Jérusalem. L’ONU condamne à une large majorité la décision américaine

dimanche 24 décembre 2017.
 

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté jeudi à une large majorité (193 contre 9) une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Après le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale de l’ONU a voté ce jeudi sur une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël, sur fond de vives menaces de Donald Trump contre ceux qui adopteront ce texte. Sur les 193 pays membres, 128 ont voté pour cette résolution et neuf contre, 35 pays décidant de s’abstenir lors d’un scrutin que le président américain avait promis de scruter de près, menaçant de représailles financières ceux qui soutiendraient le texte.

Les Palestiniens se sont félicités du vote jeudi de l’Assemblée générale de l’ONU qui a adopté à une large majorité une résolution condamnant la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël. "Cette décision réaffirme que la juste cause des Palestiniens bénéficie du soutien du droit international (...) Nous allons poursuivre nos efforts à l’ONU et dans d’autres forums internationaux pour mettre fin à l’occupation (israélienne) et créer un État palestinien avec comme capitale Jérusalem-Est", a affirmé le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.

Les Etats-Unis avaient pourtant renouvelé leurs menaces jeudi à l’Assemblée générale de l’ONU contre les pays qui s’apprêtaient à voter une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël, suscitant une nouvelle bronca après cet acte symbolique déjà largement condamné.

"Les Etats-Unis se souviendront de cette journée qui les a vus cloués au pilori devant l’Assemblée générale pour le seul fait d’exercer notre droit de pays souverain", a déclaré l’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley avant le vote. "Nous nous en souviendrons quand on nous demandera encore une fois de verser la plus importante contribution" financière à l’ONU, a-t-elle lancé. Elle a déploré de devoir "payer pour le privilège douteux d’être méprisés", menaçant à nouveau de "mieux dépenser" l’argent des Américains à l’avenir. Donald Trump, qui a annoncé le 6 décembre sa décision sur Jérusalem à rebours de la position traditionnelle américaine, avait pris les devants mercredi. "Ils prennent des centaines de millions de dollars et même des milliards de dollars et, ensuite, ils votent contre nous", avait tempêté le président américain. "Laissez-les voter contre nous, nous économiserons beaucoup, cela nous est égal." Les Etats-Unis ne cachent pas leur colère depuis un premier vote, lundi, au niveau du Conseil de sécurité. Ce vote "est une insulte que nous n’oublierons pas", avait lancé, l’oeil noir, Nikki Haley à ses quatorze partenaires du Conseil, dont ses alliés européens, qui avaient unanimement approuvé la condamnation de la décision américaine. In fine, cette résolution-là n’avait pas été adoptée, les Etats-Unis ayant utilisé leur veto de membre permanent, mais l’unité des autres membres avait résonné comme un cinglant désaveu pour Washington.

A l’Assemblée générale de l’ONU, qui compte 193 membres, aucun pays n’a de droit de veto et les résolutions ne sont pas contraignantes. L’enjeu du scrutin réside dans l’ampleur du vote favorable au texte. En réponse à la menace de Nikki Haley de "noter les noms" de ceux qui voteront la résolution, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a réclamé "des droits et la paix". "L’Histoire note les noms, elle se souvient des noms, des noms de ceux qui défendent ce qui est juste et des noms de ceux qui mentent", a-t-il martelé. Le texte, proposé par le Yémen et la Turquie, affirme que toute décision sur le statut de Jérusalem "n’a pas de force légale, est nulle et non avenue et doit être révoquée". Il souligne que la question de Jérusalem doit faire partie d’un accord de paix final entre Israéliens et Palestiniens. Le double vote organisé cette semaine à l’ONU à l’initiative des Palestiniens, qui ont un statut d’observateur dans l’organisation, vise à maximiser leur poids dans un éventuel futur plan de paix, explique un diplomate.

Lorenzo Clément avec AFP


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