Tour de France. Bernard Hinault appelle à la grève des coureurs pour protester contre la présence de Froome

jeudi 28 juin 2018.
 

Le quintuple vainqueur du Tour de France Bernard Hinault s’est confié à Ouest-France, à quelques jours du départ de la Grande Boucle en Vendée, le 7 juillet. Il est notamment revenu sur le feuilleton Chris Froome, soupçonné de dopage mais pour l’heure autorisé à s’aligner en course. Le Breton prône une solution radicale : « la grève du peloton ».

Bernard Hinault n’a jamais manqué de caractère. Il l’a prouvé sur le vélo en décrochant cinq Tour de France, mais aussi en dehors avec son franc-parler.

En course, dès 23 ans, il ne s’est ainsi pas caché au moment de la grève de 1978, en pleine Grande Boucle, quand il a fallu protester contre les horaires matinaux de départ. Lui, le tout jeune champion de France disputant son tout premier Tour, était ainsi allé en première ligne du peloton. L’image avait marqué…

« À un moment donné, il faut arrêter… »

Quarante ans plus tard, le Costarmoricain, qui n’officie plus pour ASO lors du Tour de France, prône une solution identique avant le départ le 7 juillet de Vendée. Pas, cette fois, pour dénoncer des conditions de course, mais pour afficher un front uni contre la présence de Christopher Froome au départ de l’édition 2018. Le coureur britannique, quadruple vainqueur du Tour, a en effet subi un contrôle « anormal » au salbutamol (un bronchodilatateur) lors du dernier Tour d’Espagne, en septembre dernier, avec près de deux fois le seuil autorisé. Depuis, et sachant qu’il s’agit d’un contrôle « anormal » et non positif, selon les termes de l’UCI, le cycliste de l’équipe Sky peut s’aligner en course. Le mois dernier, il a même décroché son premier Tour d’Italie, complétant sa palette de grands tours. Et les probabilités sont très fortes qu’il soit là, le 7 juillet, sur la ligne de départ du Tour de France...

Que pense Bernard Hinault de cette situation ? « Pour moi, Christopher Froome ne doit pas être au départ du Tour. Tout simplement parce qu’il a été contrôlé positif, pour moi ce n’est pas un contrôle anormal ! On a condamné Contador pour la même chose, il a pris une suspension, et lui n’aurait rien ? À un moment donné, il faut arrêter… Comme toujours, des gens ne savent pas prendre la décision quand il faudrait la prendre. Les gens de l’UCI auraient dû dire, " vous avez été pris donc vous restez à la maison ". Parce qu’à l’occasion, Contador pourrait porter plainte. Tom Dumoulin aussi, il a fini deuxième du Giro derrière Froome... »

« Le peloton doit mettre pied à terre »

Et le « Blaireau », donc, d’envisager la grève en Vendée : « Le peloton doit mettre pied à terre et faire grève en disant : " Si lui est au départ, on ne part pas ! " Là, vous faites quoi ? » Selon lui, « le peloton est trop gentil. On en a condamné d’autres, tout le monde était d’accord, et lui, on ne va pas le condamner car on dit qu’il a un contrôle anormal ? Non, ce n’est pas un contrôle anormal… » Bernard Hinault d’ajouter : « La ventoline, ce n’est peut-être pas grand-chose, ce n’est peut-être pas ça qui lui a fait gagner le Tour d’Espagne, on ne le sait pas, mais (à cette dose) c’est interdit, donc c’est tout. Les règles sont les mêmes pour tout le monde… »

Le quintuple vainqueur du Tour de France Bernard Hinault s’est confié à Ouest-France, à quelques jours du départ de la Grande Boucle en Vendée, le 7 juillet. Il est notamment revenu sur le feuilleton Chris Froome, soupçonné de dopage mais pour l’heure autorisé à s’aligner en course. Le Breton prône une solution radicale : « la grève du peloton ».

Bernard Hinault n’a jamais manqué de caractère. Il l’a prouvé sur le vélo en décrochant cinq Tour de France, mais aussi en dehors avec son franc-parler. PUBLICITÉ inRead invented by Teads

En course, dès 23 ans, il ne s’est ainsi pas caché au moment de la grève de 1978, en pleine Grande Boucle, quand il a fallu protester contre les horaires matinaux de départ. Lui, le tout jeune champion de France disputant son tout premier Tour, était ainsi allé en première ligne du peloton. L’image avait marqué… « À un moment donné, il faut arrêter… »

Quarante ans plus tard, le Costarmoricain, qui n’officie plus pour ASO lors du Tour de France, prône une solution identique avant le départ le 7 juillet de Vendée. Pas, cette fois, pour dénoncer des conditions de course, mais pour afficher un front uni contre la présence de Christopher Froome au départ de l’édition 2018. Le coureur britannique, quadruple vainqueur du Tour, a en effet subi un contrôle « anormal » au salbutamol (un bronchodilatateur) lors du dernier Tour d’Espagne, en septembre dernier, avec près de deux fois le seuil autorisé. Depuis, et sachant qu’il s’agit d’un contrôle « anormal » et non positif, selon les termes de l’UCI, le cycliste de l’équipe Sky peut s’aligner en course. Le mois dernier, il a même décroché son premier Tour d’Italie, complétant sa palette de grands tours. Et les probabilités sont très fortes qu’il soit là, le 7 juillet, sur la ligne de départ du Tour de France...

[Christopher Froome en train de repérer les étapes des Alpes, la semaine dernière.] Christopher Froome en train de repérer les étapes des Alpes, la semaine dernière. | AFP

Que pense Bernard Hinault de cette situation ? « Pour moi, Christopher Froome ne doit pas être au départ du Tour. Tout simplement parce qu’il a été contrôlé positif, pour moi ce n’est pas un contrôle anormal ! On a condamné Contador pour la même chose, il a pris une suspension, et lui n’aurait rien ? À un moment donné, il faut arrêter… Comme toujours, des gens ne savent pas prendre la décision quand il faudrait la prendre. Les gens de l’UCI auraient dû dire, " vous avez été pris donc vous restez à la maison ". Parce qu’à l’occasion, Contador pourrait porter plainte. Tom Dumoulin aussi, il a fini deuxième du Giro derrière Froome... » « Le peloton doit mettre pied à terre »

Et le « Blaireau », donc, d’envisager la grève en Vendée : « Le peloton doit mettre pied à terre et faire grève en disant : " Si lui est au départ, on ne part pas ! " Là, vous faites quoi ? » Selon lui, « le peloton est trop gentil. On en a condamné d’autres, tout le monde était d’accord, et lui, on ne va pas le condamner car on dit qu’il a un contrôle anormal ? Non, ce n’est pas un contrôle anormal… » Bernard Hinault d’ajouter : « La ventoline, ce n’est peut-être pas grand-chose, ce n’est peut-être pas ça qui lui a fait gagner le Tour d’Espagne, on ne le sait pas, mais (à cette dose) c’est interdit, donc c’est tout. Les règles sont les mêmes pour tout le monde… »

Enfin, invité à répondre à Johan Bruyneel, l’ex-directeur sportif de Lance Armstrong qui lui avait dernièrement demandé de « fermer sa gueule » concernant l’affaire Chris Froome, Bernard Hinault a lâché : « Bruyneel m’a dit de fermer ma gueule, cela voudrait dire qu’il protège ceux qui trichent ! Lui peut la fermer, car avec ce qu’il a fait avec Armstrong, il vaudrait mieux qu’il la ferme… »


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