Des policiers recouvrent la tête d’un mineur d’un sac en tissu lors d’une interpellation à Paris

samedi 25 mai 2019.
 

Une enquête a été ouverte et confiée à l’IGPN après l’interpellation musclée et filmée en mars d’un garçon de 15 ans finalement relâché et mis hors de cause le soir même.

Un mineur de 15 ans, qui avait eu la tête recouverte d’un sac en tissu par des policiers lors d’une arrestation par erreur en mars à Paris, a porté plainte pour violences et une enquête judiciaire est en cours, ont indiqué, mercredi 8 mai, des sources concordantes.

Cette affaire a été révélée mercredi par Mediapart qui publie une vidéo de cette interpellation survenue le 9 mars dans le 20e arrondissement de la capitale. Sur les images, l’adolescent apparaît la tête recouverte d’un sac blanc, menotté et maintenu contre le mur dans la rue par des policiers en civil.

Ce soir-là, ce mineur « est accosté par un inconnu qui lui propose un billet de 50 euros en échange d’un sac à récupérer auprès d’un autre individu. Effrayé, le lycéen refuse cette proposition » et entre dans un fast-food où il rejoint des amis, selon le récit de Mediapart, confirmé à l’AFP par l’avocat du garçon, Me Alexandre Braun.

C’est alors que deux hommes « le contraignent à les suivre », « sans décliner leur identité », l’insultent, le frappent au visage et lui recouvrent la tête d’un sac en tissu, a rapporté l’adolescent au site d’information.

« Combien d’affaires similaires ne sont jamais révélées ? »

Selon la préfecture de police de Paris citée par Mediapart, cet épisode s’est déroulé lors d’une opération visant à arrêter « en flagrant délit des auteurs d’un enlèvement-séquestration, suivi d’une tentative d’extorsion de fonds ».

Le jeune homme, mis hors de cause, a été relâché le soir même. Il a ensuite porté plainte contre les policiers. Une enquête a été ouverte le 26 mars pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » et confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a confirmé mercredi le parquet de Paris.

« Ce dossier soulève une question importante : combien d’affaires similaires ne sont jamais révélées, faute d’avoir eu la chance d’être filmées ? », a commenté Me Braun auprès de l’AFP. « Mon client n’est pas dans une démarche vindicative, mais il a besoin que justice soit rendue, a ajouté l’avocat. J’ai écrit à l’IGPN et au parquet pour leur dire que je tenais la vidéo à leur disposition, sans obtenir de réponse. »


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