Débat sur BFM Comment les 11 candidats se sont présentés aux téléspectateurs

vendredi 7 avril 2017.
 

Le débat télévisé de ce mardi 4 avril a réuni les onze candidat-e-s à l’élection présidentielle. Chacun s’est présenté tour à tour. Ici, la retranscription de leur première minute d’intervention respective.

Nicolas Dupont-Aignan : « Les Français attendent ce moment de démocratie pour choisir qui va incarner la France, préparer l’avenir de nos enfants. En politique comme dans la vie, il y a ceux qui parlent et ceux qui agissent. Il suffit de regarder mon parcours pour savoir qui je suis et quel président je serai. Depuis mon engagement auprès de Philippe Seguin, j’ai toujours servi les Français sans jamais me servir. Je suis fier d’avoir redressé une ville qui était en faillite. Et trente mille habitants de cette ville m’ont réélu à trois reprises à près de 80% des voix. (...) J’ai toujours fait passer mes convictions gaullistes, républicaines, sociales avant ma carrière. Notamment lors du référendum sur l’Europe. Aujourd’hui, Français, vous avez le choix. Soit vous continuez avec ceux qui ont ruiné la France, qui vous ont menti, soit avec moi, vous reprenez le pouvoir pour construire une France libre, forte, juste, humaine. »

Emmanuel Macron : "J’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de notre pays. Parce que je ne crois pas à la fatalité ni à la fatalité de l’inaction ni à la fatalité du tic tac de la droite et de la gauche. Où tous les cinq ans on nous dit qu’il faut tout supprimer, tout remplacer. Non. Je crois pour ma part que notre pays, aujourd’hui, est bloqué par un système politique qui ne veut plus des vraies réformes. J’ai vu cela de près. J’ai vu en effet des réformes bloquées par volonté de durer, par volonté de ne pas faire, parce que les lobbies ou des minorités ne voulaient plus avancer. Ce que je vous propose c’est une alternance véritable, profonde. Le renouvellement de notre vie politique complet avec de nouveaux visages, avec de nouveaux usages. Parce que j’ai confiance en notre pays. Parce que je crois que nous pouvons relever les défis contemporains. Nous en avons les moyens. Et je veux retrouver l’optimisme du peuple français. Ca ne peut pas durer comme ça. Nous pouvons aller de l’avant. Et le projet que je porte, c’est celui-là, de réformer en profondeur le pays, de prendre les mesures fortes pour toutes et tous ».

Marine Le Pen : « Je suis une Française, je suis une mère de famille, je suis une candidate à la présidentielle qui considère que cette élection porte un enjeu de civilisation. Qui constate qu’après cinq ans de droite, cinq ans de gauche le pays, notre pays, la France, pays que nous aimons tant, est livré à l’insécurité galopante, au désordre économique et social, au terrorisme islamiste, à la contestation de nos valeurs fondamentales et de notre identité nationale. Il est aussi confronté à la mondialisation sauvage, celle qui détruit les emplois, délocalise les entreprises, dérégule à tout va, et qui aggrave la pauvreté. Je veux rendre la parole au peuple, je veux que l’argent des Français retourne aux Français. Je veux remettre la France en ordre et pour cela j’ai un projet clair, précis. Je ne suis ni dans le flou ni dans le mensonge. Je voudrais dire aux français que voter pour vraiment reprendre le pouvoir, c’est vraiment le seul vote utile ».

Jacques Cheminade : "Je suis un homme en colère contre tous ces héritiers d’un système qui sont ici et n’ont pas voulu prendre le taureau financier par les cornes. Chaque jour, plus d’un agriculteur se suicide, plus d’un travailleur indépendant se suicide. 25% de nos jeunes sont sans emploi et le minimum vieillesse est inférieur de 25% au seuil de pauvreté. C’est un saccage humain, je ne peux pas le tolérer. Je me bats contre cette dictature financière qui gère tout. Que déplorait François Mitterand pour masquer son impuissance. Je me bats au contraire, depuis plus de 40 ans contre cette dictature financière. Et je veux l’éradiquer avec cette arme que nous avions à la libération : le crédit productif public grâce auquel nos grands-parents et arrières grands-parents ont relevé la France. C’est un pari pour l’avenir, je le prends et je le fais. »

Jean Lassalle : "Mes chers compatriotes, je suis fils de berger, frère de berger, je l’ai été moi-même. J’ai été élu maire a 21 ans, j’ai eu la chance de créer mon entreprise d’ingénierie environnementale. Pascale, la parisienne, est venue me donner quatre enfants dans mon village. Je suis devenu député, passionnément, au moment où la France commençait à se défaire. Je me suis dressé contre la suppression des services publics en France. Je me suis dressé contre la perte de 750 000 entreprises, dont nous ne sommes jamais remis. J’ai été à pied à votre rencontre. Je ne supporte plus l’hystérie qui s’est emparée de nos vies, je vous propose un avenir basé sur l’espoir et sur les valeurs de base de notre vie ensemble ».

François Fillon : "Dans quelques jours les Français vont devoir choisir le Président de la République. Il trouvera devant lui une situation très difficile, mais qui peut être redressée. Nous sommes en guerre. Son rôle de chef des armées sera de protéger les Français, de vaincre le totalitarisme islamique, mais aussi de parler clair aux Américains, aux Chinois, à la Russie. Avec six millions de Français qui pointent à Pôle emploi et 2200 milliards de dette, la situation est explosive. Le Président et son gouvernement devront rallumer tous les moteurs de l’économie. Ils devront transformer le marché de l’emploi. Le Président est le garant de la Nation française, il devra restaurer la fierté nationale et se tenir aux cotés de Français qui réclament de l’ordre et de la sécurité. Il devra sauver l’Europe aujourd’hui à la dérive. Il est temps que la France reprenne les commandes de l’Union européenne. D’ici dix ans, mon objectif est de faire de notre pays la première puissance en Europe. Une puissance dont l’énergie économique, scientifique et culturelle devra étonner le monde. Il faut de la force pour présider la France, cette force je l’ai et je suis prêt à la mettre au service des Français".

Nathalie Arthaud : "Je veux faire entendre le camp des travailleurs. Les intérêts des ouvriers, des employés, des caissières, des femmes de ménage, des cheminots... J’inclus évidemment les chômeurs qui sont des travailleurs condamnés à l’inactivité, j’inclus les retraités. Je pense aussi aux travailleurs indépendants, aux artisans, aux commerçants, qui sont eux-aussi étranglés par le grand capital. Ensemble nous produisons toutes les richesses. Y compris les super profits qui sont encaissés par une minorité. Y compris les produits de luxe, qui sont réservés aux plus riches. Toutes les prouesses techniques, les progrès de la médecine, des transports, c’est nous,.Nous sommes indispensables à la bonne marche de la société. Alors, oui nos intérêts sont mille fois plus légitimes que ceux de la minorité capitaliste qui prospère en attaquant nos emplois, nos salaires, nos conditions de travail et de vie. Dans cette élection, j’appelle le monde du travail a affirmer ses revendications, ses besoins vitaux élémentaires : avoir un emploi, un salaire correct, un minimum de 1800 euros, aussi de pouvoir se faire soigner, se loger dignement et une retraite avec une pension correcte ».

Jean-Luc Mélenchon : "J’ai consacré ma vie à une cause. Celle du peuple et de la République, jusqu’au bout. Aujourd’hui en me présentant devant vous je n’ai pas de plan de carrière. Je sers un combat. Je veux mettre fin à la monarchie présidentielle et aux turpitudes de la caste dorée qui l’accompagne. Je veux éradiquer la misère. Parce qu’on ne peut pas vivre heureux dans un océan de malheur, quand 2000 personnes meurent dans la rue, chaque année. Pour moi, la finance doit rendre l’argent. C’est à elle de payer le retour au plein emploi. C’est à elle de payer les augmentations de salaire. Pour moi écologiste, le travail humain doit se mettre en harmonie avec la nature et les animaux, si l’on veut sauver la civilisation humaine. Pour moi, l’Europe reste une grande idée, bien sûr, mais les traités qui l’organisent rentent une calamité. C’est pourquoi je veux sortir de ces traités et faire du neuf. Enfin, je vous invite à agir de toutes vos forces pour la paix. Car la guerre, de nouveau, menace. Mon projet complet est chiffré. L’Histoire de notre peuple en tête, je suis prêt à gouverner ".

François Asselineau : « J’ai 59 ans, je suis marié, j’ai deux enfants et comme des millions de Français je suis d’origine modeste. Mon parcours professionnel m’a amené dans les allés du pouvoir. J’ai pu accompagner, en tant que haut fonctionnaire, François Mitterrand ou Jacques Chirac dans des rencontres avec les plus grands chefs d’Etat de la Planète. Ce que j’ai pu vérifier, c’est un secret bien gardé, c’est en fait que les dirigeants français n’ont plus les manettes. En vérité, toutes les grandes décisions politiques, économiques, sociales, budgétaires, diplomatiques et militaires sont décidées par des institutions, européennes à Bruxelles, la Banque centrale à Frankfort et par l’Otan, dont le siège est à Bruxelles mais qui dirigée depuis Washington. Et tout ceci nous mène à la destructions de nos acquis sociaux négociés et à l’affaiblissement, à la disparition du rayonnement de la France dans le monde. Tout ceci nous mène au désastre. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de créer un parti politique pour appeler les Français à se rassembler au dessus du clivage droite-gauche, pour rendre à la France son indépendance et sa souveraineté nationale. C’est d’ailleurs le devoir du président de la République ».

Benoît Hamon : " Je n’ai pas envie d’attiser une des plaies de notre époque. Le narcissisme, l’individualisme, la défiance. Je veux en finir avec les hypocrisies et les hypocrites qui jettent un voile pudique sur l’essentiel : la transition écologique sans laquelle nous laisserons un monde irrespirable et invivable pour nos enfants, la révolution numérique qui transforme le travail et vos emplois, la nécessité d’une profonde respiration démocratique pour que vous ayez vraiment le pouvoir. Je veux être un président honnête. Face à la crise politique, la crise morale, la défaillance des élites françaises, le peuple français a besoin de s’unir autour d’un président honnête, pour que vous n’ayez plus jamais honte. Je veux aussi être un président combattant face à Poutine et la Russie, face aux Etats-Unis de Trump, face à la Chine, face à nos intérêts qu’il faut défendre et à l’Europe de l’austérité. Pour défendre vos intérêts à vous, retraités, travailleurs, à vous jeunes, face aux lobbies, face aux puissances de l’argent. Pour faire en sorte que demain, vous soyez sûrs d’avoir un Président qui sait pour qui il se bat. Honnête, combattant, humain, voilà qui je suis".

Philippe Poutou : "Moi je suis ouvrier à l’usine Ford à Bordeaux, et à part Nathalie Arthaud, je crois que je suis le seul autour de ce pupitre à avoir un métier normal, un travail normal. Et justement, on nous met dans la peau du petit candidat, de celui qui représente rien, de celui qui n’a pas sa place ici, eh bien je crois qu’on peut parler nous au nom de millions de Français de gens, qui souffrent de la crise, qui souffrent de cette société, qui en ont ras le bol de ce rouleau compresseur capitaliste qui détruit tout sur son passage. Qui détruit à la fois les droits sociaux, l’environnement. Donc exprimer cette colère d’en bas, contre des ultra riches aux richesses indécentes en plus, on aura l’occasion d’en parler aussi, contre ces politiciens corrompus, il y en a qui se reconnaîtront ici dans la salle ou autour des pupitres. Ras le bol aussi de cette politique réactionnaire, de ce racisme, de cette xénophobie, de cette ambiance qui essaie de retourner le mécontentement des gens contre les immigrés, qui essaient de survivre dans des situations dramatiques. Voilà c’est cette colère là que je veux exprimer dans cette campagne. Dénoncer ce système capitaliste et en même temps apporter une note d’espoir, pour riposter, très vite, pour retrouver confiance dans nos propres forces".

Laurence Mauriaucourt Journaliste à L’Humanité


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