Conflits d’intérêts : le secrétaire général de l’Elysée visé par une enquête

jeudi 7 juin 2018.
 

Le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête sur le Secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler concernant les soupçons de conflit d’intérêts qui pèsent sur lui.

Cette enquête fait suite à une plainte pour « trafic d’influence et prise illégale d’intérêt » déposée le vendredi 1er juin par l’association de lutte contre la corruption Anticor. L’organisation se base sur des révélations du site Médiapart, a révélé les liens familiaux entre Alexis Kohler et le fondateur de l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Compagny (MCS). En effet, en 2010, Alexis Kholer, haut fonctionnaire, se retrouve chargé des transports pour L’Agence des participations de L’Etat (APE). Ce poste le fait siéger au conseil d’administration des chantiers STX de St Nazaire, dont MSC est le principal client. Suite du feuilleton en 2012, lorsqu’il devient directeur adjoint du cabinet du Ministre de l’économie et des finances, (de Pierre Moscovici puis d’Emmanuel Macron), et que l’Etat multiplie alors les tractations sur l’avenir des chantiers navals de St Nazaire. Jusqu’à dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende

Selon Jean-Baptiste Soufron, avocat d’Anticor, « Dès 2010, M. Kohler aurait dû renoncer à ses positions et, passé ce cap, il aurait dû prendre des mesures objectives afin de régler son conflit d’intérêts. S’il l’a fait, il doit les présenter à la justice ». De plus, il aurait fait une première tentative de pantouflage pour rejoindre MSC en 2014, refusée par la commission déontologie. Mais en août 2016, quand Emmanuel Macron quitte Bercy, Alexis Kohler obtient finalement un feu vert et rejoint MSC Croisières au poste de directeur financier. Sur cette période, Anticor soupçonne Alexis Kohler d’être intervenu comme cadre de MSC lors d’une réunion à Bercy en mars 2017 sur la reprise de STX France. Alexis Kohler affirme avoir « toujours informé sa hiérarchie » et l’Elysée assure qu’il coopérera avec la justice malgré les « soupçons totalement infondés ». Christophe Castaner, Secrétaire général de LREM préfère « ne pas qualifier d’affaire le fait qu’une structure, Anticor, qui est habituée à cela, multiplie les initiatives et les perd souvent ». Le Secrétaire général de l’Elysée risque jusqu’à dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende.

Léontine Gallois et Maël Duchemin, L’Humanité


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