Octobre 2017 Echos de Catalogne

samedi 7 octobre 2017.
 

- Video Manifestation immense à Barcelone

- 3 octobre : La Catalogne manifeste et fait grève contre les violences

- A) Réactions PG, Jean-Luc Mélenchon et Alexis Corbière

- B) Témoignages sur les violences policières (article et vidéo)

- C) 844 personnes ont sollicité une assistance médicale

- D) Le 1er ministre belge, Corbyn et le Barça choqués par les « violences policières »

- E) Poursuivi par un hélicoptère, Puigdemont a changé de voiture pour voter

- F) Plainte devant le Tribunal Pénal International contre l’Etat espagnol par les observateurs internationaux

Video Manifestation immense à Barcelone

https://www.youtube.com/watch?v=wqR...

La Catalogne manifeste et fait grève contre les violences policières (Le Monde)

http://www.lemonde.fr/europe/video/...

Une grève générale a été organisée, mardi 3 octobre, en Catalogne, deux jours après le référendum d’indépendance, qui a vu le oui l’emporter à 90 %. Les indépendantistes ont voulu faire une démonstration de « paix » pour dénoncer les violences policières qui ont eu lieu le jour du référendum. Les universités publiques, les transports ou encore la célèbre cathédrale de la Sagrada Familia ont été touchés. Même l’équipe de football du FC Barcelone a décidé d’annuler tous ses entraînements.

Alors que les relations demeurent tendues entre Madrid et Barcelone, le président de la Catalogne, Carles Puigdemont, a exigé le « retrait de toutes les forces policières déployées en Catalogne ». Au cours d’une conférence de presse, il a également demandé une médiation internationale pour régler ce conflit.

Vidéo sur http://www.lemonde.fr/europe/video/...

Les forces de sécurité sont intervenues dans au moins 92 bureaux de vote pour saisir les urnes et les bulletins déjà exprimés. Malgré ce handicap, le oui à un « Etat indépendant sous forme de République » l’a emporté à 90 %, avec 2,26 millions de voix et un taux de participation de 42,3 %.

Le secrétaire général du Parti socialiste espagnol Pedro Sánchez a quant à lui indiqué : “C’est un jour triste pour la démocratie” et réclamé “une solution politique” pour résoudre le défi indépendantiste en Catalogne.

B) Témoignages sur les violences policières (article et vidéo)

Honte à l’état franquiste de Madrid (video)

Pour visionner deux des nombreuses videos et groupes de photos des violences de la Guardia Civil, cliquer sur les adresses URL ci-dessous :

https://twitter.com/bizimugi/status...

http://www.francetvinfo.fr/monde/es...

Catalogne : gros plan sur les blessés par les forces de l’ordre (AFP)

D’une grand-mère au poignet cassé à un indépendantiste frappé au front à la matraque, l’AFP a recueilli des témoignages de personnes blessées dimanche en Catalogne par les forces de l’ordre déployées pour empêcher le référendum d’autodétermination interdit par Madrid.

Des images de violences policières ont fait le tour du monde, suscitant une vive polémique sur "l’usage disproportionné" de la force par Madrid et "l’humiliation" d’électeurs - parfois âgés - brutalisés.

Quatre restaient lundi hospitalisés, dont deux "dans un état grave mais stable" : un homme d’environ 70 ans ayant fait un infarctus à Lerida et un autre ayant reçu une balle en caoutchouc dans l’oeil à Barcelone, selon les services d’urgences médicales.

La région, dirigée par des séparatistes résolus à faire sécession, a élevé lundi à 893 le nombre de personnes ayant demandé une assistance médicale.

Un bilan immédiatement contesté par le Parti populaire (PP) au pouvoir en Espagne, qui l’accuse de manipuler les chiffres pour "victimiser l’indépendantisme".

Le ministère de l’Intérieur a de son côté augmenté lundi à 431 le nombre des policiers et gardes civils blessés - pour la plupart légèrement - précisant que seuls 39 avaient eu besoin d’assistance médicale immédiate.

Grand-mère au bras cassé sur la place de l’église

Magdalena Clarena Dabant, 70 ans, ancienne tisserande d’une usine textile, a un bras plâtré depuis qu’elle a pratiqué "la résistance passive" dans son village natal de Fonollosa pour empêcher la saisie d’une urne.

"Au moins 60 gardes civils (en tenue anti-émeute) sont arrivés dans notre village de 300 habitants. Pour empêcher leur passage, beaucoup d’électeurs se sont assis par terre, moi sur une chaise, sur la place. Ils m’ont dit de m’enlever de là, j’ai répondu que je ne bougerais pas. Ils m’ont pris par le bras brusquement, fortement et je suis tombée par terre. A l’hôpital, on m’a dit que j’avais le poignet cassé. Deux autres personnes s’en sont tirées avec des contusions. Ici, ils n’ont pas sorti les matraques. Mais pour moi, ça a été brutal, je dis : ’comme aux temps de la dictature’ (de Francisco Franco, 1936-1975). J’allais seulement voter, contente. Ils nout ont pris l’urne mais nous sommes allés voter dans le village voisin".

Balles en caoutchouc

A Barcelone, la police nationale a notamment fait irruption dans l’école Ramon Llull, pour saisir les urnes. David Pujol, professeur de 37 ans, participait au sit-in à proximité.

"Il y avait environ 450 personnes assises sur le sol dans une attitude non violente, criant "’ne frappez pas’. La police anti-émeute a commencé à charger, frapper à la matraque et tirer des balles en caoutchouc, dans les airs puis sur les gens. Un homme a été atteint au visage, juste devant moi. Nous allions l’aider mais il y a eu un grand bruit, j’ai senti une douleur à la jambe. En voyant ma blessure de 5 cm, ils m’ont dit à l’hôpital que c’était d’une balle en caoutchouc".

Sept points de suture

Dans la ville de Tarragone (131.000 habitants), les policiers en tenue anti-émeute venus saisir des urnes dans un collège se sont retrouvés cernés par des manifestants qui les faisaient reculer en criant "dehors", selon des vidéos amateurs.

Sergi Albaran, 44 ans, président local du parti indépendantiste de gauche ERC, va porter plainte pour sa blessure de 7 cm à la tête, selon le certificat médical consulté par l’AFP.

"Les policiers, arrivés avec des dizaines de véhicules, avaient déjà pris les urnes avec les bulletins dedans. On leur criait ’partez !’. Il y a eu des moments très tendus. Les policiers, une vingtaine, se sont retrouvés poussés dans un coin par la foule. Eux étaient armés, pas nous. Un des policiers m’a frappé avec son bouclier à la tête, un autre avec la matraque. Je suis tombé. Pendant que nous nous dirigions vers une ambulance, un des policiers m’a de nouveau frappé. J’ai eu sept points de suture au front et à la tête".

AFP

C) 844 personnes ont sollicité une assistance médicale

Catalogne : la maire de Barcelone déplore plus de « 460 blessés » (Libération)

La maire de Barcelone, Ada Colau, a écrit sur son compte Twitter en début d’après-midi : « Il y a déjà plus de 460 blessés en Catalogne. En tant que maire de Barcelone, je demande la fin immédiate des charges policières contre une population sans défense ».

Selon le gouvernement régional, les charges policières ont amené dans la journée, 844 personnes à solliciter une assistance médicale. Deux ont été blessées grièvement : un homme de 70 ans victime d’un infarctus et un blessé à l’œil. Le ministère de l’Intérieur a de son côté annoncé qu’au moins 33 policiers avaient été blessés, certains ayant essuyé des jets de pierre.

Au bureau de vote de l’école Colasso i Gil, dans le quartier de Raval, le rituel est bien rodé. Dès qu’une personne âgée se présente, la petite foule de ceux qui attendent, parfois depuis des heures, pour voter, s’écarte pour la laisser passer. Et l’applaudissent au passage. En fauteuil roulant, poussée par son fils Angel, Vidalina, 89 ans, peine à contenir son émotion. C’est la première fois, explique Angel, que sa mère, née en Galice, vote pour la cause catalane. « Je le fais pour l’avenir de mes petits-enfants. Pour qu’ils aient un meilleur futur », dit-elle d’une voix à peine audible. A ses côtés, l’un de ses petits-fils, Iker, 13 ans. « Très touchée » par les applaudissements et sourires sur son passage, elle n’a pas suivi les violences de la journée, « épargnée » par sa famille. Angel, lui, avoue ne pas comprendre « un tel déchaînement de violence contre des gens qui veulent simplement glisser un bulletin dans une urne ». Pas plus qu’il ne comprend le silence des Européens. « L’Espagne nous réprime, l’Europe nous ignore. On ne peut compter que sur nous-mêmes ».

De Frédéric Autran, notre envoyé spécial à Barcelone

D) Le premier ministre belge et Jeremy Corbyn choqués par les « violences policières » en Catalogne

Le premier ministre belge Charles Michel a condamné les violences et lancé un appel à un dialogue politique.

Le leader du Parti travailliste au Royaume-Uni, Jeremy Corbyn, s’est dit choqué par les « violences policières contre les citoyens en Catalogne » lors de la journée électorale du référendum convoqué par la Generalitat de Catalogne. Le britannique a exhorté le gouvernement à mettre fin à ces agissements.

Communiqué du Barça (foot)

« Le FC Barcelone condamne les actions menées aujourd’hui dans de nombreuses localités de Catalogne pour empêcher l’exercice du droit démocratique et la libre expression des citoyens. Face au caractère exceptionnel de ces événements, la direction a décidé que le match de l’équipe première contre Las Palmas se jouerait à huis clos face au refus de la Ligue de football professionnel de décider de son report », a écrit le Barça dans un communiqué.

E) Poursuivi par un hélicoptère, Puigdemont a changé de voiture pour voter

Un des objectifs principaux de la police espagnole était que le président Puigdemont ne puisse pas voter. Récit d’une histoire rocambolesque.

Dès 8h du matin, le porte-parole du gouvernement catalan Jordi Turull avait déclaré devant la presse que le siège du gouvernement de la Catalogne, le Palau de la Generalitat était surveillé par des hélicoptères et des drones de la police espagnole. Ambiance de films américains. L’objectif de la police espagnole était d’empêcher que le président Puigdemont de voter. Un symbole fort.

Les brigades anti-émeutes espagnoles se sont déployées massivement à San Julián de Ramis, petite bourgade de 3000 âmes dans la région de Gérone où devait voter Puigdemont. Violences, vitres brisées, tensions. Le président n’apparaît pas. Sa voiture officielle cherche en fait à semer un hélicoptère de la police qui le poursuit. Le journaliste Miquel Sabe‏ de TV3, relayant une photo du reporter Santi Moreta Riembau,montre la stratégie adoptée par les équipes de Puigdemont. Le président change discrètement de véhicule sous un pont à l’abri des vues de la police, pour que l’hélicoptère soit leurré et suive une voiture dans laquelle Puigdemont n’est plus. Le stratagème a fonctionné et finalement Carles Puigdemont a voté dans la commune voisine de Cornellà de Terri.

Source : http://www.equinoxmagazine.fr/2017/...

F) Les observateurs britanniques annoncent une plainte contre l’Espagne au tribunal pénal international

La délégation d’observateurs britanniques, composée de 14 parlementaires, se déclare « en état de choc » au vu de la situation à Barcelone. La délégation valide le scrutin et a déclaré qu’elle portera plainte contre l’Etat espagnol au tribunal pénal international de La Haye.

Membre d’un groupe d’observateurs européens venus assister au référendum en Catalogne, Mark Demesmaeker ne cache pas sa colère. Il se trouvait près du bureau de vote de Ramon Llull, dont les policiers de la Guardia Civil ont forcé l’entrée et saisi les urnes. « Ils ont fait usage d’une force brutale, cassant la porte, s’emparant violemment des urnes devant des citoyens qui résistaient de manière pacifique », raconte ce conservateur flamand, élu au Parlement européen.

Quelques minutes plus tard, des échauffourées ont éclaté dans le quartier. « J’ai vu des balles en caoutchouc filer au-dessus de ma tête. Des gens ont été blessés. Ils essaient de bloquer la démocratie avec des balles. Je suis très choqué de voir cela au sein de l’Union européenne », s’emporte Mark Demesmaeker qui dénonce le silence des autorités communautaires : « Je suis très en colère contre la commission, toujours véhémente quand il s’agit de la Hongrie ou de la Pologne, mais qui se tait face à Rajoy et Madrid. » L’eurodéputé conclut : « Je demande à la Commission européenne de s’exprimer et de dire à Rajoy que ce genre de pratiques n’est pas autorisé dans une union de pays démocratiques attachés aux valeurs de la démocratie ».


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