Débat Royal-Sarkozy : Trois questions à Jean Luc Mélenchon

samedi 5 mai 2007.
 

1 - Orange : Selon vous, Ségolène Royal a parfaitement bien géré ce face-à-face ?

A ceux qui l’accusent d’avoir été agressive, je réponds que c’est de bonne guerre. Mais ce n’est pas conforme à ce qu’on a vu. On a vu quelqu’un de pugnace. Si l’on ne peut pas l’être entre les deux tours d’une élection présidentielle, à quel moment peut-on l’être ? Si on ne peut pas supporter ça, il faut faire autre chose. Nicolas Sarkozy s’est retrouvé avec, en face de lui, quelqu’un de plus fort psychologiquement et qui maîtrisait les dossiers bien mieux que ce qu’il pensait. On a eu de beaux moments pour nous : des moments d’indignation de la part de Ségolène Royal, des moments où elle a allongé les coups avec élégance.

2 - Orange : Votre analyse de la prestation de Nicolas Sarkozy ?

Il a passé un sale quart d’heure. Il a essuyé les plâtres d’un exercice nouveau : un homme affrontant en public une femme. Ça change tout, aucun des codes habituels ne fonctionne. On peut comprendre qu’il ait eu du mal. Le candidat UMP a sous-évalué la personnalité de Ségolène Royal. Moi, je n’avais aucun doute qu’elle le plierait en quatre ! Je l’ai vue au sein du gouvernement et dans l’hémicycle. J’ai même assisté à quelques engueulades. Ségolène Royal est quelqu’un d’insubmersible et de vraiment battant. Nicolas Sarkozy a dû penser qu’il finirait par trouver une prise notamment quand il l’a accusée d’avoir perdu son sang froid.

3 - Orange : Y a-t-il un grand gagnant de ce débat ?

Non, mais Ségolène Royal marque le point. Ils ont été tous les deux conformes à ce qu’on peut attendre d’un débat de 2e tour. On a eu clairement quelqu’un de gauche et quelqu’un de droite. On est sorti du marshmallow de la semaine dernière. Ségolène Royal conclut une semaine où elle a repris la main : elle n’est jamais restée dans un registre passif. Autre chose : pendant le débat, Patrick Poivre d’Arvor a pû passer pour partisan, même si ce n’était pas son intention. Il intervenait chaque fois que Nicolas Sarkozy était en difficulté pour détendre, en quelque sorte, l’atmosphère. Propos recueillis par Chloé Juhel.


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