Campagne internationale de solidarité avec les militant.es du mouvement ouvrier arrêté.es en Chine

mardi 4 juin 2019.
 

La lutte des salarié.es de Jasic, fin juillet 2018, a servi de déclencheur à une vague de répression du mouvement ouvrier en Chine continentale. Celle-ci va au-delà du conflit Jasic lui-même. Des militant.es qui n’en étaient pas partie prenante, ainsi que des responsables de media traitant des droits des salarié.es été également ciblé.es. Face à la gravité de la situation, la centrale syndicale hongkongaise HKCTU appelle à la solidarité internationale pour soutenir les militantEs détenu.es en Chine continentale.

Entre juillet 2018 et le 31 mars 2019, plus de 50 étudiant.es, jeunes militant.es de gauche, délégué.es ouvrier.es, militant.es des droits des salarié.es et responsables d’organisations ont été arrêté.es sous diverses accusations. La plupart d’entre eux/elles n’ont pas pu rencontrer leur avocat.e, contrairement à ce que garantit la loi. Les membres de leurs familles ne savent pas quelle est leur situation en prison et les raisons pour lesquelles ils/elles sont détenue.es, ce qui rend la situation inquiétante.

En réponse aux attaques du gouvernement chinois contre les droits des salariéEs et la liberté d’association, HKCTU, la Ligue Social Démocrate (LSD) et d’autres organisations ouvrières de Hong Kong ont manifesté le 26 mars à entre un immeuble de la police et le siège du bureau de liaison entre les autorités de Chine populaires et celles de Hong Kong, pour demander au gouvernement chinois de libérer les militant.es arrêté.es.

Les manifestant.es ont souligné que le pouvoir chinois, qui avait mis en place un Etat se réclamant du socialisme, avait abandonné ses principes fondateurs de gauche, et vigoureusement réprimé le mouvement ouvrier et les syndicats indépendants. Il avait utilisé pour cela des moyens arbitraires et dictatoriaux, ainsi que la collusion entre l’Etat et le monde des affaires.

HKCTU et Globalization Monitor ont initié une campagne de pétition sur LabourStart. disponible dans de nombreuses langues https://www.labourstartcampaigns.ne...

Ils ont également lancé une action au niveau international dans la semaine du 25 au 31 mars 2019, appelant les syndicats et les organisations du monde entier à :

- protester localement auprès des ambassades de Chine,

- prendre des photos de groupe pour exprimer leur solidarité,

- envoyer des e-mails au Premier ministre Li Keqiang, lui demandant la libération immédiate et inconditionnelle des militantEs arrêtéEs, ainsi que la modification de la législation en vigueur pour la rendre conforme aux standards internationaux relatifs à la liberté d’association.

L’Union internationale des travailleurs/euses de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (IUF), le syndicat des dockers de Porto (Portugal), la centrale KCTU (Corée du sud), la centrale SENTRO (Philippines) et la coalition Clean Clothes ont répondu à cet appel et protesté auprès du gouvernement contre la répression contre le mouvement ouvrier.

Le 29 mars, SENTRO (Philippines) a organisé une action de protestation devant l’Ambassade de Chine à Manille. Les manifestant.es estimaient que le pouvoir chinois était en train de détruire la société civile au travers des mesures sévères prises ces dernières années, il avait également mis en place un gigantesque système de collecte de données numériques pour contrôler la société civile, et étouffer le développement du mouvement social.

Josua Mata, secrétaire général de SENTRO a souligné dans sa prise de parole que le gouvernement chinois, en tant que membre titulaire de l’OIT, était tenu d’avoir une attitude exemplaire en matière de respect des normes internationales relatives aux droits et intérêts des salarié.es. Mais en fait, ce gouvernement joue un rôle de premier plan dans la remise en cause des droits fondamentaux des salarié.es. Pour cette raison Josua Mata estime que le gouvernement devrait démissionner du poste de membre titulaire de la direction de l’OIT.

Ces dernières années, le gouvernement chinois a fait valoir ses « progrès » et « succès » en matière d’économie, de démocratie et de droits humains. Néanmoins, si une petite partie de la population s’est enrichie, le niveau de vie des citoyen.nes ordinaires s’est dégradé de façon importante, à cause de la disparité croissante entre les riches et les pauvres. Le pouvoir chinois n’a jamais eu l’intention de lutter contre les difficultés rencontrées par les salarié.es chinois.es. Il a au contraire recours à la répression pour tenter de mettre un terme au climat social agité et au mécontentement des salarié.es.

Le gouvernement chinois doit prendre conscience d’un fait important : si les « parvenus » n’ont aucune moralité, ils ne seront respectés par personne.

Source : Traduction d’un texte paru en chinois et en anglais sur le site de la centrale hongkongaise HKCTU.

http://en.hkctu.org.hk/content/hkct...

On y trouve des photos d’actions de solidarité ayant eu lieu à Hong Kong, aux Pays-Bas, en Corée, aux Philippines et au Portugal.

Publié sur le site du Réseau syndical international de solidarité et de lutte (RSISL) http://www.laboursolidarity.org/Cam...


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