Le nouveau pouvoir polonais a décidé d’engager une chasse aux sorcières et une normalisation politique rampante, avec comme objectif la disparition de la plupart des opposants. En effet, le gouvernement veut faire signer à chaque polonais une déclaration visant à certifier qu’il n’a pas collaboré avec l’ancien régime communiste. Jusqu’à présent déjà les hauts fonctionnaires et les parlementaires y étaient astreints mais il est clair que la généralisation de cette méthode et le licenciement de ceux qui ne pourront pas présenter patte blanche, et pas seulement dans les emplois publics. On voit ressurgir les bonnes vieilles méthodes staliniennes. Et tout cela dans l’Union Européenne...

Le député Bronisław GEREMEK fut l’un des leaders du mouvement Solidarnosc et de la démocratie en Europe. Ce professeur d’histoire est député européen depuis 2004, après avoir été député à la Diète polonaise et ministre des Affaires étrangères de son pays la Pologne de1997 à 2000. Historien de formation, il enseigna à la Sorbonne, étant de 1960 à 1965, directeur du Centre de civilisation polonaise de l’Université de Paris. Il connait bien notre pays.

Il a au début de son mandat rempli les fameux formulaires sur son passé et lui demander de reproduire cet acte constitue une stratégie de harcèlement, de suspicion permanente. Il a indiqué qu’il refusait de refaire ces démarches et le pouvoir en place a annoncé qu’il serait destitué de son mandat de député européen. Aujourd’hui le Parlement Européen vient de lui apporter un soutien sans faille (sauf l’extrême droite polonaise) et cherche toutes les voies juridiques pour le maintenir comme député. Ce combat est le nôtre car il en va de la liberté au cœur même de l’Europe et de nos institutions communes. De la liberté et des droits de l’homme. Alors notre soutien à GEREMEK doit être large et mobiliser les opinions publiques dans toute l’Europe. Il faut faire plier le gouvernement polonais et abandonner cette législation dangereuse qui généralise les règlements de compte et ouvre la voie à l’arbitraire. Liberté chérie, combats avec tes défenseurs !