Avec la grève des routiers, le mouvement anti-loi travail rentre dans le dur

mercredi 20 septembre 2017.
 

CODE DU TRAVAIL - Quand la contestation fait tache d’huile. Au lendemain de la première mobilisation nationale à l’initiative de la CGT, une nouvelle corporation rejoint le mouvement contre les ordonnances réformant le code du travail. Et celle-ci risque de peser dans le bras de fer avec le gouvernement.

Les fédérations CGT et FO des transports ont appelé ce mercredi le secteur routier à une grève reconductible à partir du 25 septembre pour demander le retrait de la réforme du Code du travail, qui va selon eux accroître le "dumping" social entre les entreprises. De leur côté, plusieurs syndicats CFDT des transports (Route/Transports urbains/Marins) et la CFTC-Transports ont eux appelé à une "mobilisation le 18 septembre", alors que leurs confédérations n’ont pas participé aux manifestations mardi. Dans un communiqué, ils demandent aux salariés de "faire entendre leur colère" contre le "typhon social" que provoqueraient selon eux les ordonnances Macron dans les transports.

Une mauvaise nouvelle pour l’exécutif qui voit le front syndical se renforcer. Autre signal inquiétant pour le gouvernement Philippe, les transporteurs ne devraient pas se contenter de manifester et tenteront d’opérer des blocages.

Les dépôts de carburants en ligne de mire

"Bien évidemment" les dépôts de carburants seront une cible, "ce sera une grève qui aura des conséquences très concrètes sur l’économie française", prévient Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération CGT-Transports, lors d’une conférence de presse. De quoi laisser craindre des pénuries ? Pour l’heure, aucun mot d’ordre de grève n’a encore émané des raffineries.

En mai dernier, la fédération CGT des transports avait de nouveau bloqué des dépôts de carburants dans le cadre d’un conflit portant sur la spécificité du transport de matières dangereuses et l’amélioration des conditions de travail.

Son homologue à FO, Patrice Clos, a promis des "actions fortes et puissantes", comme en mai 2016. A l’approche de l’Euro de football, les routiers avaient alors obtenu que le projet de loi travail ne modifie pas leur régime dérogatoire sur les heures supplémentaires. "Marcher dans la rue, c’est bien mais on a vu dans le passé que des millions de salariés ne font pas bouger les lignes, alors on essaie autre chose", explique Patrice Clos, qui a défilé mardi à Paris au côté du leader de la CGT Philippe Martinez.

Ce que prévoient les ordonnances est "un recul social sans précédent", qui en permettant "de s’attaquer aux primes d’ancienneté, entreprise par entreprise (...) attaque frontalement la fiche de paie des routiers français", a expliqué Jérôme Vérité.

Vers une "convergence des mobilisations" ?

Cet élargissement du front anti-loi travail est d’autant plus inquiétant pour l’exécutif qu’il s’inscrit dans un calendrier social déjà chargé avec des manifestations en rafale : le 18 septembre, première grève des routiers ; le 21 septembre nouvelle mobilisation de la CGT ; le 23 septembre, manifestation initiée par Jean-Luc Mélenchon ; le 28 septembre, manifestation des retraités contre la hausse de la CSG. Avec, à la clé, le risque pour le gouvernement d’une agrégation des mécontentements.

Un objectif assumé par les deux fédérations de transporteurs routiers qui espèrent parvenir rapidement à un mouvement unitaire, qui s’élargisse ensuite à d’autres secteurs. "On commence avec les routiers", ont indiqué les deux représentants en souhaitant une "convergence des mobilisations".

En attendant, le patron de la CGT Philippe Martinez peut se frotter les mains. Il a d’ailleurs revu à la hausse la participation de ce mardi lors de la première mobilisation nationale contre la loi travail


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