Réactions à l’enfumage d’Emmanuel Macron

dimanche 16 décembre 2018.
 

Gilets jaunes : Mélenchon répond à Macron

A) Pas de changement de cap pour Macron ! Grève interprofessionnelle ce 14, avec les gilets jaunes le 15 ! (Syndicat Solidaires)

Emmanuel Macron a fait ses annonces pour tenter de mettre fin à la colère sociale exprimée depuis plusieurs semaines. Mais pas de surprises : quelques mesures sociales, une « augmentation » de 100 euros brut par mois du SMIC qui intègre la hausse légale et déjà annoncée de 1,8 % prévue en janvier et qui sera financé par l’État (donc par le budget la suppression des cotisations patronales !), une prime exceptionnelle au bon vouloir des employeurs, une exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires, et l’annulation de la hausse de la CSG pour 2019 pour les retraité-es qui gagnent moins de 2000 euros.

Ces annonces sont loin de constituer un tournant dans la politique de ce gouvernement. Emmanuel Macron fait semblant d’oublier qu’il a accentué les politiques néolibérales qui avantagent les entreprises et les plus riches, au détriment de l’intérêt général, au détriment des plus précaires, des femmes, chômeur-euses, retraité-es, de la jeunesse.

Aucun tournant majeur n’a été pris, et c’est encore le budget de l’État qui est mis à contribution, tandis qu’aucune contrainte n’est mise sur les entreprises, les grandes fortunes, puisque ni le CICE (40 milliards par an pour les grandes entreprises), ni la suppression de l’ISF, ni de la flat tax et de la baisse de l’impôt sur les sociétés ne sont mis en cause ! La question d’une juste répartition des richesses est totalement évincée.

Rien de global pour les salaires, les pensions ou les minimas sociaux, rien pour les revendications lycéennes, rien pour la transition écologique, rien pour le re-développement des services de proximité ou des transports en commun, rien pour la fonction publique... tandis que la réponse répressive et autoritaire est maintenue avec vigueur. Pire, elle va être accentuée !

L’Union syndicale Solidaires appelle à amplifier et faire converger les mobilisations actuelles pour la justice sociale et fiscale, contre les réformes Blanquer, contre la hausse des frais d’inscriptions universitaires.Le gouvernement et le patronat ne lâcheront rien si nous n’agissons pas ensemble et nous ne mettons pas une pression suffisante.

L’Union syndicale Solidaires soutient les mobilisations de la jeunesse en particulier du 11 et du 13 décembre. Les syndicalistes de Solidaires aideront les lycéens et lycéennes dans leur mobilisation, en particulier pour les protéger au maximum des violences policières.

Nous appelons à faire du vendredi 14 décembre une journée de grève interprofessionnelle, dans le public comme dans le privé. Notre objectif est de proposer au plus possible de salarié-es d’entrer en mobilisation et de faire, partout où c’est possible, des assemblées générales pour décider de leurs modalités d’actions et d’envisager ce qui peut-être fait dans les jours suivant, en particulier avec les Gilets Jaunes.

Solidaires rejoindra samedi 15 décembre les mobilisations des Gilets Jaunes. Il ne s’agit pas de « s’imposer » ou de « récupérer » mais bien de converger et d’agir ensemble, d’amplifier ce qui existe déjà à de multiples endroits.

B) La CGT appelle à la grève à la SNCF et à la RATP le vendredi 14 décembre

La CGT Cheminots et la CGT de la RATP appellent à la grève le vendredi 14 décembre prochain. La CGT a appelé à une "grande journée d’action" ce jour-là, pour réclamer une hausse immédiate des salaires, des pensions et de la protection sociale.

Le 14 décembre prochain sera-t-il un vendredi noir dans les transports ? Alors que leur confédération appelle à une grande journée de mobilisation, la CGT Cheminots et la CGT de la RATP appellent elles aussi à la grève ce jour-là. Dans un communiqué publié le 7 décembre, la CGT Cheminots dit constater que "les mouvements sociaux actuels posent les questions de salaires et pensions, de protection sociale, d’environnement et de service public en territoire, autant de sujets qui étaient portés par la grève des cheminots" au printemps dernier, contre la réforme de la SNCF.

"La colère n’est pas retombée", constate la CGT Cheminots, premier syndicat à la SNCF, pour qui "la grève du 14 décembre 2018 sera donc l’occasion pour les cheminots de montrer cette colère contre une réforme qu’ils continuent de rejeter".

C) Olivier Faure, 1er secrétaire du PS

Le cap n’est pas modifié ! Le nouveau monde, c’est "retour vers le futur". Le nouveau monde c’est du Sarkozy. Les heures supplémentaires défiscalisées seront payées par les chômeurs, les retraités et ceux qui n’en font pas

D) Macron menace et enfume. Mobilisation générale ! (NPA)

On n’en attendait pas grand-chose, tant les ministres avaient fait un pilonnage sur tous les médias depuis deux jours… et on n’a effectivement pas été déçu. Pour autant, le discours de Macron aura été ce soir très révélateur de la nature de la politique de Macron, même quand il vacille face au mouvement des gilets jaunes.

Première démonstration, celle de la méthode, brutale. Que le discours de Macron commence par la question des « violences » n’étonnera pas. « Le calme et l’ordre républicain (…) doivent régner », et à quel prix… Des gilets jaunes aux lycéens, touTEs gazés, touTEs tabassés, et Macron promet simplement que ça va continuer.

Ensuite s’affirme toujours le même mépris social. « Je n’oublie pas qu’il y a une colère, une indignation, beaucoup de Français peuvent la partager », rajoutant sans rire trouver la colère « juste à bien des égards »… De qui se moque-t-il, lui le mandataire des plus riches qui veut maintenant nous faire croire à son empathie envers les plus en difficulté ?

Enfin, le catalogue de mesurettes - égrainées en deux minutes puis suivies de beaucoup de blabla - est l’illustration de la redistribution des richesses sauce macroniste. Nous resservant le plat moisi déjà présenté en son temps par Hollande de l’« état d’urgence économique et social », l’essentiel des mesures présentées montre que le président sait être généreux... avec l’argent public, et sans jamais toucher au capital, au fric des plus riches. Le salaire des travailleurs au SMIC augmenté de 100 euros ? Que les capitalistes se rassurent, il ne leur en coûtera rien puisqu’il s’agira seulement d’une revalorisation de la prime d’activité. Des heures supplémentaires ? Oui mais sans impôts ni cotisation sociale... Encore plus fort que Sarkozy ! Une prime de fin d’année pour les salariéEs ? Oui mais à la discrétion des patrons. Et bien entendu, que l’on ne parle pas d’une restauration de l’ISF, « revenir en arrière nous affaiblirait »… C’est pourtant toute sa politique qui nous fait revenir en arrière ! Au final, seuls les retraitéEs qui gagnent moins de 2000 euros par mois seront satisfait de voir l’injuste hausse de la CSG subie cette année enfin annulée. Tout ça pour ça ?

Après ce discours pour rien, le mouvement des gilets jaunes continue, rejoint par celui de la jeunesse qui connaît mardi une nouvelle journée de mobilisation. « L’acte 5 » se prépare pour le week-end prochain, et tous les mécontentements doivent converger. L’heure est à la mobilisation générale, pour un blocage du pays, notamment par la grève. Face à ce mouvement profond contre la vie chère, Macron doit céder : mettre fin aux taxes injustes, faire payer les riches, augmenter les salaires et les revenus. Nous pouvons les faire reculer.

Montreuil le lundi 10 décembre


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