L’aile gauche du Parti socialiste plus proche que jamais des Insoumis

vendredi 31 août 2018.
 

À Marseille, depuis l’université d’été de La France insoumise, l’eurodéputé et chef de file de l’aile gauche du PS Emmanuel Maurel a invité certains de ses camarades socialistes à "balayer devant leur porte".

L’heure de la clarification serait-elle venue au Parti socialiste  ? Alors que ce dernier a quitté La Rochelle ce samedi, après trois jours de débats, Emmanuel Maurel, l’eurodéputé et chef de file de l’aile gauche (les frondeurs du quinquennat Hollande), a préféré intervenir aujourd’hui à Marseille, à l’université d’été de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Séchant donc le discours de clôture du Premier secrétaire, Olivier Faure. Mais au-delà du symbole, qui au fond ne surprendra personne, Emmanuel Maurel a surtout profité de son passage dans la cité phocéenne pour marquer un peu plus encore sa différence. En particulier sur la question européenne.

"Il faut assumer de désobéir, assumer le rapport de force, assumer la menace". E. M.

Un sujet sur lequel il a défendu des positions qui épousent celles d’un certain… Jean-Luc Mélenchon. Alors que l’ex-candidat à la présidentielle a fait de la désobéissance face aux politiques d’austérité le cœur de son discours en vue des européennes de 2019, Emmanuel Maurel assume un positionnement identique. "Il faut assumer de désobéir, assumer le rapport de force, assumer la menace", a-t-il expliqué lors de la conférence qu’il a tenu devant les militants de La France insoumise.

Moscovici, Le Foll, Hollande…

À l’écouter, une seule question se pose donc : est-il encore compatible avec le Parti socialiste et ses encore camarades : "C’est à eux de le dire", répond-il, en défendant sa "cohérence". Ajoutant : "Si les seules voix qu’on entend au PS sur l’Europe sont celles de Moscovici, Stéphane Le Foll et François Hollande, évidemment il y a des divergences fortes." Et d’insister :

"Sur l’Europe, compte tenu de la gravité de la situation, si on n’est pas capable d’opérer des ruptures radicales on n’y arrivera pas." E. M.

S’il ne veut pas parler d’un rapprochement – évident — avec la France insoumise, il se borne pour le moment à ce constat : "Les positions que je défends sont majoritaires à gauche et on essaie de convaincre les socialistes qu’il serait bien qu’ils soient en phase avec leur électorat plutôt qu’ils se détournent vers les soi-disant déçus du macronisme qu’ils veulent récupérer".

"L’avenir le dira"

Dès lors peut-il encore rester au PS  ? Il répond d’une formule évasive : "l’avenir le dira". Une certitude, il n’a pas apprécié les critiques de François Rebsamen, le maire de Dijon et président de la Fédération nationales des élus socialistes. Lequel dans Le Monde a estimé que les trois députés socialistes ayant accepté de se rendre à Marseille, soit Boris Vallaud, Dominique Potier et donc Emmanuel Maurel, entretenaient une "confusion idéologique" . Réponse du berger à la bergère : "J’aime beaucoup François Rebsamen, c’est un ami, mais je suis toujours choqué de voir que ceux qui nous accusent de confusion idéologique sont les mêmes que ceux qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle."

Il poursuit :

"À un moment ça suffit, ils nous ont tiré dans le dos. Ils feraient bien de balayer devant leur porte  !" E. M.

"J’habite dans le Val d’Oise"

En revanche, il s’est montré moins catégorique que Boris Vallaud sur son attachement au PS. À Sud Ouest, le député des Landes, a indiqué jeudi : "Je sais où j’habite, au PS et j’y suis bien". Emmanuel Maurel, s’est, lui, contenté d’un point GPS : "J’habite dans le Val d’Oise". L’adresse des socialistes… insoumis  ? À moins qu’ils ne déménagent à Marseille. Les 7 et 8 septembre, Emmanuel Maurel lancera ici un nouveau club de gauche. En présence de… Jean-Luc Mélenchon.


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