Gilets jaunes acte 23 : le suicide collectif du vieux monde en bête blessée

samedi 27 avril 2019.
 

https://www.facebook.com/pg/cerveau...

Le ministre Castaner avait prévenu : la journée du 20 avril, 23ème acte-ultimatum des Gilets jaunes, allait voir « le retour des casseurs ». Mais de blackblocs on ne vit point ou quasi…

… ou plutôt si : ils portaient l’uniforme des forces de l’ordre et s’en donnèrent à cœur joie, distribuant coups de matraques, coups de genoux et de poings, grenades lacrymo, tirs de LBD…

Pourtant il apparut vite que quelque chose clochait dans cette généreuse distribution d’horions. Les groupes en noir chargeaient en tout sens et de façon désordonnée, fonçaient sur n’importe quoi, agissaient comme des automates incontrôlés, tels des taureaux de mauvaise corrida, blessés à mort et distribuant leurs derniers coups de cornes erratiques avant de s’effondrer.

Arrestation de Gaspard Glanz.

De fait, les blackblocs policiers furent vite débordés, ne parvenant pas à contrôler une foule manifestement plus décidée et organisée qu’eux, incapables d’empêcher les mutins d’accéder aux endroits interdits (la place de la République, par exemple). Et quel sens y avait-il d’arrêter sous les caméras des journalistes comme Gaspard Glanz, sinon à se déshonorer un peu plus et en pure perte ?

« Suicidez-vous ! Suicidez-vous ! » scandèrent les manifestants excédés par la violence aveugle des forces de l’ordre. Et c’est bien ce que firent ces dernières tout au long de cette journée très noire pour elles.

Si ça n’est pas du pétage de cervelle suicidaire, ça !

« Scandaaaale, ils ont crié “suicidez-vous !” aux forces de l’ordre !!! » s’étranglèrent au soir de cette féria mémorable les bons esprits, de Christophe Castaner à Éric Ciotti, de Richard Ferrand à Marine Le Pen. Mais qui donna aux forces de l’ordre ces instructions de répression stupidissimes ? Qui laissa les pauvres pandores livrés à eux-mêmes, suant et crachant sous leur épaisse armure de caoutchouc en cet après-midi de fournaise printanière (pour les actes de mai, pensez à les remettre en chemise bleue claire à manches courtes, comme du temps où ils étaient encore des « gardiens de la paix ») ?

Que d’imbécilités désolantes n’entendit-on pas proférer ce jour-là dans les rangs d’une classe dirigeante en panique. Ainsi de ce député LREM, sortant de son néant parlementaire pour traiter Jérôme Rodrigues de « débile profond » en direct sur BFMTV. Ou encore ce journaliste de chaîne publique traitant les Gilets jaunes de « vermine » (le même terme qu’utilisèrent jadis les nazis pour désigner les juifs, mais pour certains ce n’est plus qu’un détail de l’Histoire) :

La journée cracha aussi son lot de victimes collatérales, comme le chanteur Bernard Lavilliers qui ruina toute sa réputation de chanteur « anarchiste » en une seule longue interview à Paris-Match – le journal du milliardaire Lagardère ! – où il qualifia les Gilets jaunes de « poujadistes » et déclara ne connaître aucune « autre alternative politique » à Macron. Nul doute que notre original anarchiste macronien est désormais promis à la même descente aux enfers que son collègue Enrico Macias depuis son célèbre « toi Sarko, tu m’as pris dans tes bras ! » ou qu’un autre anarchiste de plateau-télé, le célèbre « anarchiste allemand » de Mai 68, Daniel Cohn-Bendit.

Les Gilets jaunes chantent leurs carmagnoles

Ceux qui pouvaient jubiler à l’issue de ce 20 avril en forme de jeux de massacre, c’était bien les Gilets jaunes. Une nouvelle journée – la 23ème en 5 mois ! – en tout point réussie avec une participation en nette hausse, comme le reconnaissait le ministère de l’Intérieur lui-même derrière ses chiffres farfelus, et de nouvelles banderilles meurtrières plantées dans les flancs taurins d’une classe dominante en perdition. Une guerre d’usure qui commence à porter ses fruits.

De fait, les émeutiers ne se privèrent pas de danser et de chanter, entonnant leurs carmagnoles du siècle nouveau au nez et à la barbe des policiers.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message