L’observatoire des inégalités a présenté son 1er rapport sur la pauvreté jeudi 11 octobre 2018 à la fondation Abbé Pierre. Le livret pauvreté était présent et vous propose de vous présenter ce qui s’y est dit en quelques mots :
L’observatoire des inégalités présente déjà un rapport sur les inégalités en France quasi chaque année. La Fondation Abbé Pierre présente un rapport sur le mal-logement depuis 23 ans. Avec le soutien de la fondation Abbé Pierre, l’observatoire des inégalités a décidé de lancer un rapport annuel sur la pauvreté en France. C’est donc la première édition.
Voici les chiffres importants à retenir du rapport sur l’état des lieux et l’évolution de la pauvreté :
+628.000 personnes pauvres au seuil à 50% entre 2006 et 2016 passant de 4.4 millions à 5 millions*.
+0.7 point pour le taux de pauvreté entre 2006 et 2016 passant de 7.3% en 2006 à 8.0% en 2016.
+380.000 ménages allocataires du RSA entre 2007 et 2017 passant de 1,3 millions à 1,7 millions.
D’autres chiffres permettent d’identifier qui sont les personnes pauvres et montrent que la pauvreté n’est pas le fruit du hasard :
25% vivent dans une famille monoparentale.
67% ont au plus un CAP.
35% ont moins de 20 ans.
67% habitent dans les grandes villes et banlieues.
Les auteur·e·s du rapport ont été très critiques vis-à-vis de la politique du gouvernement. Ils constatent une « distribution inégalitaire des revenus qui témoigne de l’absence de ruissellement des richesses concentrées en haut de la pyramide » et fustigent celles et ceux qui misent tout sur les « premiers de cordée ».
A plusieurs reprises, ils ont dénoncé l’expression « Pognon de dingue » utilisée par Emmanuel Macron. Ils précisent que ce « pognon » permet à 5 millions de personnes de ne pas être pauvres, elles le seraient si elles ne recevaient pas l’ensemble des minimas sociaux et l’ensemble des efforts de la collectivité en leur direction. Ils ont aussi montré leur désaveu sur la politique en matière d’emploi. Ils considèrent qu’il faut créer des emplois et que le gouvernement n’aura pas la bonne méthode tant qu’il supprimera des emplois aidés et qu’il fera faire des heures supplémentaires aux personnes, au lieu de réduire le temps de travail.
Sur le plan pauvreté, ils ont pointé un des mensonges du gouvernement quand il affirme agir « à la racine de la pauvreté en s’occupant des enfants ». Selon eux, pour agir à la racine, il faut s’occuper des parents. Aucun enfant ne serait pauvre, ils ne sont que des enfants de parents pauvres. Ils ont aussi qualifié le plan pauvreté d’« hypocrite » dans lequel après avoir donné « une tonne pour les plus aisés », le gouvernement donne « une louche pour les plus pauvres ».
Ce rapport est riche d’enseignements. Il montre que le gouvernement ne mène absolument pas la politique nécessaire à l’éradication de la pauvreté, il l’aggrave ! A la France insoumise, nous considérons que laisser les gens en situation de pauvreté est un choix politique délibéré. Il est possible de faire les choses autrement !
* 8.8 millions de pauvres avec l’indicateur utilisé par la France insoumise. Le nombre global de pauvres est de 5 millions si l’on utilise le seuil de pauvreté à 50% du revenu médian (les personnes percevant moins de 50% du revenu médian sont considérées comme pauvres), soit tous les revenus en dessous de 855€ nets mensuels. La France insoumise et d’autres souhaitent calculer la pauvreté au delà de l’extrême pauvreté. Nous utilisons donc l’indicateur à 60% du revenu médian, soit tous les revenus en dessous de 1026€ nets mensuels. C’est pour cette raison qu’en 2017, puisque le revenu mensuel correspondant à 60% du revenu médian était de 1000€, la France insoumise à fixé le montant de la garantie dignité à 1000€ par mois pour une personne seule, sans condition d’âge, notamment.
Date | Nom | Message |