortie de crise par le haut. Passer à la VIè république, ce n’est pas l’aventure, c’est la révolution tranquille des citoyens.

Mitterrand aussi avait promis d’en finir avec la Vè. Il ne l’a pas fait. Quelles garanties donnez-vous ?

La convocation de la Constituante sera la première chose que je lancerai. Elle est dans mon programme. Elle n’était pas dans les 110 propositions.

Vous prônez la séparation de l’Etat et de l’argent : qu’entendez-vous par là ?

...

Demandez-vous à Hamon de vous rejoindre ?

Non. Je ne m’occupe pas de lui. Je ne veux pas être dans une bataille de bac à sable entre deux personnes qui se disputent le même seau ! Les électorats ne s’additionnent pas. Vous en avez eu la démonstration avec Benoît Hamon et Yannick Jadot. Additionnés, ils devraient être à 19% ! Ils se sont divisés par deux. Hamon est une bonne personne. Mais il représente le PS, le parti du discours du Bourget, qui complote encore un accord aux législatives avec Macron devenu son candidat officieux. Mon défi n’est pas de "rassembler la gauche", étiquette devenue bien confuse ; il est de fédérer le peuple. Je ne veux pas de tambouilles à l’ancienne. Je ne veux pas de cette indigeste soupe de sigles. Vous n’avez pas besoin d’être de gauche depuis un siècle pour être d’accord avec moi. Personne ne se renie en votant avec moi. Les indécis sont la clé du vote ; c’est eux que je veux convaincre !

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