Clémentine Autain et le résultat de LFI aux européennes

vendredi 7 juin 2019.
 

La députée de la France insoumise Clémentine Autain interprète le revers de LFI aux élections européennes 2019 comme un échec de la stratégie populiste et regrette que le mouvement s’inscrive dans "le clash permanent".

Textes sur le bilan des européennes : [http://www.gauchemip.org/spip.php?r...]

Clémentine Autain expose que selon elle, le mauvais résultat de dimanche est la preuve de l’échec de la ligne souverainiste-jacobine-populiste : "Le mouvement a mis l’accent sur le clivage entre le ’eux’ et le ’nous’ qui ne me paraît ni juste, ni efficace. Cela revient à rejeter d’un bloc les élites, cela s’est traduit par un rejet global des médias et une prise de distance à l’égard du monde intellectuel", développe dans L’Obs la directrice de la revue Regards. "Il y avait l’idée de capter un nouvel électorat tout en maintenant celui qu’on avait conquis en 2017. Je constate qu’on a perdu une bonne part de celui de 2017 et qu’on n’en a pas attiré de nouveau".

Une analyse qui semble en léger décalage par rapport à la campagne européenne… puisque la France insoumise s’y est au contraire éloignée du "populisme de gauche". Le choix de la tête de liste, Manon Aubry, ancienne de l’Oxfam et de l’Unef, allait en lui-même dans le sens d’un retour à une gauche plus traditionnelle, pour tenter de la rassembler quitte à perdre la spécificité de LFI.

"Notre famille politique prospère quand elle s’appuie sur le ressort de l’espérance", insiste pourtant la députée sur France Inter. "Sans doute avons-nous pris trop de distance avec un discours cohérent de gauche. Le mot est malheureusement dévitalisé depuis l’ère Hollande. C’est un bilan qui est très lourd et qui pèse sur le terme, mais il y a bien une cohérence des combats émancipateurs que nous avons à porter en alternative". Une critique, finalement, de la stratégie qui a rapporté à Jean-Luc Mélenchon ses 19,6% à l’élection présidentielle en 2017. Clémentine Autain ne préparerait-elle pas tout simplement son départ de LFI ? Si elle s’en défend, expliquant vouloir "fédérer le peuple sur les bases d’un projet politique de gauche", la députée soutient de fait la résurrection d’une gauche plurielle en appelant au "rassemblement" et à "une démarche collective"… à laquelle Mélenchon ne semble guère prêt.

Par Louis Nadau


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