Parcoursup, retraite, baisse des prestations sociales... Ordres de batailles

dimanche 2 septembre 2018.
 

On n’avait jamais vu chose pareille depuis l’établissement du principe d’accès de droit à l’enseignement supérieur public. Quelques dizaines de milliers de nouveaux bacheliers ont passé tout l’été à attendre que cet accès leur soit accordé. Pour beaucoup, ils attendent encore. Certains ont même disparu des radars. Ils sont 46000 à être déclarés « inactifs » par le ministère. Le 5 septembre, la plateforme Parcoursup devrait leur répondre. Ce sera peut-être non. Et après ? Le privé ou bien, faute de moyens, les petits boulots ; mais sans les diplômes ? Un échec organisé par l’État. Une faute impardonnable qu’il faudra faire payer cher à ses responsables, au premier rang desquels le Président de la République. Pour y procéder, les élections européennes sont les premières dans le calendrier électoral.

C’est ce que se sont jurés les Insoumis à leurs « AmFIs d’été » marseillais, récapitulant l’ensemble des batailles en cours et à prévoir. Le Premier ministre les y a aidés en annonçant les plaies à venir en matière sociale. On jurerait qu’il a recopié la liste des injonctions qu’on trouve dans tous les plans de redressement imposés par les institutions européennes – réforme des retraites en tête.

L’acte II du pouvoir Macron n’a pas tenu compte du refus pourtant clairement exprimé dans tous les sondages (66 % de mécontents fin août) et dans toutes les mobilisations sociales de l’année écoulée. À l’inverse, la période qui s’ouvre redouble de cruauté contre le peuple. À longueur de colonnes, s’égrènent les mots-clés – « compétitivité », « croissance », « efficacité », « libérer et protéger » – ; et les cibles – chômeurs, retraités, petits salaires, personnes en situation de handicap.

Ce pouvoir a une ligne et une méthode. Sa ligne, on la connaît : baisser les impôts et maîtriser les dépenses publiques et la dette. Sa méthode, on la découvre : la normalisation des attaques portées tous azimuts contre le peuple. Comme pour l’état d’urgence, le Gouvernement fait « passer dans le droit commun » des mesures qui en temps normal auraient été jugées excessives, injustes voire contraires aux droits fondamentaux. Il transforme des mesures de rattrapage exceptionnelles, tel le CICE, en dispositifs pérennes, comme l’allègement de charges que promet son chef. Ou encore, il aggrave les effets des mesures Sarkozy sur l’exonération fiscale des heures sup en supprimant par dessus le marché les cotisations salariales qui les concernent. En conséquence de quoi, il prétend ne pas réduire les prestations sociales tout en « modérant leur augmentation légale ». Comprendre : annuler leur indexation sur l’inflation. Or une augmentation qui n’a pas lieu, c’est une baisse.

Une chose est sûre, cette majorité aiguillonnée par la Commission et la Banque centrale européennes est en guerre sociale contre le peuple. Sachons saisir l’occasion logique que nous donnent les élections européennes.

Charlotte Girard


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