Macron en Jupiter bourratif sur la forme et indigeste sur le fond

vendredi 3 mai 2019.
 

3) Réactions de la France Insoumise

Manon Aubry,tête de liste LFI pour les européennes : "Conclusion de cette conférence de presse : aucune réforme profonde sur la démocratie, rien pour les salaires, des mesures libérales sur l’économie & le social, aucune ambition écologique Macron a peut-être entendu mais il n’a rien compris. On lui réexpliquera le 26 mai !

Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise : " Macron sait-il que son discours était censé conclure la crise politique ? Il vient de la relancer en se défilant comme il vient de le faire."

Mathilde Panot, députée La France insoumise

Nouveau mensonge de Macron « Nous devons travailler plus. Les Français travaillent moins que leurs voisins ». Tout faux ! Les Français travaillent plus en emploi que leurs collègues allemands, hollandais, norvégiens ou danois.

Loïc Prud’homme, député La France insoumise

On ne change rien du cap social, un vide abyssal sur l’urgence climatique. Modèle obsolète. Ça sent la fin de règne du monarque.

Alain Dontaine, candidat aux élections européennes

Après le grand débat, voilà le grand blabla avec toujours la même logique : les gens ont peur et n’ont pas compris. Monsieur le Président des riches, le mépris ça suffit !

Emmanuel Maurel, candidat aux élections européennes

En matière européenne, le président est en phase avec Mme Loiseau (dont le programme reste à ce jour inconnu) : ni vision, ni ambition, ni solutions.

Eric Coquerel, député LFI : "Au final Emmanuel Macron aura mis 1 h à annoncer les mesures qu’il s’apprêtait à énoncer en 10 mn il y a une semaine. C’est dire que tout cela aura été bourratif sur la forme et indigeste sur le fond"

2) Autres réactions politiques à la conférence de presse

Raphaël Glucksmann, tête de liste Place publique-PS : "Où est la vision à la hauteur de la crise sociale et de l’apocalypse écologique ? Certaines mesures sont bienvenues, d’autres non. Mais rien n’est au niveau du moment que nous traversons. Tout était dit à la 5ème minute : pas de fausse route, pas de nouveau cap"

Julien Bayou, porte-parole d’EELV : "45 minutes avant de parler du climat et de l’écologie en disant que c’est une priorité sans proposer des mesures concrètes. Et rien sur l’évasion fiscale pour financer des moyens adéquats, si ce n’est une énième évaluation ?"

Ian Brossat, tête de liste PCF pour les européennes : "Bref : rien pour les salaires, pas de retour de l’ISF, un système de retraites par points qui va faire baisser les pensions... Macron misait sur un effet waou. En fait, c’est plutôt l’effet oualou."

1) Tout le dispositif de communication du pouvoir est parti dans les fumées de l’incendie de Notre-Dame (Jean-Luc Mélenchon)

Tout a été bloqué au pire moment de la séquence, après enregistrement. Et le reste s’est perdu dans la la contre-performance à répétition des interventions du Président. Le mieux qui puisse sortir de tout cela est une panoplie de mesures en manteau d’Arlequin. Elles laisseront malengroins tous les secteurs oubliés et très frustrés, tous les tenants des domaines évoqués.

L’effet vide-grenier avait une chance de fonctionner au débotté de la fin du grand débat. Il n’en a plus aucune à présent. La crise rappelle sa nature : elle est politique et elle est globale. Je ne crois donc pas qu’elle puisse se dissoudre dans un catalogue hétéroclite et sans profondeur structurelle. Mais lui va le croire et le tenter. Ses annonces ne sont donc rien de plus qu’un épisode du plantage politique général que sont les jours en cours. Avec un samedi supplémentaire de mobilisation, le mouvement des gilets jaunes, qui, bien sûr, « s’essouffle », cela va de soi, la vie de la France va, trébuchante et balbutiante au sommet, coléreuse et opiniâtre dans la profondeur, perplexe entre les deux.

Je marchais dans la rue ce samedi et je fus abordé par une dame qui a en charge des familles en centre d’accueil. Elle me parle des gens maltraités qui s’y trouvent. Elle me parle des 350 personnes déjà expulsées de leur logement depuis la fin de la trêve hivernale dans son secteur. Elle conclut en me disant « vous savez, c’est juste pas entendable tout cet argent des riches pour la cathédrale pendant que nous vivons ça ». Que croit Macron ? Qu’un tel état d’esprit populaire se dissoudrait dans un plan de communication gouvernemental ? Faut-il attendre le collapse pour se souvenir de la démocratie comme remèdes aux impasses ? Le chemin vers le face à face politique de la dissolution ou de la Constituante est certes encore imprévisible. Mais il est tout tracé.


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