Le 26 mai, du balai !

lundi 20 mai 2019.
 

L’élection européenne du 26 mai n’a qu’un seul tour. Ça doit être le tour du peuple ! Macron sait qu’il est minoritaire dans le pays mais il espère une forte abstention populaire pour arriver premier. Son rêve, c’est que les mécontents en gilets jaunes, verts ou rouges restent à la maison. Son cauchemar, c’est que le peuple prenne les urnes comme il a envahi les ronds-points !

Déjà Macron s’inquiète pour la suite de son mandat. Il a besoin de sortir vainqueur pour dérouler sa contre-réforme des retraites ou démanteler le statut de la fonction publique et les services publics qui vont avec. En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait alerté : « vous allez cracher du sang » ! Deux ans après, personne ne pourra plus dire qu’il n’était pas prévenu ni que l’alerte est excessive !

Le pneu du macronisme approchant la crevaison, voici ressortie la roue de secours lepéniste. Macron lui-même espère rejouer le deuxième tour de 2017. Il sait que le prétendu duel avec l’extrême-droite est sa seule planche de salut. Idéologiquement, car il a besoin que le peuple se divise selon sa couleur de peau ou sa religion pour que règnent lobbies et multinationales. Tactiquement aussi, car il sait qu’il n’a été élu que grâce à la nullité abyssale de Mme Le Pen et espère le même scénario en 2022.

Voici donc LREM et RN de nouveau en duo feignant de s’opposer. Pourtant, tels Dupont et Dupond, ils convergent. Le Pen et Macron s’opposent tous les deux à la hausse du SMIC. « Travailler plus » dit Macron. Augmentation de la durée maximale du travail à 60h par semaine répondent les alliés autrichiens de Le Pen alors que la cheffe du RN envisageait déjà en 2017 de « demander un allongement de la durée du travail » pour la retraite. En matière fiscale aussi, la convergence lepéno-macroniste va loin. L’ex ministre sarkozyste Mariani, numéro 3 sur la Liste du RN à ces élections européennes, soutient la suppression de l’impôt sur la fortune. L’italien Salvini, allié de Le Pen, veut une « flat tax » pour supprimer la progressivité de l’impôt comme Macron l’a fait sur les revenus du capital. Quant à l’immigration, Mme Loiseau s’était illustrée en prétendant que les migrants feraient le « shopping de l’asile », tandis que le même Salvini déclarait qu’avec la loi Collomb « Macron est en train de faire en partie ce que je compte faire ».

Il y a pourtant un autre Histoire à écrire. Celle d’un peuple français démontrant une nouvelle fois son insoumission, gagnant des droits nouveaux, partageant les richesses, changeant de régime pour passer à la 6e République, imposant l’urgence écologique comme nouvelle boussole, sortant des traités européens pour coopérer enfin au lieu de se concurrencer. Il y a toujours du dégagisme dans l’air. Le 26 mai sera un nouveau coup de balai. Si l’on veut qu’il emporte les poussières du débat tronqué de 2017, il faudra beaucoup de votes insoumis.


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