Rejet des gilets jaunes : le mépris du peuple.

samedi 24 novembre 2018.
 

Depuis l’annonce de l’éventualité d’un blocage du pays par une frange de la population que les gens bien-pensants désignent sous le vocable un brin méprisant de peuple , nombreux sont celles et ceux qui à des titres divers se répandent pour exprimer qui leur méfiance, qui leur haine, qui leur différence avec ceux d’en bas qui ne comprendraient décidément la subtilité de la situation sociale, écologique ou économique qu’au travers du prisme étroit du prix du carburant.

On trouve pêle-mêle dans ce patchwork des pasnous des militants auto patentés, des gens bien sympathiques investis dans la défense de causes – certes nobles – mais qu’ils estiment supérieures à toutes autres, persuadés d’être les seuls à avoir une quelconque légitimité de contester les choix gouvernementaux.

« Pourquoi les gilets jaunes ne revendiquent-ils pas sur ces sujets pour lesquels nous nous battons depuis tant d’années ? De quel droit des gens qui n’ont jamais bougé lorsqu’ON les appelait à rejoindre NOTRE mouvement (le seul qui vaille...) sur le bitume pour défendre ces causes que l’on considère comme essentielles s’autorisent-ils à battre le pavé sans notre consentement et sans que l’appel émane de nos structures qualifiées. Quelle outrecuidance que de nous contourner, nous les contestataires légitimés par notre durée dans la lutte, nos assoces flamboyantes et toutes nos structures officielles communicantes aux statuts déposés en préfecture ! De quel droit ces va- nu-pieds et autres sans dent comme il plaisait à l’ancien patron d’Emmanuel Macron de les nommer nous empêcheraient-ils d’empletter en rond ? ».

Les donneurs de leçons numérisées ne se privent pas d’estimer que ce mouvement n’est pas à la hauteur – le sont-ils eux ? - des enjeux sociaux, écologiques, sociétaux et de bien d’autres défis auxquels nous somment confrontés dans l’urgence. Aveuglés par leur militantisme autocentré, ces gentils militants parmi lesquels je compte (je comptais ?) nombre d’amis authentiques et sincères ne peuvent-ils comprendre que si l’augmentation du prix du carburant a été l’élément déclencheur puis fédérateur d’une grogne qui couvait, elle est devenue le catalyseur du rejet massif et transversal d’une politique qui n’a d’autre objectif que de prendre aux plus démunis pour conforter les mieux nantis.

Et que dire de cet autre argument digne du café de l’e-commerce consistant à opposer ceux qui bougeront le 17 novembre à ceux qui en étaient, eux, des défiles anti-lois El Khomri ?

« Ils n’étaient pas là ? Je n’irai pas ! Je n’en suis pas ? Pourquoi viendraient-ils la prochaine fois ? Longue vie au macronisme ! »

Inutile de diviser pour mieux régner. Le peuple - une partie d’icelui pour le moins - le fait très bien lui même.

Mais pour une fois, il se pourrait bien que les choses se passent tout autrement qu’espéré....

Christian Jacquiau


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